Marcel Bisiaux, Catherine Jajolet
Chat huppé
Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es… Cet adage pourrait s’appliquer au chat, ce satellite de l’homme, caméléon qui le renvoie à lui-même comme un miroir. Il n’est que de voir le maître pour deviner l’animal. Pour Béjart, le chat est souplesse, détente musculaire. Ne va-t-il pas jusqu’à faire des entrechats… Bilal prête à Ernest un regard « peuplé », riche de toutes les images de son univers fantastique. Mais Jimmy, le chat de Troisgros est gourmand. Normal. Quand on vit dans l’intimité d’un si grand chef, on préfère la fricassée de grenouilles aux langues de chat. Certains ont l’oreille musicale, ils se baladent sur les pianos. D’autres aiment qu’on leur fredonne le fameux Chabada bada… Et ceux qui sont d’un naturel chagrin ? A ceux-là, il faut peut-être signaler l’existence du « Charnu » ! Autant de personnalités, autant de félins…
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Si tous les présidents de la Ve République ont eu leurs émissaires secrets, jamais, comme sous le septennat de François Mitterrand, ils ne s’étaient entourés d’une garde de choc aussi directement engagée sur le terrain. En donnant parfois l’impression de prendre goût à manipuler les dossiers du contre-terrorisme ou du contre-espionnage, au risque d’exposer le pouvoir à tous les aléas de l’intox et de le compromettre. Les Français en eurent la première révélation d’importance avec les mésaventures, à la fois dramatiques et bouffonnes de la cellule élyséenne des gendarmes Prouteau et Barrit, mise en place en août 1982 pour coordonner l’action contre le terrorisme. Avivée par la guerre des clans et des chefs, la rivalité entre les services aboutit rapidement, avec l’affaire des Irlandais de Vincennes, à leur neutralisation réciproque, cependant que la cellule se transformait en cabinet noir de la présidence.
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