
La rage au cœur
Ce qui caractérise le plus Ingrid Betancourt ? Son amour pour la Colombie et sa haine pour tous ceux qui la détruisent. La Rage au cœur se lirait presque comme un roman. Et pour cause : tous les ingrédients sont réunis. Jeune femme de bonne famille, avec des parents engagés dans la politique – son père était ministre de l'Éducation dans les années soixante-dix et sa mère a été élue député libéral dans les années quatre-vingt –, elle suit leur chemin en abandonnant un premier mari pour se donner entièrement à son pays. Son cheval de bataille : la corruption, dans un pays où les narcotrafiquants sont rois et où les politiciens sont pour la plupart achetés. Pleine d'idéaux qui confinent parfois à la naïveté, elle raconte ici toutes ces années de lutte. De ses premiers succès électoraux où elle avait pris pour emblème le préservatif “avec Ingrid, vous êtes bien protégés” aux années noires où elle dut se séparer des ses enfants, cédant à des menaces de mort.
Depuis toujours, Élise Boghossian sait qu’elle va consacrer sa vie aux autres. Formée en neurosciences, elle étudie l’acupuncture et le traitement de la douleur en Chine et au Vietnam. De retour à Paris, elle monte son cabinet d’acupuncture, mais toujours avec l’envie de donner un sens plus profond à sa vie. En 2002, elle crée une association de médecine chinoise : un tournant décisif qui l’amènera à s’investir sur le terrain de la souffrance. Cette mère de trois enfants, armée d’une détermination sans faille et de ses aiguilles, décide de se rendre auprès des victimes de guerres civiles et des réfugiés. D’abord en Arménie, sur la terre meurtrie de ses grands-parents, persécutés et réfugiés presque cent ans plus tôt, puis en Jordanie et en Irak. Malgré les premières réticences, elle réussit très vite à convaincre soignants et blessés des bienfaits de son savoir car les résultats sont là : l’acupuncture apaise les douleurs post opératoires, celles des amputés, des grands brûlés et, surtout, celles des enfants. Élise transforme alors son combat solitaire en une mission humanitaire pérenne. Elle forme des équipes sur place et lève des fonds en France pour créer des dispensaires mobiles. Elle constate que la grande majorité des victimes de guerre réfugiées en Irak vivent hors des camps et n’ont pas accès aux soins. Des milliers de familles sont réduites à l’état de mendicité, les femmes et les filles sont vendues comme esclaves sexuelles, les enfants ont vécu dans la terreur de l’enlèvement. Grâce à des médecins, infirmiers, pharmaciens, chauffeurs qu’elle recrute parmi les réfugiés, son camion-dispensaire et son « bus des femmes » partent à la rencontre de ces populations en souffrance.
Retour au paradis
Breyten Breytenbach se définit comme un africain. Il est né en Afrique du Sud, comme ses parents et, avant eux, ses grands-parents ; il a grandi en Afrique du Sud, y a fait ses études, y est devenu un homme et un citoyen. Une seule ombre au tableau dans une Vie et un pays qui auraient presque tous les attributs du paradis, l’apartheid. Militant dès la première heure contre le racisme, son engagement auprès de ses frères africains noirs lui vaudra la prison, sept ans de réclusion, puis l’exil, de 1981 à 1991, jusqu’à la fin de la politique d’apartheid. Retour au paradis est une revisitation de l’Afrique tout entière à la lumière de cette nouvelle donnée qu’est l’espoir rendu aux Noirs de l’Afrique du Sud. Du Mali au Burkina-Faso, de Lomé à Pretoria, Breyten Breytenbach nous raconte l’Afrique d’aujourd’hui, avec son regard d’amoureux, sa sensibilité de peintre et son talent d’écrivain. Il brosse, là, un portrait tragique et magnifique de ce continent perdu — et peut-être pas aussi condamné qu’on a bien voulu le dire. Il nous fait visiter les lieux les plus enchanteurs mais aussi les plus cruels de son pays, nous présente ses amis d’autrefois, qu’il redécouvre vieillis, engoncés dans une histoire qui n’est pas tout à fait celle qu’il avait rêvée depuis son exil. Le paradis n’est plus ce qu’il était.
Retour au paradis est une œuvre magistrale, belle comme un poème, riche comme un document, écrite comme un roman.
Black Boli
Itinéraire d’un enfant d’Afrique, né à Adjamé près d’Abidjan, fils d’un tirailleur sénégalais immigré en France à 13 ans vers une banlieue métissée, transplanté en Bourgogne à l’école de football de l’A.J. d’Auxerre ; “adopté” par Guy Roux, maquignon numéro un du foot français, et finalement transféré et couronné à Marseille, dans la ville de toutes les folies. Itinéraire d’un jeune homme qui apprend les livres et la mémoire, devient l’ami d’hommes politiques et d’artistes, et revient ensuite vers ses amis d’enfance, Africains pauvres ou immigrés clandestins, pour qui il parle et qu’il voudrait aider. Itinéraire d’un footballeur qui, offrant à la France sa première Coupe d’Europe, voit son univers s’écrouler lorsqu’éclate l’affaire Marseille-Valenciennes. D’où ce livre, en collaboration avec Claude Askolovitch, journaliste à l’Evénement du Jeudi et ami de longue date.
Génocidé
” Depuis que, le 20 avril 1994, vers 16 heures, je fus découpé à la machette avec quarante-trois personnes de ma famille sur la colline de Mugina, au coeur du Rwanda, je n’ai plus connu la paix. J’avais 15 ans, j’étais heureux. Le ciel était gris mais mon coeur était bleu. Mon existence a soudainement basculé dans une horreur inexprimable dont je ne comprendrai probablement jamais les raisons ici-bas. Mon corps, mon visage et le plus vif de ma mémoire en portent les stigmates, jusqu’à la fin de ma vie. Pour toujours. ” Comme celle de tous les survivants, l’histoire de Révérien Rurangwa rejoint l’Histoire. Son récit évoque, avec un réalisme saisissant, l’atrocité du dernier génocide du XXe siècle : celui des Tutsi au Rwanda. Il dit aussi la force de l’instinct de survie et des processus de résilience ; l’impuissance à envisager le pardon quand la justice est bafouée ; l’énigmatique pouvoir du mal et le mystérieux silence de Dieu. Et c’est en cela qu’il parle à tous les Hommes.
Un coquelicot en hiver ? pourquoi pas …
Si vous pensez que les rêves ne se réalisent pas, ce livre est pour vous. Betty vous emmène dans son univers pour vous donner la force d’y croire. Son premier combat fut celui de naître… En grandissant, la petite fille va affronter les attentats à la pudeur et la maltraitance enfantine. Sans compter les moqueries que lui occasionne sa double origine ou son handicap. Adolescente, c’est le démon du suicide qui vient la hanter. Rejetée, elle se noie dans l’alcool avant de connaître l’enfer de la violence conjugale. Et lorsqu’elle devient maman, c’est un nouveau choc qui l’attend. Pourtant, elle s’accroche à son rêve. Une nuit d’avril, un virage incroyable va changer le cours de sa vie…”Un hymne à la vie, l’amour et l’amitié”
Ma première femme
Un homme revient sur son enfance – il est peut-être mon double, mon agent le plus secret. J’ai peut-être essayé, avec l’exploration d’un souvenir défiguré par les années,mais aussi régénéré par le roman, de dessiner pour la première fois le visage de ma mère à qui je dois d’aimer autant la vie. Aime et fais ce que tu veux: tel était son credo sur la fin. Et jour après jour, je puise un certain réconfort dans la pensée d’être son fils et de l’avoir si bien connue. Si bien ?…
Mauvaise fille
“Maman est morte, je suis maman. Voilà, c’est simple, c’est aussi simple que ça, c’est notre histoire à toutes les trois. Tu en mets du temps à raconter les histoires, je me disais quand elle me racontait une histoire dans mon lit. Là c’est allé vite, si vite, le regard de maman dans le regard de ma fille, c’est là qu’elle est, c’est là que je la retrouve, et dans ses gestes aussi, dans les gestes impatients, un peu brusques, de ma petite fille doublement aimée. Maman vit en Angèle qui court sur une pelouse interdite. Maman me parle et me sourit quand Angèle lance son regard de défi aux adultes qui la rattrapent et la grondent. Maman est là quand Angèle tombe et se relève aussitôt, les dents serrées, pour ne pas pleurer. Elle est dans le cri qu’elle ne pousse pas, dans sa petite grimace d’enfant crâne qui ne compose pas. Partout, dans mon enfant, ma mère a laissé son empreinte.” Justine Lévy est l’auteur du “Rendez-vous” et de “Rien de grave”.
Une envie de Vérité
Pour la première fois, Cécilia Attias nous livre le récit de sa vie hors du commun. De son enfance heureuse à son premier mariage avec Jacques Martin, de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy et leur vie dans les palais de la République à sa séparation d’avec l’ancien président pour épouser Richard Attias et courir le monde afin d’aider les autres, elle n’omet rien.
Et parce que l’image d’une personne correspond rarement à sa réalité surtout quand les médias s’en emparent, le lecteur découvrira ici un être qu’il ne soupçonnait pas : une femme de cœur et de décisions, guidée par ses valeurs autant que par son goût de la liberté. Dans ce livre élégant et passionné, celle qui s’est révélée sur la scène internationale en obtenant de Kadhafi la libération des infirmières bulgares prouve que la plus noble des qualités est l’indépendance de ton, comme d’esprit.
Biographie de la faim
L’auteur de Stupeur et tremblements (Grand Prix du roman de l’Académie française 1999) et de Métaphysique des tubes fait revivre ses souvenirs de petite enfance au Japon mais aussi à Pékin, à New York, au Bangladesh et autres lieux où l’a conduite la carrière d’un père diplomate. Au cœur du kaléidoscope : sa faim. Le mystère de la faim, la faim goinfre, joyeuse ou tragique et angoissante, quête perpétuelle d’un accomplissement inaccessible, qui explique autant l’histoire des peuples que celle des individus. Les figures du père, d’une nourrice japonaise, d’une sœur tendrement aimée se dessinent aussi dans ce récit pudique et sincère, maniant l’humour noir et la provocation. “La faim, c’est moi.”
De la lumière à l’oublie
Toute l’année, de “Vivement Dimanche” à “Champs-Elysées”, depuis le plateau du studio Gabriel au micro d’Europe 1, Michel Drucker court sans s’arrêter. Jusqu’à ce que vienne l’été, ce temps de pause et de réflexion, où, sous le soleil de sa Provence d’adoption, il “refait le match” et se projette dans les saisons à venir. Gamberge, se souvient et anticipe, lui, l’éternel inquiet qui a découvert très tôt, dès ses débuts avec Léon Zitrone, les sables mouvants de la célébrité. Qui mieux que Michel Drucker, qui accompagne et met en lumière stars, artistes, sportifs, hommes politiques depuis près de cinquante ans, sait de quels sommets mais aussi de quelles failles, de quelles chutes vertigineuses et parfois de quelles improbables résurrections sont faits les sentiers de la gloire ? Nourrie d’anecdotes, de portraits et de rencontres avec ces personnalités chères au coeur des Français, qu’il connaît si bien (Belmondo, Jacques Martin, Eric Charden, Laurent Ruquier, Claude François, François Hollande, Carla Bruni), c’est cette mémoire unique qu’il partage ici, nous entraînant backstage, là où les feux des projecteurs ne brillent plus tout à fait de la même façon.
Puisque tout passe
Soixante ans. Est-ce un âge pour oser écrire sur sa vie, sur quelques fragments de vie ? Pour moi, en tout cas, c’est le moment des questions. C. C. Avec une lucidité rare, Claire Chazal revisite ici son parcours de femme et de journaliste, convoque ses amis, ses regrets, ses enthousiasmes et se livre avec tendresse. On y retrouve la grande journaliste, la mère, l’amante, l’amie aux prises avec le Tout-Paris qui est parfois si injuste dans ses jugements et dans ses engouements. De chapitre en chapitre, défilent la plupart de ceux qui font ou ont fait sa vie professionnelle : on passe ainsi de Johnny à Adjani, de PPDA à Chéreau, de Houellebecq à « M. Chazal père », d’un chorégraphe à un homme politique. Qui est vraiment Claire Chazal ? C’est ce que ce livre intime et sincère tente d’expliquer.
Un jour, j’ai quitté Bagdad
La France entière l’a découverte à son entrée dans le loft. On pensait alors tout connaître de Kenza. Pourtant, qui sait que Kenza, de son vrai nom, Manal Braiga, est née à Bagdad, le 13 novembre 1976 ? Femme dans une famille patriarcale, elle a subi la poigne intransigeante d’un père qui l’humiliait sans savoir l’aimer. Jusqu à la fuite, à l’exode et les camps de transit en Iran, avec sa mère et ses deux soeurs… Enfin, ce sera la France. C’est le choc des cultures. Musulmane dans un monde chrétien et libéral, elle devra apprendre à concilier ses valeurs avec sa nouvelle vie. Son histoire est un combat, celui d’une femme émancipée et courageuse qui aura passé sa vie à relever des défis pour s’en sortir.
«Entre Poiret et Serrault, subtile était la répartition des rôles et des personnages. Sur la scène des cabarets, Poiret incarnait le jeune homme aimable, fin, élégant et sûr de lui, prêt à toutes les galanteries. Serrault, lui, personnifiait à merveille la contradiction, c’est-à-dire un piètre bonhomme, rabat-joie, servile et soupçonneux. Leur force résidait dans le seul fait que l’un pouvait mordre habilement dans le jeu de l’autre. Aux yeux de Serrault, leur fructueuse rencontre et leur longue association ressembleraient à un authentique coup de foudre : “Jean me faisait rire. Par chance, je le faisais rire aussi ! ” Poiret, lui non plus, ne cache pas qu’il a eu un véritable choc à l’approche de Serrault. Un peu comme avec une femme que l’on recherche depuis de longues années.» Du premier film avec Sacha Guitry au succès planétaire de La Cage aux folles, voici la drôle d’aventure d’un duo hors du commun, racontée sans fard pour la première fois. À travers une complicité indéfectible et le chemin parcouru par ces deux surdoués du rire, nous explorons quarante ans de l’histoire de la scène, du disque et du cinéma français, croisant entre autres Jacqueline Maillan, Pierre Mondy, Johnny Hallyday ou encore Jean-Pierre Mocky. Écrivain, journaliste et historien du cinéma, Jean-Jacques JELOT-BLANC a publié à ce jour une trentaine d’ouvrages, notamment les seules biographies de Fernandel, Bourvil et Louis de Funès autorisées par les familles. Natifd’Aubagne, il est aussi l’auteur d’un livre de référence sur Marcel Pagnol préfacé par Jacqueline Pagnol, la veuve du cinéaste académicien. Chef de la rubrique «Séries télévisées» d’un grand magazine de télévision, on lui doit plusieurs dictionnaires qui font autorité dans ce domaine. Il est l’auteur aux Editions Alphée de Bourvil – De Funès, leur Grande Vadrouille (2008).
24 images seconde
Dans ces “séquences de mémoire”, M. Vlady retrace sa longue carrière d’actrice de cinéma et de théâtre. Au hasard des pages, c’est un demi-siècle de cinéma qui défile sous nos yeux. On y retrouve des visages connus tels Visconti, Fellini, Mastroianni, Delon, Brando, Huston, Godard, Bardot, Magnani et bien d’autres. Marina y évoque aussi sa vie privée, ses trois mariages, ses amitiés, sa famille, sans oublier sa carrière bien remplie au théâtre. Un livre où chacune et chacun de ceux qui ont hanté les salles obscures au fil de ces dernières décennies retrouvera le chemin parcouru par Marina Vlady en un demi-siècle d’histoire du cinéma.
J’ai gardé la tête haute
« Je m appelle Kristiyana Valcheva, je suis infirmière, j ai passé injustement huit ans de ma vie dans les prisons libyennes. J y ai été torturée, humiliée, condamnée à mort. Mais tout au long de ces années de souffrance, jamais je n ai renoncé. Aujourd hui, je veux clamer mon innocence à la face du monde. » 1999, en Libye. Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien sont arrêtés, accusés d avoir volontairement inoculé le virus du sida à des centaines d enfants. Kristiyana Valcheva est l une de ces infirmières. Enlevée en bas de chez elle, elle ne saura jamais pourquoi elle a été choisie. Jamais elle n a travaillé dans l hôpital concerné ! Mais les policiers qui l ont enlevée veulent lui faire avouer qu elle est à la tête d une machination diabolique destinée à tuer des enfants libyens. Pour en arriver là, ils vont tenter de la briser. Piétiner son esprit, annihiler ses forces physiques et mentales. La torturer. Des mois durant, toutes les nuits, elle est frappée et torturée. Mais Kristiyana a décidé de résister. Commence alors pour elle, depuis sa prison, un très long combat contre la douleur, le mensonge, le temps, qu elle raconte pour la première fois dans ce témoignage exceptionnel. « Une histoire de fous, inventée par des fous, dans un monde de fous », écrit-elle aujourd hui. Cette femme est une héroïne, par sa force de résistance, mais aussi par le courage et l énergie qu elle a su insuffler autour d elle. Au terme de ces huit ans d horreur, Kristyiana a sauvé plus que sa vie, elle a sauvé son âme. Elle est toujours Kristiyana. Elle a gardé la tête haute.
Le pitaud
«Dans la cour de la ferme, toilettée en l’honneur de son arrivée, la Mélie aida le nouveau venu à descendre de la carriole, le prit dans ses bras, caressa son crâne tondu, un crâne de pitaud.» L’été 1918, sa mère a été obligée d’abandonner Pierre à l’Assistance publique. Un collier de bois numéroté au cou, le «pitaud» est confié par l’administration aux Quercy, un couple de paysans de la Sarthe. Grâce à l’affection de Mélie, leur fille adoptive, le petit Parisien se fait vite à la vie de la ferme. Hélas, à la mort de la mère Quercy, Pierre doit quitter la famille. Les Freiquin, ses nouveaux maîtres, sont bien décidés à le dresser. Pourtant, du haut de ses dix ans, il n’a pas l’intention de devenir leur souffre-douleur… Cette chronique d’une enfance campagnarde, toute en sensibilité et en pudeur, est un hymne à la nature et à une époque disparue.
Paroles d’homme
Comment lutter contre la pègre, la Mafia, la drogue ? Comment protéger les honnêtes gens et leurs enfants ? Avec la sincérité qui le caractérise, le commissaire N’Guyen Van Loc, dit le Chinois, parle à nouveau, de manière directe, avec une franchise abrupte. Il décrit et analyse la violence au quotidien : détraqués et toxicomanes semant la terreur, truands chevronnés exécutant un coup, braves pères de famille poussés au désespoir par le divorce. Faits divers dramatiques qu’il a dû et su résoudre sans effusion de sang pour la plupart, en agissant en homme plutôt qu’en flic. Le Chinois se livre à coeur ouvert, dans un style vrai qui entraîne le lecteur dans le quotidien d’une équipe de choc, sans pour autant passer sous silence les rivalités internes entre services de police. Il met aussi en garde contre la puissance redoutable de la Mafia. Avant son assassinat, son ami le juge Giovanni Falcone lui avait fait part des dangers menaçant la France avec l’abolition des frontières et des moyens qu’il fallait rapidement mettre en uvre pour contrer efficacement l’organisation criminelle. Le commissaire N’Guyen Van Loc sait. Ici non plus il ne mâche pas ses mots. Ce livre est exemplaire, sans concessions. Ce sont là paroles d’homme pour des histoires d’hommes.
Des Rêves et des assassins
Malika Mokeddem Des rêves et des assassins Enfant dans l’Algérie des années 1960, Kenza a dû subir la tutelle d’un père obsédé et violent, qui l’a séparée de sa mère. Jeune fille, elle a dû lutter contre ses frères, plus intéressés par le montant de ses bourses d’étudiante que par son épanouissement. Amoureuse, elle a vu celui qu’elle aimait se soumettre à l’ordre traditionnel des mariages convenus… Alors elle s’est expatriée en France, sur les traces de sa mère, enfuie bien avant elle à Montpellier. Peut-on échapper … Lire la suite aux souvenirs ? Et la France n’est-elle pas encore trop près de l’Algérie ?
Souvenirs personnels
C’est probablement parce qu’elle a écrit ses souvenirs à l’intention de ses enfants et petits-enfants, alors que son frère Charles s’éteignait, loin des lumières, que Marie-Agnès Cailliau de Gaulle, sœur aînée du Général, a pu garder un ton d’une si noble discrétion. ” Ce qui touche surtout dans ce récit pudiquement distancié de la “Grande Histoire” où son nom résonne si fort, c’est le naturel, la modestie de la conteuse : une famille française assume son rôle dans la tempête. Mais si pudique qu’il soit, ce récit – en quelque sorte marginal – ne saurait s’interdire ni les rappels d’une histoire familiale que nombre d’historiens ont déjà relatée – avec moins de sûreté – ni les souvenirs relatifs à cet illustre cadet dont elle a pu deviner, avant tous peut-être, confidente souvent rieuse, la nature indomptable, volcanique.
Hommes, je vous aime
Lorsqu’on me demande quel est mon métier, j’aime à répondre : accoucheuse d’âmes. Je suis celle qui allume la lumière dans le bordel affectif de l’autre. Tant d’hommes aujourd’hui ne savent plus très bien comment se situer dans leurs relations amoureuses. Trop machos, trop virils ou trop sensibles, ils ont l’impression que les femmes ne seront de toute façon jamais contentes. Les hommes, lorsqu’ils sont acceptés pour ce qu’ils sont, font des compagnons de vie formidables. Mors cessons de les critiquer, nous les femmes, parce qu’ils ne sont pas comme nous le voudrions. Car, après tout, quelle femme voudrait d’un homme qui lui ressemble ? ” Dans un texte intime et attachant, dont le point de départ est une lettre qu’elle écrit à son père décédé, Brigitte Lahaie s’adresse à tous les hommes. Et c’est une magnifique déclaration d’amour que leur envoie celle qui se décrit comme “une féministe tout contre les hommes”.
Ma vie
Après avoir tourné quelques films en Suède et être apparue dans trois films américains, Ingrid Bergman rejoint Humphrey Bogart en 1942 dans le film, souvent considéré comme un classique, Casablanca. Deux ans plus tard, elle reçoit sa première nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice pour Pour qui Sonne le Glas (For Whom the Bell Tolls) en 1943. Elle gagne la récompense l’année suivante pour Hantise (Gaslight). Ingrid reçoit sa troisième nomination consécutive pour l’Oscar de la meilleure actrice avec le film Les Cloches de Sainte-Marie (The Bells of St. Mary’s) en 1945. Jeanne d’Arc (Joan of Arc) lui vaut une autre nomination en 1948. En 1949, Ingrid rencontre le réalisateur Roberto Rossellini. Elle en tombe amoureuse et joue dans son film Stromboli (1950). Elle quitte son mari Petter Lindström et leur fille Pia pour lui, l’épouse puis lui donne trois enfants.L’un des enfants du couple n’est autre que la mannequin et actrice, Isabella Rossellini. Avec le rôle principal d’ Anastasia d’Anatole Litvak (1956) qui en fait l’héritière inconnue de la couronne des Romanov, massacrés après la révolution russe, Bergman fait son grand retour à Hollywood et remporte l’Oscar de la meilleure actrice pour la seconde fois. Elle obtient le troisième et dernier Oscar de sa carrière, le seul d’ailleurs en tant qu’actrice dans un second rôle, pour son rôle dans Le Crime de l’Orient-Express (Murder on the Orient Express ) en 1975. Deux ans plus tard, Ingrid interprète le personnage de Charlotte dans Sonate d’automne (Autumn Sonata) d’Ingmar Bergman, pour lequel elle reçoit sa septième nomination aux Oscars. Ce dernier rôle au grand écran est considéré comme l’une de ses meilleures performances.
Tant que battra mon cœur
De “La grande sauterell”, de Georges Lautner, au “Grand blond avec une chaussure noire”, d’Yves Robert, en passant par “Week-end”, de Jean-Luc Godard, qui ne connaît Mireille Darc ? Mais au-delà,de cette image publique et prestigieuse, que savons-nous d’elle, de cette femme généreuse et volontaire qui a choisi si longtemps de taire ses bonheurs et se combats personnels ? Mireille Darc est née à Toulon le 15 mai 1938. A quatorze ans, elle décide de s’inscrire au Conservatoire de Toulon. A vingt ans, elle monte à Paris.
En 1968, c’est la rencontre avec Alain Delon, dont elle dresse un portrait tendre, intime et attachant… Leur couple durera quinze ans. En 1980, elle est opérée à coeur ouvert par le professeur Christian cabrol, qui la sauve ainsi d’une mort annoncée. Huit ans après la mort tragique du journaliste et écrivain Pierre Barret, le deuxième amour de sa vie, Mireille Darc rencontre en 1996 l’architecte Pascal Desprez, avec lequel elle est aujourd’hui mariée.
Chagrin d’école
« Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. (Champagne !) Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, rétif à la mémorisation des dates et à la localisation des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire. » Dans la lignée de Comme un roman, Chagrin d’école est donc un livre qui concerne l’école. Non pas l’école qui change dans la société qui change, mais, « au cœur de cet incessant bouleversement, sur ce qui ne change pas, justement, sur une permanence dont je n’entends jamais parler : la douleur partagée du cancre, des parents et des professeurs, l’interaction de ces chagrins d’école ». // Daniel Pennac entremêle ainsi souvenirs autobiographiques et réflexions sur la pédagogie et les dysfonctionnements de l’institution scolaire, sur la douleur d’être cancre et la soif d’apprendre, sur le sentiment d’exclusion et l’amour de l’enseignement. Entre humour et tendresse, analyse critique et formules allant droit au but, il offre ici une brillante et savoureuse leçon d’intelligence. Ce Chagrin d’école s’impose déjà comme un livre indispensable.
Mémoire de fille
“J’ai voulu l’oublier cette fille. L’oublier vraiment, c’est-à-dire ne plus avoir envie d’écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n’y suis jamais parvenue.” Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux replonge dans l’été 1958, celui de sa première nuit avec un homme, à la colonie de S dans l’Orne. Nuit dont l’onde de choc s’est propagée violemment dans son corps et sur son existence durant deux années. S’appuyant sur des images indélébiles de sa mémoire, des photos et des lettres écrites à ses amies, elle interroge cette fille qu’elle a été dans un va-et-vient implacable entre hier et aujourd’hui.
C’est beau une ville la nuit
C'est beau une ville la nuit n'est pas à proprement parler un roman autobiographique, ni une simple biographie d'acteur, mais bien plutôt l'écriture d'une errance et d'une quête. “Une balade, l’œil et l'esprit grand ouverts au vif de la ville et au droit de la vie, une route de douleurs, de joies et finalement d'espérance.” Ce livre est un fragment d'itinéraire de l'homme Bohringer avant même que les écrans renvoient cette image d'une “gueule” de cinéma et que celle-ci s'impose par la forte présence d'un comédien dont les valeurs personnelles ne se réduisent pas à sa profession et au narcissisme qu'elle entretient. Ouvert aux autres et amoureux de l'amitié, Richard Bohringer, grand lecteur de Cendrars, de Kérouac ou de London, sait donc que la raison même de l'écrivain est de mythifier la réalité de la vie, de dire vrai même dans l'imaginaire puisque “la réalité dans tout cela, ce sont les faits, les gens non pas tels qu'ils sont mais tels qu'on les vit. C'est la règle du jeu. La seule avec laquelle il acceptable de jouer.”
Rien de grave
“Tu t’attendais à quoi ? Je lui ai dit. Tu crois que ça va être facile de me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire comme ça ? J’ai lancé le cadre par terre, le verre s’est brisé mais comme c’était pas assez, j’ai bondi du lit et j’ai déchiré la photo, celle qu’il prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu’on ne connaissait pas à notre mariage qu’on est partis avant la fin. Il a eu l’air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu’il n’aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c’est le contraire, rien ne me fait plus peur qu’une photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu’elle promet, qu’elle contient, mais sans le dire, en cachant bien son jeu. Je ne savais pas encore que c’était la meilleure chose qui puisse m’arriver, qu’il me quitte. Comment j’aurais pu le savoir ? Il était toute ma vie, sans lui je n’existais pas.”
Féroces
Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C’étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l’esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Sling, c’était la seule chose qu’ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d’ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi : on ne parle jamais à l’extérieur de ce qui se passe à la maison. A la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces. Comparé à William Styron et Flannery O’Connor, Robert Goolrick a créé avec son premier roman, Féroces, un de profundis sudiste, dans lequel un fils ne survit pas tout à fait aux crimes du père, même quand il piétine sa tombe avec des chaussures anglaises.
Une femme
Le lundi 7 avril 1986, la mère d’Annie Ernaux s’éteint dans une maison de retraite. En trois ans, une maladie cérébrale, qui détruit la mémoire, l’avait menée à la déchéance physique et intellectuelle. Frappée de stupeur par cette mort que, malgré l’état de sa mère, elle s’était refusé à imaginer, Annie Ernaux s’efforce de retrouver les différents visages et la vie de celle qui était l’image même de la force active et de l’ouverture au monde. Quête du sens de l’existence d’une femme, d’abord ouvrière, puis commerçante anxieuse de “tenir son rang”, passionnée de lecture et pour qui s’élever “c’était d’abord apprendre”. Mise au jour, aussi, de l’évolution et de l’ambivalence des sentiments d’une fille envers sa mère : amour et haine, culpabilité, tendresse et agacement, attachement viscéral et muet pour la vieille femme diminuée. Dans La place, l’auteur évoquait son père. Les deux récits se recoupent, se complètent, mais l’éclairage change, ici plus charnel et contrasté. L’écriture, précise et concrète, ressuscite d’une manière bouleversante cette mère qui était, pour sa fille, l’incarnation du Temps et de la condition sociale d’origine: “J’ai perdu le dernier lien avec le monde dont je suis issue.”
Le tournant – Histoire d’une vie
Autobiographie forte d’un “enfant” allemand du 20ème siècle. Né en 1906, Klaus Mann, le fils aîné de Thomas Mann, fut un écrivain précoce qui, à dix-huit ans, avait déjà publié une pièce de théâtre et un recueil de nouvelles. Seul ou avec sa sœur Erika, il commença dès ce moment à parcourir le monde- Europe, Asie, Etats-Unis… Mais, très vite, cette vie insouciante et libre de dandy des Années folles – drogue dure, sexe, homosexualité affichée – fut interrompue par la montée du nazisme, auquel il s’opposa résolument dès le début. Écrivain prometteur encouragé par Cocteau et Gide, il fonda en exil une revue antifasciste à laquelle collaborèrent notamment Einstein, Brecht, Trotski, Pasternak, Roth et Hemingway, et participa, en 1934, à la préparation avec René Crevel du Congrès international pour la défense de la culture. Après avoir été correspondant de guerre en Espagne du côté républicain, il s’installa aux États-Unis en 1938, et c’est sous l’uniforme américain qu’il devait revenir dans une Allemagne en ruine. Son œuvre romanesque – Fuite au nord, Le Volcan, Mephisto – contenait déjà de nombreux fragments autobiographiques. Mais il fallut attendre Le Tournant, qu’il acheva peu avant son suicide à Cannes, en 1949, à l’âge de quarante-deux ans, pour qu’il brosse magistralement la fresque tragique de son temps. La beauté du livre tient à cette étrangeté : c’est l’autobiographie sans confession d’un homme plus attentif aux autres et à son époque qu’à lui-même.
Le livre de ma mère
Peu de livres ont connu un succès aussi constant que “Le livre de ma mère”. Ce livre bouleversant est l’évocation d’une femme à la fois “quotidienne” et sublime, une mère, aujourd’hui morte, qui n’a vécu que pour son fils et par son fils. Ce livre d’un fils est aussi le livre de tous les fils. Chacun de nous y reconnaîtra sa propre mère, sainte sentinelle, courage et bonté, chaleur et regard d’amour. Et tout fils pleurant sa mère disparue y retrouvera les reproches qu’il s’adresse à lui-même lorsqu’il pense à telle circonstance où il s’est montré ingrat, indifférent ou incompréhensif. Regrets ou remords toujours tardifs. “Aucun fils ne sait vraiment que sa mère mourra et tous les fils se fâchent et s’impatientent contre leurs mères, les fous si tôt punis.”
Un début à Paris
Le lecteur l’a connu petit garçon, lycéen, étudiant étranger, et bûcheron, l’espace d’un été, dans le rude Colorado. Le cycle s’achève avec ce roman, où le héros découvre à Paris un univers encore plus difficile d’accès ; celui de la presse. C’est le temps de la Nouvelle Vague du cinéma, des jeunes écrivains insolents ; l’avènement d’un monde mélangé, que traversent starlettes et bourgeoises équivoques, baroudeurs et parasites, voyons et futures célébrités. Notre débutant est d’autant plus anxieux de percer les mystères de Paris qu’une menace pèse sur lui : c’est la guerre d’Algérie, et son sursis peut être révoqué d’un jour à l’autre. Les portraits et les scènes foisonnent dans cette fresque dressée à vive allure, ce panorama d’une ville fascinante et d’une profession qui ne l’est pas moins. Attendri mais jamais dupe, Philippe Labro se fait aussi historien d’une époque, quand la vie paraissait facile, à vingt ans, à la veille des années soixante.
Même pas morte
«Le vide s’empare de moi. Vertigineux. Je n’ai qu’une hâte, me rendormir. Je dors, juste pour ne pas mourir. Et pourtant, le plus terrible, c’est que j’ai envie de vivre.» Sibylle Claudel est une jeune femme gracieuse, souriante, qui montre un bel appétit de l’existence. Elle est comédienne, on l’a même vue s’amuser en présentant la météo sur Canal Plus. Ce sont les apparences, du moins. Sait-on de quelles blessures elle a triomphé ? On croirait un conte de fées à l’envers, un Sans famille de notre époque, le récit d’une éducation sauvage. Sibylle est passée d’un foyer d’adoption au trottoir, d’un toit de fortune à la petite délinquance. Elle n’a jamais connu l’enfance. Elle n’aurait pas dû en sortir. Son livre est une leçon de bravoure. Sibylle, même pas morte. Bien vivante. Née en 1969, Sibylle Claudel est comédienne. Même pas morte, écrit avec la collaboration de Christophe Tison, est son premier livre.
Entre le ciel et la terre
Mrs Le Ly Hayslip, citoyenne américaine, revient au Vietnam pour revoir les siens. Elle se souvient de la petite paysanne qu’elle fut, de son adolescence bouleversée par la guerre. Tantôt considérée par les Vietcongs comme une héroïne, tantôt comme une traîtresse, poursuivie, emprisonnée, torturée, violée, Le Ly se réfugie à Saïgon. Chassée par son employeur dont elle est enceinte, elle traficote, se prostitue pour élever son bébé et finit par épouser un Américain qui l’emmène en Californie. Ce récit authentique a été porté à l’écran par Oliver Stone, qui considère Entre le ciel et la terre comme “une version vietnamienne d’Autant en emporte le vent”.
Ancien ministre de l’Economie et candidat à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron raconte, pour la première fois, dans Révolution, son histoire personnelle, ses inspirations, sa vision de la France et de son avenir, dans un monde nouveau qui vit une « grande transformation » comme il n’en a pas connu depuis l’invention de l’imprimerie et la Renaissance. Un livre fort, singulier, qui pose les fondements d’une nouvelle société.
Ma vie (C.G. Jung)
« J’ai donc entrepris aujourd’hui, dans ma quatre-vingt-troisième année, de raconter le mythe de ma vie. » C’est au printemps 1957, quatre ans avant sa mort, que C.G. Jung éprouva le besoin de raconter à sa collaboratrice, Mme Aniela Jaffé, ce qu’il considérait comme l’essentiel de son existence et, rédigeant lui-même les passages les plus importants, la chargea de coordonner le tout. Un des grands fondateurs de la psychanalyse se fait le témoin de lui-même. « Ma vie est l’histoire d’un inconscient qui a accompli sa propre réalisation. » Souvenirs, rêves et pensées est l’auto-analyse d’un des grands rêveurs de l’humanité qui s’explique en même temps sur l’au-delà, les mythes, les symboles, l’inconscient collectif et, jamais plus clairement qu’ici, sur la religion.
La vie sexuelle de Catherine M.
Lors de sa sortie au printemps 2001, La Vie sexuelle de Catherine M. a fait l’effet d’une bombe. Bien connue des milieux de l’art contemporain, directrice de la prestigieuse revue art press, l’auteur y révèle par le menu sa vie sexuelle intense, multiple, collective, et fait ainsi entrer le lecteur dans un monde souvent fantasmé, rarement éclairé d’une lumière aussi crue, avec une étrange distance doublée d’un esprit de système qui donnent au récit une dimension si singulière. Ce livre littéralement sidérant a connu un destin exceptionnel, rencontrant le succès sur la scène mondiale, véritable phénomène littéraire du début de XXIe siècle.
Les Confessions
« Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Moi, seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut juger qu’après m’avoir lu. »
La place
Il n’est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui. Cette fille, Annie Ernaux, refuse l’oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis se petite “place au soleil”. Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : “Les livres, la musique, c’es bon pour toi. Moi, je n’en ai pas besoin pour vivre.”
Ce récit dépouillé possède une dimension universelle.
La bâtarde
Une femme descend au plus secret de soi, et elle raconte avec une sincérité intrépide, comme s’il n’y avait personne pour l’écouter. » Rien ne résume mieux le récit de Violette Leduc que cette phrase empruntée à la préface où Simone de Beauvoir présente l’auteur et son œuvre. Car La Bâtarde est une autobiographie sans fard et sans remords, une « tranche de vie » de trente années taillée dans le siècle de telle sorte que les deux dernières guerres y sont englobées. Trente ans qui font de l’enfant illégitime un auteur capable de retenir l’attention de grands écrivains contemporains. L’éveil à la vie que raconte Violette Leduc, c’est aussi l’éveil d’une vocation littéraire – un apprentissage qui aboutit à pratiquer l’art d’écrire les sensations glanées au cours d’une marche toujours solitaire bien qu’il y ait eu une Isabelle, une Hermine, un Gabriel pour faire avec elle un bout de la route, et aussi un ange : Fidéline, pour mettre en toile de fond à cette histoire brûlante un peu de ciel bleu découpé dans leur tablier.
Au bord des cendres
De sa famille Vincent ne sait rien, ou presque. Aussi, à la mort de sa femme et de son fils, se tourne-t-il vers ses racines, ses origines – vers le passé, faute d'avenir… Malgré la réprobation tacite de son père, Vincent se jette donc à la recherche de cette grand-mère, Valentine, disparue en juin 1944, sans laisser de trace. Se pourrait-il que ce soit cette vieille dame, au nom inconnu, internée depuis cinquante ans dans un asile charentais ? “Ces salauds nous trouveront pas”, se borne-t-elle à répéter. Mais la boîte de la mémoire ne tarde pas à s'entrouvrir. Et les souvenirs, heureux, malheureux, affluent : c'était en mai 1936. Il était une fois deux sœurs… Une famille, la guerre. Des cendres et des braises. Car rien n'est éteint…
Survivre avec les loups
Fillette juive d’origine belge, Misha a 8 ans quand ses parents sont emmenés par la Gestapo puis déportés. Pour les retrouver, elle fuit la famille qui l’a recueillie avec comme seule idée fixe : ” aller vers l’est “. Misha entreprend alors une quête folle. Traversant la Belgique, l’Allemagne, la Pologne, endurant le froid et la faim, Misha marche inlassablement. Sur son chemin, seuls les loups lui offrent une compagnie réconfortante. Auprès d’eux, elle apprendra à survivre.
Ce troisième volume s’ouvre sur la Restauration et nous conduit jusqu’à la Révolution de 1830 : après la carrière du voyageur puis de l’écrivain, voici venu le temps du politique. Nommé pair de France en 1815, Chateaubriand devient ambassadeur dans plusieurs capitales d’Europe, et surtout ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824. Mais comme frappé de mutisme au moment d’évoquer le véritable exercice du pouvoir, le mémorialiste reste silencieux sur ces mois de gouvernement, soudainement impuissant à se représenter pleinement comme acteur de l’Histoire. L’écrivain en tout cas fragmente son tableau d’une Restauration qui se déréalise peu à peu sous nos yeux, et le présente d’emblée sur le ton du désenchantement : ” Retomber de Bonaparte et de l’Empire à ce qui les a suivis, c’est tomber de la réalité dans le néant, du sommet d’une montagne dans un gouffre.”
Le temps du Consulat et de l’Empire qui couvre cette deuxième partie des Mémoires, Chateaubriand le définissait comme celui de sa carrière d’écrivain. Et ce sont en effet de belles années de fécondité littéraire, puisque alors s’écrivent Atala, le Génie du christianisme et Les Martyrs. Mais comme toujours s’entrecroisent l’histoire privée et l’histoire publique que les deuils ici réunissent : en 1803, la mort de Pauline de Beaumont à Rome dans les bras de l’écrivain-diplomate, et en 1804, l’assassinat du duc d’Enghien qui entraîne la rupture avec Napoléon. Un empereur détesté, et pourtant assez admiré pour que la seconde partie de ce volume en retrace longuement la vie et que sa disparition contresigne la fin d’un monde : «Quand on a rencontré comme moi Washington et Bonaparte, que reste-t-il à regarder derrière la charrue du Cincinnatus américain et la tombe de Sainte-Hélène ? Pourquoi ai-je survécu au siècle et aux hommes à qui j’appartenais par la date de ma vie ? Pourquoi ne suis-je pas tombé avec mes contemporains, les derniers d’une race épuisée ? Pourquoi suis-je demeuré seul à chercher leurs os dans les ténèbres et la poussière d’une catacombe remplie ? Je me décourage de durer.»
Il y a vingt ans, deux jeunes Iraniennes de Téhéran, francophiles et francophones, deux sœurs, deux jeunes militantes, fuyaient la terreur des mollahs et la révolution qui dévorait ses propres enfants. “Téhéran vivait cette année-là ses jours les plus noirs, ses nuits les plus blanches. Après une première vague d’exécutions révolutionnaires d’hommes politiques et de ministres du Shah, le tour était venu des révolutionnaires de tout bord…” Après plusieurs tentatives rocambolesques, poursuivies par les gardiens de la révolution, les deux soeurs tenteront, au péril de leur vie, de quitter leur pays, à cheval, à travers les montagnes du Kurdistan iranien… Arrivées enfin en Turquie, elles rejoignent leurs parents réfugiés en France où, chacune d’elle vivra sa vie d’exilée – la narratrice ayant fait, cependant, un peu plus tard, un détour par Moscou et Tbilissi. Il lui faudra attendre deux décennies pour revoir son pays… bien changé ! Ce récit haletant, plein de rebondissements, vaut par la description, vécue de l’intérieur, de l’instauration du régime islamiste, par les péripéties romanesques et hautes en couleur de la fuite, l’évocation de l’Iran d’aujourd’hui, les attachants portraits de femmes iraniennes, et surtout par l’humour optimiste et combatif en toute occasion, qui permet de vivre et survivre… En Iran, plus que partout ailleurs, les femmes incarneront encore pour longtemps l’avenir de l’homme…
L’Enfant des Neiges
«Nous allons en silence, tout absorbés par la contemplation du paysage féerique qui défile doucement, au rythme des chiens. Nous admirons à nous enivrer la clarté glacée du ciel, le calme absolu régnant sur toutes choses, les lumières irradiant les crêtes déchiquetées des montagnes.» S’éloigner de toute civilisation pour éprouver la beauté fascinante des terres sauvages du Grand Nord ; connaître le bonheur de glisser sur les glaces en traîneau à chiens… Cette aventure, Nicolas Vanier en rêvait depuis longtemps. Avec Diane, sa femme, il a un jour décidé de la tenter. Et d’accomplir cet extraordinaire voyage avec leur fillette de deux ans, Montaine. Pour une initiation à la vie grandiose et unique.
Le Fils du chiffonnier est l’autobiographie de Kirk Douglas. Cet ouvrage retrace la jeunesse, l’apprentissage professionnel et la carrière de l’acteur américain issu d’une famille modeste d’origine juive ukrainienne.
Ma mauvaise réputation
“Je suis un président énervant. C’est inscrit dans mon caractère. Et ça me plaît.” Mourad Boudjellal, l’emblématique président du Rugby Club Toulonnais, est réputé pour ses coups de gueule qui secouent régulièrement le monde de l’Ovalie. Pour la première fois, ce fils d’immigrés algériens déroule le fil de sa vie trépidante. Il raconte ses racines, ses succès en BD, et pose son regard acéré sur le monde du sport et sur l’ensemble de la société. L’histoire d’un homme, rapportée avec humour, sincérité et franc-parler.