Benoit Franquebalme
Ivresses
Depuis des siècles, les beuveries sont lourdes de conséquences et l’alcool a fait basculer l’Histoire plus d’une fois. En Égypte, 2000 ans avant J.-C., les pyramides se sont bâties à grand renfort de bière. En France, la guerre de Cent Ans est gagnée grâce à des tonneaux de vin de Saumur. À Dallas, JFK est assassiné pendant que ses gardes du corps cuvent une gueule de bois. Au soir du 31 décembre 1994, un général russe, ivre, décide de lancer l’assaut sur Grozny, en Tchétchénie.
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Qui donc à Paris égorge les vieilles dames de Belleville et transforme les papys en junkies ? Tous les soupçons convergent vers Benjamin Malaussène, bouc émissaire de son état, dont la sympathique famille s’est enrichie de quelques membres. Les héros du précédent épisode, « Au bonheur des ogres, » sont là, avec quelques nouveaux venus: le doux inspecteur Pastor, la petite Verdun, l’inquiétant commissaire Coudrier, etc. Plus on est de fous… » On retrouve avec bonheur la petite tribu de papier, dont Daniel Pennac développe à plaisir les personnages. Les intrigues et les destins se croisent au fil d’un récit dont la trame policière offre prétexte à s’attarder sur l’atmosphère du quartier, à épingler les méchants, les sans scrupules, les pas humains, toujours sur le mode de l’humour léger.
Le meilleur de l’humour français
Un critique demandait un jour à Michel Leeb, qui fut d’abord professeur de philosophie: – « Comment vous est venu votre don comique? » – « J’ai d’abord ri de moi, répondit-il, ce qui m’a beaucoup aidé à faire rire les autres. ». // Passionné par le comique, Michel Leeb s’est fait pour cet ouvrage prêcheur de perles dans l’océan de « l’humour français ». Il en a montré la permanence, dans les onze chapitres de ce livre où, sauf exception, les Anciens et les Modernes se côtoient sans souci chronologique. C’est à l’esprit qu’est allée toute l’attention de Michel Leeb: mots d’auteurs, réparties cinglantes, boutades ironiques, brassés dans l’épaisseur du langage et servis par des surdoués avec la promptitude de l’éclair.
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Comment se débarrasser d’un ado d’appartement
En 2006, Anne de Rancourt, mère admirable de quatre jeunes adolescents, faisait rire la France entière (et certains pays adjacents) avec un inénarrable pamphlet : Comment élever un ado d’appartement ? Cinq ans plus tard, lesdits ados enfin élevés (mal) et devenus grands (dadais) refusent de quitter le cocon familial. L’auteure au bord de la « crise de mère » ne sait plus alors à quel saint se vouer pour enrayer leur « tanguysme » chronique. Il faut que jeunesse se casse ! C’est pourquoi elle imagine des stratagèmes pervers pour les persuader d’aller voir ailleurs « si elle y est ». Il faudra qu’elle leur « pourrisse grave » la vie et qu’elle s’immisce entre autres dans leurs fêtes rituelles pour qu’ils se décident enfin à ouvrir un œil sur ce qui les attend hors du cocon familial. Mais leur mère si aimante acceptera-t-elle de les laisser partir ? C’est tout le paradoxe de ce livre aussi drôle qu’émouvant.