- Home
- >
- Sociologie
- >
- Connaissons-nous la Chine ?
Etiemble
Connaissons-nous la Chine ?
Voilà trente ans, je m'occupais à Paris d'un bulletin, CHINE, qui rassemblait alors les quelques amis du camarade Mao Tsé-toung, celui-là même en qui la France vient enfin de reconnaître officiellement le Président Mao. Mieux vaut tard que jamais.
Cette Chine, que nous reconnaissons, la connaissons-nous? Nullement. De Marco Polo à Gutenberg, des Jésuites aux Dominicains, de Montesquieu à Voltaire, des fascistes aux staliniens, ce fut toujours à qui la tirerait à soi. Combien d'Allemands avoueraient que Gutenberg n'a pas inventé l'imprimerie? Combien de Français pourraient dire comment les Chinois des grands siècles faisaient l'amour ? Puisque nous reconnaissons la Chine, reconnaissons d'abord les plus flagrantes de nos erreurs.
Vous aimerez aussi
Simb – État neuf
Dans ce livre de photographies, Laurent Gudin retrace les différentes vies du Simbkat, de son antre où il se pare des attributs du fauve, à son terrain de chasse-exhibition où il terrifie et fascine tout à la fois.
La stagiaire et le Mammouth
Reçue du premier coup à l’agrégation d’anglais, Lucie Hart souhaite exercer le plus beau métier du monde. Or, péché originel, elle vient du privé et n’a plus vingt ans. La voilà qui entre en formation à l’IUFM et en stage dans le meilleur lycée de Paris. Mais elle n’a pas la tête de l’emploi : trop bobo, trop diplômée, trop tout… Bref, l’année se passe mal pour la Stagiaire qui est conviée à redoubler. Cette fois, bingo, c’est dans le lycée le plus difficile de l’académie, 1867 sur 1871 au classement national. Le nez dans le guidon, les pieds dans un panier de crabes, la Stagiaire angoisse mais elle a de l’humour. Aucune amertume contre ses élèves qui pourtant lui inspirent des morceaux d’anthologie. Infiltrée malgré elle, elle s’accroche à sa vocation pour le meilleur et pour le pire. Le suspense reste entier : sera-t-elle titularisée ou remerciée pour finir ? Car, en cette nouvelle rentrée, la fiancée du Mammouth doit tripler !
Le communisme, une passion française
Une analyse fouillée et sans concession des causes de la persistance du communisme en France. Au moment où mondialisation, antilibéralisme, crise européenne et chômage élevé exhument la lutte des classes, Marc Lazar en décortique les ressorts, via le communisme. Déconsidéré comme expérience historique du pouvoir, dénué de crédibilité comme projet, le communisme jouit d’une étonnante bienveillance d’ordre moral. Ses partis sont groupusculaires, mais l’affiche séduit encore. Le passé communiste borne l’horizon de notre présent, car il exprime à la fois la passion soviétique, la passion totalitaire, la passion de la nation, la passion du social et la passion du bonheur. C’est l’histoire de cette curieuse passion tricolore que brosse, pour la première fois, Marc Lazar.
La Nomenklatura – Les privilégiés en URSS
La Nomenklatura, ce mot inconnu jusqu’ici, sauf de quelques spécialistes, mérite de devenir aussi célèbre que le terme de Goulag. II désigne la classe des nouveaux privilégiés, cette aristocratie rouge qui dispose d’un pouvoir sans précédent dans l’Histoire, puisqu’elle est l’État lui-même. Elle s’est attribué d immenses et d’inaliénables privilèges (datchas et logements luxueux. limousines, chauffeurs, restaurants, boutiques, cliniques, centres de repos spéciaux et presque gratuits). Le récit évoqué à la fin de son livre par Voslensky dune journée dans la vie de Denis Ivanovitch, chef de secteur au Comité central du Parti communiste. nous donne tout autant envie de rire que de pleurer. Que ce livre nous dérange, qu’il nous interpelle dans toute sa vérité, qu’il nous oblige à pousser jusqu’au bout notre réflexion. Voilà qui n est pas banal et mérite que l’on y consacre quelque temps.