Jean-Pierre Berthier
L’expression dramatique
Art dramatique : terme générique regroupant tous les ouvrages destinés initialement au théâtre et provocant chez le spectateur une émotion vive voire de la pitié.
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Le soulier de satin
Dona Prouhèze : Qu'ai-je voulu que te donner la joie ! Ne rien garder ! Etre entièrement cette suavité ! Cesser d'être moi-même pour que tu aies tout ! Là où il y a le plus de joie, comment croire que je suis absente ? Là où il y a le plus de joie, c'est là qu'il y a le plus Prouhèze ! Je veux être avec toi dans le principe ! Je veux épouser ta cause ! Je veux apprendre avec Dieu à ne rien réserver, à être cette chose toute bonne et toute donnée qui ne réserve rien et à qui l'on prend tout ! Prends, Rodrigue, prends mon cœur, prends, mon amour, prends ce Dieu qui me remplit ! Le Soulier de satin occupe une place à part dans l'histoire du théâtre au XXe siècle. Cette pièce, qui a pour scène le globe terrestre tout entier, et qui se passe à l'âge d'or espagnol, rejoue pour nous tous les drames intimes de Claudel, le déchirement que le désir et l'amour apportent dans la chair. Le style, lui, englobe tous les styles, du burlesque au mystique, du tragique au poétique. Tout Claudel s'y est accompli, ouvert, illuminé.
Ivanov
Ivanov, en russe, c’est un nom qui se rapproche de Dupont ou Durand – un monsieur tout le monde. Propriétaire terrien dans un district de la Russie centrale, intelligent, gentil, amoureux, Ivanov est envahi depuis peu par une certaine mélancolie. Sa femme très malade, sa propriété qui part à vau-l’eau, sa gestion de l’argent, tout est remis en question. Tchekhov disait : Il y en a des milliers, des Ivanov… l’homme le plus normal du monde, pas du tout un héros. C’est le drame de cet anti-héros confronté au temps dilaté par l’ennui, à l’impuissance, l’immobilisme, l’inaction et la paresse, un homme lâche enlisé dans l’existence.
Théâtre complet – Tome II
La puissance comique de l'œuvre d'Aristophane, seul vestige de l'ancienne comédie athénienne, et l'éternelle actualité des thèmes de ses pièces (critique de la guerre et des «marchands de canons», satire du monde politique et de ses démagogues…) ont fait admettre depuis longtemps son théâtre parmi les chefs-d'œuvre ; mais encore faut-il pouvoir lire Aristophane. Cette nouvelle traduction des onze pièces qui nous restent de lui, très fidèle à la lettre même du texte grec, respecte aussi leur forte inscription dans la vie quotidienne athénienne, en évitant autant que possible les transpositions trop faciles.
Esther
Racine écrit Esther à la demande de Madame de Maintenon. C’est une tragédie biblique en trois actes et en vers. Conseillé par Aman, le roi Assuérus va faire connaître un arrêt visant à condamner à mort tous les Juifs du royaume perse. Aman est furieux d’avoir dû porter Mardochée en triomphe, mais il croît que l’invitation de la Reine Ester est une marque de faveur. Esther révèle -à Assuérus qu’elle aussi est juive et que c’est pour des raisons néfastes qu’Aman veut les faire mourir. Assuérus comble Mardochée d’honneurs et Aman est mis à mort par le peuple.