Alain Ayache
Lettres à Prunelle
Quatrième de couverture – « Prunelle, si tu savais… Il faut, pour vivre, ne pas se laisser vivre, mais vivre dans l’urgence, ne pas laisser le temps filer, glisser entre les doigts. Si tu cours, tu iras plus vite. Si tu marches, tu iras plus loin. Si tu cries, tu seras entendue. Si tu parles, tu seras écoutée.
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Le parti pris des choses
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos. À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux d’en-dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Les limbes du cœur
LIVRE NEUF – Le beau peut-il s’exprimer dans la souffrance ? De mal-être en amours désabusés, l’auteur trouve le chemin de la normalité des choses et expose ses états d’âme dans une écriture poétique libératrice. La douleur se révèle alors comme une émotion propre à l’être. Cette prise de conscience sera la première étape d’un retour à soi, qui lui permet de poser un regard nouveau sur sa vie. Elle lui permet également de fuir les faux-semblants et faire le deuil de ses illusions. Le cœur peut alors s’envoler vers ses limbes régénérateurs.
Les Contemplations (texte intégral)
Les Contemplations sont un recueil de poèmes, écrit par Victor Hugo, publié en 1856. Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres.
La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855, mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1830. Les Contemplations sont un recueil du souvenir, de l’amour, de la joie mais aussi de la mort, du deuil et même d’une certaine foi mystique. Le souvenir, surtout, y prend une place prépondérante, puisque Victor Hugo y expérimente le genre de l’autobiographie versifiée. Ce recueil est également un hommage à sa fille Léopoldine Hugo, morte noyée dans la Seine à Villequier.Qu’est-ce que Les Contemplations ? «C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu au bord de l’infini» (Préface). Le recueil des Contemplations rassemble des textes écrits par Hugo sur plus de vingt ans, et classés selon une chronologie fictive. De la célèbre Réponse à un acte d’accusation, où le poète pose en révolutionnaire de la langue, à Ce que dit la bouche d’ombre, inspiré de l’expérience du spiritisme, en passant par les poèmes sur la mort de Léopoldine, ce sont les mémoires d’une âme qui se dessinent en creux. Parues en 1856 entre Les Châtiments et La Légende des siècles, Les Contemplations marquent le sommet de l’œuvre poétique de Victor Hugo.