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Léon Pressouyre
Le rêve cistercien
Découvertes Gallimard / Philosophie et Religion – Les cisterciens voulaient mener une vie monastique parfaite, sans compromission avec le siècle. Leur aventure spirituelle, commencée en 1098, est toujours actuelle, et concerne aujourd’hui quelque sept mille moines et moniales. Mais le rêve cistercien va bien au-delà d’une quête confinée aux monastères où vivent des chrétiens épris d’absolu. Il a profondément modifié les relations de l’homme à la nature, à la société, à l’art. Dès le XIIe siècle, la volonté de réforme et les aspirations mystiques de solitaires volontairement coupés du monde ont déterminé des métamorphoses qui nous concernent tous. Historien et archéologue, Léon Pressouyre nous convie à ce retour aux sources.
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Le problème Spinoza
Le 10 mai 1940, les troupes nazies d’Hitler envahissent les Pays-Bas. Dès février 1941, à la tête du corps expéditionnaire chargé du pillage, le Reichsleiter Rosenberg se rue à Amsterdam et confisque la bibliothèque de Spinoza conservée dans la maison de Rijnsburg.
Quelle fascination Spinoza peut-il exercer, trois siècles plus tard, sur l’idéologue nazi Rosenberg ? L’œuvre du philosophe juif met-elle en péril ses convictions antisémites ? Qui était donc cet homme excommunié en 1656 par la communauté juive d’Amsterdam et banni de sa propre famille ?
Le Dr Yalom aurait-il pu psychanalyser Spinoza ? ou Rosenberg ? Le cours de l’histoire en aurait-il été changé ? Dans la lignée de son bestseller Et Nietzsche a pleuré, ce nouveau roman d’Irvin Yalom, à la fois incisif et palpitant, nous tient en haleine face à ce qui fut de tout temps Le Problème Spinoza.
La fin du hasard
« Dieu ne joue pas aux dés !» Ce 29 octobre 1927, sous les boiseries de l’hôtel Métropole à Bruxelles, la fameuse formule est lancée. Celui qui a osé défier les plus grands savants du monde réunis en congrès ce jour là n’est autre qu’Albert Einstein, le père de la théorie de la relativité. Pour lui, la nature n’obéit pas au hasard. Face à lui, un autre savant, Niels Bohr, le fondateur de la physique de l’infiniment petit, est convaincu du contraire. Et il lui répond sans ménagement : « Cessez de dire à Dieu ce qu’il doit faire ! » A ses yeux, l’insaisissable comportement des particules élémentaires se perd dans le flou du hasard. Où en est-on aujourd’hui ? Plus que jamais, le débat fait rage. Pour les uns, l’implacable principe d’incertitude découvert par le jeune Heisenberg à l’âge de 26 ans n’a pas été pris en défaut. Et jamais il ne le sera. A partir de là, la matière – et tout ce qui existe – est la proie du hasard aveugle. Pour les autres au contraire, la réalité repose sur des lois dont l’origine reste énigmatique. Les derniers progrès de la science ne montrent-ils pas que le feu du Big Bang ne s’est pas déclenché par hasard ? Finalement, qui croire ? Pour la première fois, on est peut-être en mesure de trancher. Les gigantesques expériences effectuées sur terre – au CERN (avec le L.H.C.) – et dans l’espace (avec le satellite Planck) nous donnent des débuts de réponse.
L’utilitarisme
Ce traité de John Stuart Mill a été publié en 1863. La morale de Bentham, dans l’Introduction aux principes de morale et de législation, partait du principe que le plaisir est l’unique but de l’existence. Stuart Mill, son disciple, a su comprendre que même une morale utilitaire ne saurait se passer d’éléments intérieurs et il a voulu la doter d’une conscience, d’un sentiment du devoir et d’une obligation morale. Bentham avait lancé la formule : chercher le bonheur du plus grand nombre en identifiant toujours l’intérêt de l’individu à l’intérêt universel. Mill, sans combattre ce point de vue, observe qu’on trouve d’autant mieux le bonheur personnel qu’on le cherche moins, et qu’on le trouve en travaillant au bonheur des autres, à l’amélioration du sort de l’humanité.
Ce grand cadavre à la renverse
Pour Bernard-Henri Lévy, comment ne pas s’attrister de l’état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain ? Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? Et comment ne pas s’inquiéter, enfin, de ce que les héritiers du dreyfusisme et des combats antifascistes ont fait de leurs valeurs et du souffle qui inspira leurs aînés ?
Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l’esprit de ses premiers livres. Et, pour qualifier la nouvelle pathologie qui menace, il propose une hypothèse provocante et féconde : la gauche n’a triomphé de sa première tentation totalitaire (le communisme) que pour verser dans une autre dont les sources sont à l’autre bord de l’échiquier politique (c’est-à-dire, bien souvent, à l’extrême droite) – elle n’est sortie de la « barbarie à visage humain » que pour retomber dans l' »idéologie française ».
Au rendez-vous de cette « critique de la nouvelle raison progressiste », Alain Badiou et Carl Schmitt ; une question de Michel Foucault ; l’Universel selon saint Paul ou selon Levinas ; une conversation avec Sarkozy ; le cas Royal ; les sophismes de Noam Chomsky ou de Régis Debray ; le spectre de Pierre Bourdieu ; le vrai visage de Tariq Ramadan ; la mémoire de Benny Lévy ; l’ombre d’un père magnifique ; un début d’autobiographie intellectuelle tissé, fil à fil, avec des fragments de biographie générationnelle.
Et, à l’arrivée, deux injonctions dont il faut tout faire pour qu’elles ne soient plus contradictoires : il est moins que jamais question de quitter « la vieille maison » squattée par de mauvais fantômes – mais elle est, hélas, à reconstruire de fond en comble.