Denis Pingaud
L’impossible défaite
Il avait tout pour gagner : un bilan respecté, une crédibilité reconnue, un adversaire affaibli. En soixante jours de campagne électorale, Lionel Jospin a pourtant tout perdu. Et son échec a provoqué le plus grand séisme politique et institutionnel de la Cinquième République. Que s’est-il passé ? L’impossible défaite est d’abord le récit d’une aventure électorale ratée, vécue de l’intérieur au plus près de ses animateurs. Denis Pingaud a eu un accès privilégié au cœur des réunions et des décisions qui, de juin 2001 à avril 2002, ont conduit à cette défaite historique. L’impossible défaite est aussi l’analyse d’une responsabilité. Celle d’une gauche de gouvernement qui n’a pas compris que la fracture sociale, la vraie, oppose désormais la France d’en haut à la France d’en bas.
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Fier d’être français
Il faut bien que quelqu’un monte sur le ring et dise: « Je suis fier d’être français. » Qu’il réponde à ceux qui condamnent la France pour ce qu’elle fut, ce qu’elle est, ce qu’elle sera: une criminelle devenue vieillerie décadente. Or nos princes, qui devraient la défendre, au lieu de pratiquer la boxe à la française, s’inspirent des lutteurs de sumo! Comment ne pas chanceler dans ces conditions? Et les procureurs de frapper fort. Ils exigent que la France reconnaisse qu’elle les opprime, qu’elle les torture, qu’elle les massacre. Seule coupable! Pas de héros dans ce pays! Renversons les statues, déchirons les légendes. Célébrons Trafalgar et Waterloo, et renions Austerlitz! Ils veulent que la France s’agenouille, baisse la tête, avoue, fasse repentance, reconnaisse ses crimes et, tondue, en robe de bure, se laisse couvrir d’insultes, de crachats, heureuse qu’on ne la « nique » qu’en chanson et qu’on ne la brûle que symboliquement chaque nuit! Il est temps de redresser la tête, de hausser la voix, de monter sur le ring… et de boxer à la française!
Mai 68 – Des barricades ou des réformes ?
Alain Griotteray, à la demande de Valéry Giscard d’Estaing, avait analysé devant les députés Républicains Indépendants en juin 1968 les erreurs du mois de mai auxquelles le peuple avait répondu par la manifestation du 30 mai 1968 au Champs-Elysées et par les élections triomphales de fin juin. Sa conférence fut publiée en septembre 1968, préfacée par Valéry Giscard d’Estaing. Cet ouvrage en redonne la version intégrale. Alain Griotteray répondait alors par l’analyse du mal et les leçons à en tirer. Il complète aujourd’hui son analyse de juin 1968. Il décrit les Français tournant le dos à leur civilisation chrétienne et subissant l’invasion de l’islam… Est-ce la fin de leur monde, selon l’expression d’André Malraux en juin 1968 ? Cette fin est-elle inéluctable à partir du moment où nul ne se fait plus une certaine idée de la France ?
Dans le secret des princes
Cet homme, vous ne l’avez pas souvent vu ni entendu. « Ce ne sont pourtant ni la lumière ni la verve qui lui font défaut. Il a longtemps exercé l’une des plus cruciales et des plus mystérieuses charges de l’État : Alexandre de Marenches a dirigé pendant près de onze ans les services secrets français, sous deux présidents, Pompidou et Giscard d’Estaing. Ses interlocuteurs d’aujourd’hui sont les présidents, les rois et les puissants qu’il accepte de conseiller. » Cette femme, tout le monde la connaît : c’est Christine Ockrent. Séduite par ce personnage hors du commun, elle a réussi à le faire parler. Ce livre n’est donc pas plus une enquête qu’un interrogatoire : c’est un dialogue entre une grande professionnelle du journalisme et un grand professionnel du Renseignement.
Alain Juppé ou la tentation du pouvoir
Le pouvoir n'est plus une tentation mais une réalité pour Alain Juppé : le voilà Premier ministre et héritier de Chaban à Bordeaux en même temps que dirigeant du principal parti français, après avoir été encensé par Mitterrand et Giscard pour ses qualités intellectuelles. La biographie manquait; deux journalistes, l'un de France 2, l'autre de RTL, s'en sont chargés. Ils retracent sans surprise, mais malheureusement sans impertinence, les étapes de l'ascension programmée d'un jeune technocrate arrivé un peu par hasard au cabinet de Chirac à Matignon en 1976, qui lorgne en s'en cachant à peine l'Elysée pour 2002. Cette biographie est aussi le portrait d'un animal politique un peu moins froid qu'il n'en a l'air.