Esclave de Daech
Jinan ne pouvait imaginer qu’elle serait capturée avec sa famille le 4 août par les combattants de Daech, et que bientôt, elle serait séparée d’elle. Ni qu’elle allait vivre pendant trois mois l’enfer, celui de l’asservissement.
Géronimo l’apache
Une gueule. Un personnage. Une légende de l’Ouest américain, pas moins. Il s’appelle Blueberry. Mike Blueberry. Drôle de nom : en anglais, il signifie « myrtille »… Mais attention : avec son nez cabossé, sa barbe de trois jours et son caractère de cochon, Blueberry est un dur. Un coriace. Un éternel rebelle, indiscipliné, râleur et batailleur.
De Gaulle secret
Après tout, il n’y a que la mort qui gagne, déclara un jour sans ambages Staline à de Gaulle. Réflexion pour le moins contestable, a fortiori lorsqu’elle s’applique au plus illustre des Français, dont l’influence et le rayonnement subsistent plus de vingt ans après sa mort. De Gaulle, en effet, ne sort-il pas grandi du combat permanent qu’il mena contre elle tout au long de sa vie ? L’omniprésence de sa grande ombre ne demeure-t-elle pas, en définitive, sa plus belle et incontestable victoire ? François Broche, dans cet essai biographique passionnant et très incisif, rappelle que la mort, depuis les tranchées de la Grande Guerre jusqu’à l’ultime retraite à Colombey, fut la compagne la plus familière, la plus assidue du Général. Sa vie fut jalonnée par les deuils intimes, les ennuis de santé, les attentats, ponctuée par la hantise du déclin physique (la vieillesse est un naufrage), par la constante tentation de tout quitter. Il manquait, aux nombreuses études qui ont été consacrées à de Gaulle, un éclairage intime, objectif, à cet égard.
L’autre Chirac
Comme la majorité des Francais, Pierre Pean a longtemps eu en tête, lorsqu’il pensait à Jacques Chirac, les images d’un Bonaparte inculte qui n’aimait que la musique militaire, obsédé par le pouvoir, prêt à tout pour l’obtenir. D’un homme pressé en tout – le fameux cinq minutes, douche comprise -, auteur du discours d’Orléans évoquant l’immigration par le bruit et l’odeur … Mais le journaliste classé à gauche avouait avoir aussi été séduit par le refus de la guerre américaine en Irak, et, en enquêteur qui refuse qu’on lui mette des oeillères, il a recoupé ses propres investigations avec le contenu de douze longs entretiens que Chirac lui a accordés en 2006.
Entre la biographie dialoguée et l’autobiographie à deux voix, ce livre ne vient pas s’ajouter à tous ceux qui ont été consacrés à Chirac. Il parle – et porte le témoignage direct – de l’homme politique le moins bien connu des Francais.
Pierre Pean a découvert son jardin secret et les raisons pour lesquelles il a construit sa carrière politique en le préservant jalousement, quitte à passer souvent pour moins intelligent qu’il ne l’était. Car c’est là que se mouvait l’autre, le vrai Chirac.
Alma Mahler ou l’art d’être aimée
Tu n’as désormais qu’une profession : me rendre heureux. Gustav Mahler demande à Alma Schindler de renoncer à toute ambition personnelle. Elle l’aime. Elle accepte. Elle épouse le grand compositeur. Peu douée pour l’abnégation, cette femme belle, jeune, talentueuse, promise à un brillant avenir de musicienne, se révolte. Frustrée, elle devient cruelle. Mahler lui vole sa vie. Il le paiera cher. Il mourra de l’avoir trop aimée. Après Mahler, d’autres grands créateurs viennent se jeter dans les filets de cette « sirène viennoise » qui exerce désormais sur les hommes l’empire qu’elle n’a pu exercer sur son art Oskar Kokoschka, le peintre expressionniste ; Walter Gropius, l’architecte fondateur du Bauhaus J écrivain Franz Werfel. Elle aime ces hommes, mais elle les brise. Elle cultive « l’art d’être aimée », le seul qu’elle puisse encore exercer.
Mon chemin
Quand j’ai commencé ce livre, j’avais quinze ans. Lorsque je l’ai terminé, j’en avais seize. Mais entre-temps, il m’est arrivé plein de choses. J’ai des tonnes de trucs à dire, des idées et des opinions à revendre… Et j’ai envie de les partager avec vous ! Je crois que vous ne regretterez pas le voyage… Alors je vous invite à vous détendre et j’espère que vous passerez un bon moment en ma compagnie.
Biographie des regrets éternels
Empereurs, courtisanes, assassins, portefaix, jardiniers, amoureuses ou poètes sont les héros de ces vies romancées écrites en Chine depuis les premiers siècles de notre ère.
La biographie y était un genre littéraire qui ne semble pas avoir son équivalent en Europe, à quelques exceptions près comme les Vies des hommes illustres de Plutarque, les Vies imaginaires de Schwob ou les Excentriques anglais de Sitwell.
Au total, vingt-six biographies : vies exemplaires, portraits émouvants ou anecdotes célèbres qui animent pour nous l’histoire de la Chine avec la saveur poétique et le raffinement d’écriture des plus belles Fictions de Borges.
Une vie de voyou
A 61 ans, Michel Ardouin se décide enfin à parler. Ardouin ? Un mètre quatre-vingt-cinq et cent trente kilos de muscles, plus connu dans le milieu, sous le surnom de « Porte-Avions », l?une des figures du grand banditisme français. Pour la première fois, « Porte-Av » raconte sa vie ? bien remplie ? de voyou. L?histoire d?un fils de famille qui a mal tourné, passé de l?institution Sainte-Croix-de-Neuilly aux bars de la pègre, du Premier prix de français aux calibres les plus variés. Ardouin ne cache rien. De ses premiers pas de proxénète et de casseur dans le milieu parisien des années soixante au trafic international de cocaïne entre la Colombie et la France, en passant par son équipée avec Jacques Mesrine, l?« ennemi public numéro un », avec lequel il écumera plusieurs dizaines de banques et qu?il fera évader. Sans oublier ses années de Quartier de Haute Sécurité, ses meurtres de « collègues »? Bref, une épopée de braquages (et autres trafics), de cavales et de règlements de comptes sanglants, où l?on croise caïds, porte-flingues et filles de joie. L?histoire de « Porte-Avions », c?est aussi celle du milieu français de ces quarante dernières années.
Le voile noir
Anny Duperey a huit ans lorsque ses parents disparaissent dans un tragique accident domestique. Des années durant, elle tire « un voile noir » sur son passé et abandonne dans un coin sombre, sans même les regarder, les photos laissées par son père, le photographe Lucien Legras. Ce n’est que trente-cinq ans plus tard qu’elle les exhume enfin de leur « tiroir-sarcophage », et pose sur ce drame intime des mots d’une justesse bouleversante.
Le livre officiel
Elvis est toujours vivant! Ultime hommage au roi du rock and roll, cet ouvrage fait revivre le mythe, de la naissance d’Elvis à Tupelo (Mississippi) jusqu’à Las Vegas, du « Hillbilly Cat » adolescent à la superstar internationale. Vingt-cinq ans après la mort d’Elvis, les photos exclusives présentées dans ce livre font comprendre comment et pourquoi celui-ci demeure une légende de notre temps.
Michael Jackson, une vie de légende
Michael Jackson a écrit sa légende jusqu’à la fin de sa vie. Comme pour Elvis Presley ou John Lennon, chacun se souviendra de l’endroit où il se trouvait en apprenant sa mort. Propulsé au rang de superstar à onze ans à peine, sa musique fait partie intégrante de la vie des gens. Michael Jackson était sur le point d’effectuer ce qui aurait pu être le plus grand come-back dans l’histoire du show-biz. Le come-back tant attendu n’a pas eu lieu, mais sa musique, les chiffres de vente de ses disques et le nombre de célébrités à lui avoir rendu hommage témoignent du statut hors normes de Michael, en dépit d’une personnalité controversée. Cet hommage accompagné de plus de 200 photos souvent inédites retrace la vie d’une icône, depuis ses débuts d’enfant star dans le groupe familial à l’apogée de sa carrière avec l’album Thriller, qui demeure encore aujourd’hui le plus vendu de tous les temps, et jusqu’à sa fin tragique. Michael Jackson, 1958-2009, La vie d’une légende célèbre la vie d’un personnage hors du commun dont l’héritage musical vivra à jamais. Les photos sont issues des archives de proches de la star ou des plus grands photographes qui l’ont accompagné tout au long de sa vie glorieuse et tragique.
L’impétueux
A toi, je peux le dire, c’était le jour le plus triste de ma vie. Cet aveu, lâché un soir de septembre 2007, devant une amie très chère, dans un moment d’abandon, Nicolas Sarkozy ne le confessera plus jamais à personne. Il disait vrai pourtant, mais qui aurait pu le croire ? Ce triste jour étant le 6 mai 2007. Celui même de son élection à la Présidence de la République. Le couronnement de son ambition depuis ses vingt ans.
L’Humeur Vagabonde – Un Singe en Hiver
Livre en état quasi-neuf. 378 pages – Hormis les deux romans, Symbad de Lassus nous donnent des repères biograhiques de l’auteur – Beaucoup de photos. Magnifique ouvrage
Dans L’Humeur vagabonde, Benoît Laborie quitte femme et enfants pour tenter fortune à Paris. Rastignac triste, il s’égare dans le cimetière du Père-Lachaise. Quand il retourne au pays, sa mère le prend pour un amant de sa femme et tue l’épouse supposée infidèle. Maintenant Benoît peut revenir à Paris. Parce qu’on flaire sur lui l’odeur du crime, la capitale s’offre à lui. Pas pour
longtemps. Un nouveau caprice du tout-Paris, et il est rejeté. Une fable comique et triste, une petite musique aigre-douce au ton inimitable.
Un singe en hiver, lui, a pour cadre un hôtel de la côte normande tenu par Albert Quentin,
ancien fusilier marin en Extrême-Orient, et sa femme Suzanne. Le jeune publicitaire Gabriel Fouquet y débarque pour rendre visite à sa fille Marie, pensionnaire dans le village, mais aussi pour oublier l’échec de sa vie sentimentale avec Claire, partie vivre à Madrid. Gabriel et Albert n’ont pas «le vin petit ni la cuite mesquine» : grâce à l’ivresse, ils vont s’offrir, l’un en Espagne et l’autre en Chine, deux glorieuses journées d’évasion.
Pas ce soir, je dine avec mon père
Mon père a décidé que son combat d’une vie serait de ne pas mourir. De ne pas mourir, donc de ne pas vieillir. D’arrêter le temps ? Au début, je croyais qu’il était le seul atteint. Et puis je me suis aperçue que la génération suivante était pire. Voilà le problème. Les gens ne veulent plus mourir. Alors ils volent la vie de leurs enfants. Ce sont des ogres. » M. R. Comment une jeune femme peut-elle grandir quand son père refuse de le faire ? A la fois drôle et pudique, tendre et cruel, ce premier roman sur la confusion des âges nous concerne tous.
Il nous a tant aimés…
Pierre Lunel était son ami et biographe. Pour avoir longuement côtoyé l’abbé Pierre et gardé de lui un souvenir bouleversé, il nous fait partager pour la première fois l’intimité de cet homme passionné, curieux de tout et de tous, et finalement très secret. Avec pudeur et sincérité, ils révèlent, au-delà de l’icône médiatique, un personnage facétieux, insolent, obstiné, un insoumis, indifférent aux critiques, fidèle en amitié jusqu’au paradoxe. Mal vu de l’Église, tenu à distance par le Vatican, celui qui avait l’anticléricalisme du saint nous a pourtant donné foi en l’homme !Un témoignage exceptionnel.
Avocate irrespectueuse
En entrant dans le prétoire, j’emporte ma vie avec moi. Tout, dans la vie de Gisèle Halimi, renvoie à son Afrique du Nord natale, à sa foi en l’égalité de tous les êtres humains entre eux. Cette femme, qui fut une des premières à mettre le mot avocat au féminin, éprouve très tôt une passion innée, violente, pour la justice. C’est la guerre d’Algérie qui lui dicte ses premiers combats. En défendant le FLN, en militant contre la torture, elle met sa vie en danger. La cause des femmes lui doit ses plus grandes conquêtes quand, au cours de procès retentissants, elle exige le droit à l’avortement, la répression du viol. Ce livre résume trente années de lutte pour la tolérance et la liberté. C’est le témoignage d’une femme en colère qui s’insurge contre des lois injustes et archaïques, et découvre l’irrespect comme une forme de courage et d’héroïsme. Le témoignage d’une femme de cœur.
Cette étoile ne s’éteindra pas
La vie et les mots d’Esther Grace Earl, la jeune fille qui a inspiré le personnage d’Hazel à John Green. Un livre poignant, regroupant écrits et documents sur Esther Earl, la jeune fille qui a inspiré à John Green le personnage féminin de Nos étoiles contraires. Une jeune fille qui brille à travers tout le livre par sa joie et sa soif de vivre.
Himmler – Tome II – 1939 à 1945
Tome II – A partir d’un large éventail de sources, dont le journal intime et la correspondance d’Himmler, et de documents inédits, cette biographie magistrale apporte un éclairage nouveau sur celui qui fut l’un des véritables piliers de l’Allemagne nazie, un fanatique impitoyable dans la peau d’un homme insignifiant et frustré. Souvent considéré comme un simple auxiliaire du Führer, ce personnage apparemment effacé fut en réalité l’ordonnateur de l’Holocauste et le concepteur de Dachau, modèle des camps d’extermination. Peter Longerich retrace l’étonnante ascension de ce fonctionnaire du Mal qui devint un des plus grands criminels de l’histoire alors qu’il n’était qu’un homme ordinaire, bien éloigné du mythe aryen qu’il prétendait exalter. Maître absolu de la SS, Himmler ne cessa de devancer les attentes d’Hitler jusqu’à devenir l’homme le plus puissant du IIIe Reich après le Führer.
Himmler – Tome I – 1900 à 1939
Tome I – A partir d’un large éventail de sources, dont le journal intime et la correspondance d’Himmler, et de documents inédits, cette biographie magistrale apporte un éclairage nouveau sur celui qui fut l’un des véritables piliers de l’Allemagne nazie, un fanatique impitoyable dans la peau d’un homme insignifiant et frustré. Souvent considéré comme un simple auxiliaire du Führer, ce personnage apparemment effacé fut en réalité l’ordonnateur de l’Holocauste et le concepteur de Dachau, modèle des camps d’extermination. Peter Longerich retrace l’étonnante ascension de ce fonctionnaire du Mal qui devint un des plus grands criminels de l’histoire alors qu’il n’était qu’un homme ordinaire, bien éloigné du mythe aryen qu’il prétendait exalter. Maître absolu de la SS, Himmler ne cessa de devancer les attentes d’Hitler jusqu’à devenir l’homme le plus puissant du IIIe Reich après le Führer.
De Gaulle, mon père – Tome II
S’entretenant avec Michel Tauriac, Philippe de Gaulle témoigne, dans ce premier volume, du souvenir qu’il a gardé– et construit– d’un des personnages les plus importants de l’histoire de France du XXe siècle et qui fut avant tout, pour lui, un père. La démarche suivie est celle de recomposition du souvenir. Philippe de Gaulle revient sur ses années de jeunesse et les rapports conflictuels qu’il a pu avoir avec ce père « au caractère trempé comme une lame d’acier ». Pourtant, le fils, en permettant cette incursion privée dans la vie d’un personnage public, raconte l’homme drôle, discret, plus attentionné que tendre, mais toujours présent au cœur de la famille qu’aété son père. On suit le parcours de De Gaulle, sa carrière dans l’armée et ses oppositions dissidentes parfois à la hiérarchie. On suit en même temps un père faisant réciter les fables de La Fontaine à ses enfants tandis qu’il se rase, et espérant pour son fils une carrière de diplomate arguant que « dans une famille, il ne faut pas trop de militaires ».Philippe de Gaulle arrive à donner chair à l’histoire du grand homme épousant le destin de la France au moment du départ en Angleterre, tout en préservant cet aspect très humain d’une personne ouverte, déterminée et étonnante à bien des égards. L’entretien de ce premier tome s’interrompt juste après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le général publie sesMémoires– où il se forge une figure exceptionnelle d’homme d’État– et alors qu’il vient d’être frappé par un drame familial : la mort, à vingt ans, de sa fille Anne, handicapée de naissance.On attend le deuxième tome de ses récits souvenirs avec impatience, d’autant que la parole très libre de Philippe de Gaulle n’hésite pas à prendre à l’occasion ses distances avec la légende gaullienne.–Denis Gombert
Hiro-Hito – L’Empereur ambigu
Au cours d’un des règnes les plus longs de l’histoire, l’empereur Hiro-Hito a été le témoin actif de tous les événements qui ont bouleversé le monde depuis la prise de la Mandchourie par le Japon en 1931, la première des crises internationales qui devaient aboutir à la Deuxième Guerre mondiale. Mais cette vie mouvementée a fait l’objet d’une véritable conspiration du silence. Les gouvernements successifs du Japon et des États-Unis ont, par un accord tacite, jeté le voile sur les responsabilités de l’empereur dans la guerre de Chine en 1937, l’attaque de Pearl Harbor en 1941 et la conduite ultérieure des opérations. Ainsi est née la légende d’un Hiro-Hito fantoche, tenu à l’écart des décisions, prisonnier d’une junte militaire toute-puissante, dont il ne se serait affranchi qu’en 1945 pour lui imposer la capitulation de son pays. Cette légende, nous révèle Edward Behr, fut la plus habile campagne d’intoxication des temps modernes. A l’aide de documents, de témoignages et d’archives, l’auteur, sans haine ni parti pris, nous dit ce que fut le rôle réel de l’empereur et nous restitue son vrai visage.
Chroniques de l’asphalte
Qu’en est-il du jeune auteur dont on a dit, à la sortie de son premier roman, Récit d’un branleur, qu’il était à la littérature ce que les Sex Pistols ont été au rock ? Samuel Benchetrit ne s’est pas calmé. Après des aventures au cinéma (lacis et John) et au théâtre (Moins deux), il revient aujourd’hui en librairie avec un projet tout à fait déraisonnable : raconter, en cinq livres, les trente premières années de sa vie. Il aurait pu attendre d’avoir soixante ans pour faire le point. Il n’avait pas envie. Voici donc le premier volume : son enfance.
Papa
19 septembre 2018, j’aperçois dans un documentaire sur la police de Vichy mon père sortant menotté entre deux gestapistes de l’immeuble marseillais où j’ai passé toute mon enfance. Ils semblent joyeux alors que le visage de mon père exprime la terreur. D’après le commentaire, ces images ont été tournées en 1943. Non seulement mon père n’a de sa vie parlé de cet incident mais je n’ai jamais entendu dire par personne qu’il avait eu affaire à l’occupant. Moi, le conteur, le raconteur, l’inventeur de destinées, il me semble soudain avoir été conçu par un personnage de roman.
R. J.
Je viens d’ailleurs
Il y a des souvenirs plus graves que la vie elle-même. La brûlure se fait sentir après coup. Les dire, les redire, et même peut-être un jour les écrire, ailleurs, autrement, dans une autre langue, permettrait de les conjuguer au passé, des les faire entrer dans un livre, comme une vie vécue autrefois par une narratrice inconnue, anonyme, comme un récit qui se raconte et pourrait être le mien, le vôtre ou celui d’une autre. Je viens d’ailleurs raconte par fragments vingt ans de la vie d’une jeune Iranienne révoltée par la violence du régime islamique installé par Khomeini en 1979. La voix de la narratrice, claire, juste, tintée de lyrisme persan, nous fait rejoindre, à chaque page, un quotidien souvent insoutenable et jusqu’ici complètement ignoré par l’Occident. Entre fiction et témoignage, ce roman donne à voir, à entendre , à comprendre l’Iran quotidien.
La mauvaise vie
Vingt-quatre heures de la vie du personnage inventé par Frédéric Mitterrand et qui lui ressemble singulièrement. À chaque étape de sa journée, il se demande s’il ne fait pas fausse route. S’interroge sur l’abîme séparant la mauvaise vie qu’il mène, d’une autre, qui aurait pu s’accomplir. Pourquoi vouloir à tout prix reconstituer un simulacre de famille? Perdre son temps à faire de la radio alors qu’on est doué pour l’écriture ? Devenir spécialiste des princes et des princesses alors qu’on se passionne pour les peuples opprimés? Et puis il y a les nuits qui, elles aussi, ne devraient pas être celles ce qu’elles sont. Au fil de ces réflexions, le personnage regarde en arrière, et retrouve des moments de son enfance. L’autobiographie la plus juste n’est-elle pas celle de la vie qu’on aurait dû mener? Un homme se penche sur son passé. Le passé ne lui renvoie que les reflets d’une mauvaise vie, bien différente de celle qu’évoque sa notoriété. Autrefois on aurait dit qu’il s’agissait de la divulgation de sa part d’ombre ; aujourd’hui on parlerait de coming out. Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions. La mauvaise vie dont il évoque le déroulement est la seule qu’il ait connue. Il l’a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser. Il l’a racontée autrement à travers des histoires ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu croire qu’il était content de son existence puisqu’il parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur. Mais les instants de joie, les succès, les rencontres n’ont été que des tentatives pour conjurer la peine que sa mauvaise vie lui a procurée. Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu’il ne doit plus se mentir à lui-même pour tenter d’obtenir que la vie qui lui reste ne soit pas aussi mauvaise. Mais il ne sait pas ce qu’il résultera de cet effort.
Agates et calots
Des millions de lecteurs ont été bouleversés par l’aventure de jojo, qui en 1942 échangeait son étoile jaune contre un sac de billes, et quittait Paris avec son frère, fuyant les nazis. Mais Joseph Joffo n’avait pas raconté l’enfance de jojo et Maurice, avant la tempête. Les voici dans ce Montmartre d’avant-guerre, vadrouillant par les rues, vibrant aux chansons de Charles Trenet, rêvant d’Amérique. Du salon de coiffure paternel à la « maison de campagne » de Freinville, des premiers bonheurs du cinéma au premier chagrin d’amour, revit toute une enfance. Est-ce parce qu’on la lui a volée que Joseph Joffo parvient à nous la restituer avec autant d’émotion, de gaieté, de justesse ? Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Madame Hemingway
Chicago, octobre 1920. Dans la ville qui vibre sur les derniers airs de jazz de la Nouvelle Orléans, la douce Hadley Richardson rencontre un garçon de vingt ans, grand et svelte, cheveux noirs et yeux noisette, avec, sur la joue droite, une fossette irrésistible. Il s’appelle Ernest Hemingway et méduse l’assistance avec ses récits sur la Grande guerre dont il est rentré blessé à la jambe pour avoir tenté de sauver des vies en Italie. Hadley qui ignore tout du jazz mais joue Rachmaninov avec passion succombe à l’air bravache et aux regards de braise du jeune homme. Elle a vingt-huit ans.
Mariés en un éclair, follement amoureux, les Hemingway embarquent le 8 décembre 1921 à bord du Leopoldina pour Paris la trépidante où ils se retrouvent vite au coeur d’une « génération perdue » d’écrivains expatriés qui compte déjà Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce, F. Scott et Zelda Fitzgerald…
Entre l’alcool qui coule à flots, la guerre des ego et la beauté des femmes qui l’entourent, Ernest travaille péniblement à ce qui sera bientôt Le soleil se lève aussi. Son premier roman lui apportera fortune et consécration. Mais à quel prix ? Hadley, qui s’acharne à rester fidèle à ses valeurs, saura-t-elle répondre à ses exigences et rester sa muse, sa complice, son épouse …face à la belle et perfide Pauline Pfeiffer?…
Ne le dis pas à maman
Dès l’âge de 6 ans, Antoinette subit les viols de son père. Elle révèle l’indicible à sa mère, mais cela n’y fait rien, et des années de tortures sexuelles et mentales s’ensuivent. Enceinte de son père à 14 ans, elle dévoile à nouveau son secret. Il est incarcéré, mais Antoinette est rejetée par sa famille, ses professeurs et ses amis. Elle échappe de peu à la mort en tentant d’avorter.
Le temps d’un soupir
« La douceur de l’air me fait rêver, à ce qui fut et à ce qui serait si tu étais là. Je sais que cette rêverie n’est qu’une inaptitude à vivre le présent. Je me laisse entraîner par ce courant sans regarder trop loin ou trop profondément. J’attends le moment où je retrouverai la force. Il viendra. Je sais que la vie me passionne encore. Je veux me sauver, non me délivrer de toi. » Dans l’afflux de souvenirs où les heures cruelles qui ont précédé la mort de Gérard Philipe, se mêlent aux temps heureux d’avant la maladie, le récit vibrant de tendresse d’Anne Philipe prend l’ampleur d’une méditation sur la mort, sur l’amour, sur le bonheur.
Jean Marc Turine n’a que 24 ans et toutes les audaces quand il écrit pour la première fois à Marguerite Duras pour lui demander l’autorisation d’adapter Le ravissement de Lol V. Stein au cinéma. Marguerite Duras lui répond par la négative. Cependant, une longue amitié de 25 ans naîtra de cette première lettre. Jean Marc Turine se prend d’amitié également pour Dionys Mascolo, le philosophe, le résistant, ancien mari de Marguerite Duras dont leur fils, Jean, dit Outa, est toujours son meilleur ami. Ainsi,Jean Marc Turine deviendra un habitué du « 5, rue Saint-Benoît, 3e étage gauche ». Cet ouvrage n’a pas l’ambition de récrire l’histoire. Il nous projette cependant en 1971, dans l’intimité d’un premier tournage, celui de Jaune le Soleil, auquel J. M. Turine participe, sans autre fonction que d’être aux côtés de l’auteure. En 1984, avec Jean Mascolo et Marguerite Duras, ils tournent Les enfants, dont il sera coauteur. Petit à petit, l’auteur nous fait pénétrer dans un quotidien qui renvoie un éclairage singulier sur Marguerite Duras, la femme, la mère de Jean Mascolo, et non la star officielle d’après L’amant. Ce texte retrace ainsi vingt-cinq ans de la relation, parfois très amicale, parfois orageuse, d’un homme épris de littérature et de cinéma, certes, mais aussi d’une vraie amitié avec une des figures sacrées de la littérature de la deuxième partie du XXe siècle. Jean-Marc Turine aura attendu dix ans après la mort de la romancière- cinéaste pour faire paraître ses souvenirs afin de ne pas participer au bal macabre. Ce récit intimiste n’est jamais impudique ; il suggère plutôt un sentiment d’appartenance au groupe d’amis autour de Marguerite Duras, à Neauphle-le-Château, et au 5 de la rue Saint-Benoît.
Le jeune Staline
Comment devient-on Staline ? Né pauvre, ce garçon séducteur et dangereux s’essaye à la poésie romantique, se prépare à entrer dans les ordres, mais trouve sa vocation dans l’action révolutionnaire. À la fois intellectuel, gangster et terroriste, le jeune Staline avait tout pour se forger un destin hors du commun dans la Russie de 1917: peu de scrupules et un énorme appétit de vie et de pouvoir. En s’appuyant sur dix ans de recherches, en particulier dans des fonds d’archives récemment ouverts en Géorgie et à Moscou, ainsi que sur les Mémoires de nombreux acteurs et témoins de l’époque, Simon Sebag Montefiore décape le vernis de la mythologie révolutionnaire. Il montre comment la rencontre, chez le jeune Staline, du banditisme caucasien, d’une paranoïa extrême et d’une idéologie impitoyable lui permit de conquérir le Kremlin et l’URSS et fit de lui un des dictateurs les plus sanguinaires de l’histoire.
Charles Trenet
Si la chanson française devait porter un nom, elle s’appellerait Charles Trenet. Les refrains éternels de ce grand monsieur sont aujourd’hui des classiques que tout le monde connaît, que tout le monde fredonne. Fou chantant ou zébulon facétieux, roulant des yeux sur les scènes du monde entier, poète tendre et délicat d’un quotidien merveilleux, symbole absolu de l’éternelle jeunesse. Cet enchanteur aura traversé le siècle (tout le siècle !) en s’amusant. Pascal Bussy, critique musical, retrace la très longue saga de cet artiste complexe, fantasque, unique en son genre, aujourd’hui partie intégrante de notre culture et de notre patrimoine.
Elvis Presley
Avant Elvis Presley, il n’y avait rien», déclara un jour John Lennon, qui s’y connaissait en matière de rock’n’roll… On l’appelait le King, et il n’avait pas volé son titre : en poussant un beau jour de 1953 les portes des studios Sun, à Memphis, Elvis Presley ne savait pas qu’il allait amorcer la plus grande révolution que la musique populaire du XXe siècle ait connue. Rien désormais ne serait comme avant… La suite tient bien sûr de la légende dorée… et de la démesure. Génie intuitif, star absolue et dieu vivant, Elvis Presley, roi de Graceland, allait accumuler les chefs-d’oeuvre et les excès, pour devenir à sa mort, en 1977, un mythe, et un symbole parfait : celui du rock, pour l’éternité… Serge Loupien, journaliste à Libération et auteur de plusieurs ouvrages sur la musique, retrace dans ce livre émaillé d’anecdotes et de témoignages la folle saga de ce King à qui, encore aujourd’hui, des millions de fans vouent un culte sans faille.
Stendhal le bonheur vagabond
Jean Lacouture, l’un des meilleurs biographes français contemporains, propose ici un portrait insolite d’Henri Beyle, dit Stendhal. C’est le Beyle voyageur, l’écrivain de génie parc ourant l’Europe, de la Prusse à l’Italie, dans le sillage de la Grande Armée napoléonienne. Ce voyageur-là, qui n’a pas trente ans et qu’on n’appelle pas encore Stendhal va de découverte en découverte et d’amours passionnées notamment pour la belle Mina de Griesheim, en découverte de Mozart qui est pour lui la quintessence de l’âme du Nord». Dans un livre précédent, «Montaigne à cheval, Jean Lacouture avait mis pareillement ses pas dans ceux de l’auteur des Essais et enthousiasmé de très nombreux lecteurs, en France comme à l’étranger. C’est peu de dire, en effet, que Stendhal fut l’un des écrivains français les plus passionnément voyageurs. Grâce à son cousin Daru, futur ministre de Napoléon, il découvre très jeune l’Italie pour laquelle il s’enthousiasme et s’engage dans les dragons.
Une vie exemplaire
Jeune cardiologue éminent, père de deux adorables petites filles, le docteur Jeremy Balint est un homme qui a réussi sa vie. D’autres que lui, apprenant que leur femme dévouée les trompe depuis des années avec un collègue, se laisseraient emporter par la rage. Pas Jeremy Balint. Jeremy Balint va prendre son temps, car Jeremy Balint est un sociopathe. Avec méthode et patience, il va organiser l’élimination de son rival. Et ce n’est que le début. De nombreux romans mettent en scène des psychopathes, mais jamais un écrivain n’était parvenu à nous plonger avec autant d’acuité dans les arcanes de leur esprit. Jeremy Balint ne nous cache rien. Ne nous épargne rien. Il ne voit tout simplement pas le mal comme nous.
La mauvaise vie
Vingt-quatre heures de la vie du personnage inventé par Frédéric Mitterrand et qui lui ressemble singulièrement. À chaque étape de sa journée, il se demande s’il ne fait pas fausse route. S’interroge sur l’abîme séparant la mauvaise vie qu’il mène, d’une autre, qui aurait pu s’accomplir. Pourquoi vouloir à tout prix reconstituer un simulacre de famille? Perdre son temps à faire de la radio alors qu’on est doué pour l’écriture ? Devenir spécialiste des princes et des princesses alors qu’on se passionne pour les peuples opprimés? Et puis il y a les nuits qui, elles aussi, ne devraient pas être celles ce qu’elles sont. Au fil de ces réflexions, le personnage regarde en arrière, et retrouve des moments de son enfance. L’autobiographie la plus juste n’est-elle pas celle de la vie qu’on aurait dû mener? Un homme se penche sur son passé. Le passé ne lui renvoie que les reflets d’une mauvaise vie, bien différente de celle qu’évoque sa notoriété. Autrefois on aurait dit qu’il s’agissait de la divulgation de sa part d’ombre ; aujourd’hui on parlerait de coming out. Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions. La mauvaise vie dont il évoque le déroulement est la seule qu’il ait connue. Il l’a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser. Il l’a racontée autrement à travers des histoires ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu croire qu’il était content de son existence puisqu’il parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur. Mais les instants de joie, les succès, les rencontres n’ont été que des tentatives pour conjurer la peine que sa mauvaise vie lui a procurée. Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu’il ne doit plus se mentir à lui-même pour tenter d’obtenir que la vie qui lui reste ne soit pas aussi mauvaise. Mais il ne sait pas ce qu’il résultera de cet effort.
Françoise
Et si Françoise Giroud était encore plus grande que sa légende ? Plus riche, plus complexe, plus intéressante que l’image d’Epinal de la jeune femme talentueuse qui devint la première journaliste de son temps ?La trajectoire, on la connaît : engagée par Hélène Lazareff à la création de Elle puis cofondatrice de L’Express, et enfin chroniqueuse au Nouvel Observateur, l’ex script-girl de Jean Renoir avait le sens des phrases assassines : la griffe sous le sourire enjôleur. Compagne et complice de Jean-Jacques Servan-Schreiber, farouche opposante à la guerre d’Algérie, amie fidèle de Mendès France et de Mitterrand, celle qui « inventa » la Nouvelle Vague et roulait en décapotable fut une grande amoureuse, aimant le plaisir autant que le devoir. Femme politique, cette fille d’immigré turcs ne passa jamais son bac, mais devint Secrétaire d’Etat à la condition féminine sous Giscard d’Estaing. Travailleuse acharnée, élégante en diable, éprise de liberté, c’était une visionnaire, qui incarna la naissance de la femme moderne.Mais on découvre ici que ce tempérament passionné a aussi ses zones d’ombre – expérience de la trahison, coup de folie passionnelle, tentative de suicide, mort d’un fils. Et si une phrase de sa mère, sur son lit de mort, avait déterminé sa trajectoire et son destin ?A travers le portrait d’une femme d’exception, c ‘est une époque de feu que ressuscite ici Laure Adler : un temps, pas si lointain, où l’on savait encore se battre pour des idéaux.
L’amour d’une honnête femme
Les femmes occupent le premier plan de ce recueil de nouvelles. Dans ces huit récits prenant place au Canada entre les années 1940 à 1960, la vie quotidienne d’une mère, d’une fille, d’une épouse, ou encore d’une amante, bascule, provoquant des bouleversements irrémédiables. Comme Flora, dont le futur mari s’entiche de sa sœur. L’amour, la maternité, l’incommunicabilité entre les êtres sont les trames qui traversent les décennies et relient ces femmes entre elles.
Le roman vrai d’Alexandre
Ce livre est l’histoire de mes mensonges. Sans doute est-ce le plus risqué que j’écrirai jamais. Il m’est vital. Jusqu’où suis-je allé dans l’aveu? Je n’ai pris aucun ménagement. Un jour, il faut bien déchirer le voile, rompre avec le comédien et coïncider avec soi.
Le siècle des nuages
« Ils descendaient depuis l’azur, laissant vers le bas grossir la forme de leur fuselage, traçant doucement leur trait au travers des nuages. Le vrombissement des quatre moteurs, juchés sur le sommet des ailes, enflait, vibrant dans le vide, résonnant jusqu’à terre. Leur ventre touchait enfin la surface de l’eau, projetant à droite et à gauche un panache puissant qui retombait en écume, bousculant tout avec des remous épais qui dérangeaient les barques amarrées et remontaient haut sur le bord des berges.
C’était l’été sans doute. Les vacances étaient déjà commencées. Il avait couché son vélo dans l’herbe toute brûlée par la chaleur du soleil. Peut-être attendait-il allongé sur le sol ou bien se tenait-il assis sur un ponton, les jambes se balançant au-dessus du courant très lent. À perte de vue, le grand ciel bleu du beau temps recouvrait le monde. Il regardait descendre vers lui le signe en forme de croix de la carlingue et des ailes. Lorsque l’avion heurtait l’eau, le choc le ralentissait net. Forant dans le fleuve une tranchée immatérielle, il creusait son sillage entre les rives, rebondissant formidablement d’avant en arrière, basculant sur l’un et puis l’autre de ses flancs, oscillant sur ses deux flotteurs jusqu’à ce qu’il s’arrête enfin : rond avec son ventre vaste comme celui d’une baleine, inexplicable parmi les péniches et les navires de plaisance, immobile comme un paquebot étrange mouillant au beau milieu des terres. »
Théodore Roosevelt
Amoureux fou de la nature, ce jeune chasseur est devenu le premier écologiste de l’histoire avant d’être président des États-Unis. C’est lui qui a inventé le “nounours”, jouet culte des enfants du monde entier. Derrière son image d’Américain “winner” se cache une sensibilité frémissante, tout à fait actuelle.
Les chemins de traverse
Nicolas Hulot se raconte, se dévoile à son lecteur. S’il nous fait voyager au quatre coins du globe comme à son habitude, il nous transporte aussi à travers ses souvenirs et ses émotions les plus intimes, les drames qui ont marqués sa vie et l’ont entraîné à vouloir se surpasser, défier la solitude et la mort.
A défaut de génie
J’ai essayé d’avoir pour moi, à défaut d’admiration, une tolérance bougonne », déclare François Nourissier. On ne saurait être plus proche et plus intransigeant avec soi-même. La sentence peut paraître exagérée de la part de cet homme de lettres qui a obtenu ce que l’on peut espérer de mieux dans ce milieu : la gloire et la reconnaissance. Écrivain à succès depuis plus de trente ans, critique avisé, membre de l’Académie, à soixante ans passés, Nourissier n’aurait plus rien à attendre du monde des lettres. Il a déjà tout eu. C’est un des rares enfants chéris du milieu. Et pourtant, il n’a jamais autant écrit. Il bouillonne d’insatisfaction. Loin de la retranscription chronologique, de l’approche systémique ou du règlement de compte aigri. À défaut de génie est un modèle d’autobiographie en liberté. Comme pour Montaigne, l’exercice autobiographique n’a de sens pour Nourissier que si l’on devient soi-même « la matière de son livre. Il y parvient. –Denis Gombert
A ce soir
Au moment de prendre le bain, j’ai enlevé ma montre, une montre offerte par l’homme que j’aime et où l’artiste a inscrit sur le cadran, en demi-cercle, À ce soir. J’ai constaté que le cadran était totalement embué. On dit que la peur crée des sécrétions toxiques. À ce soir était comme effacé. La date, elle, était bien visible. Treize juillet. Dix-sept ans après la mort de Rémi. Le texte qui suit s’est imposé à moi juste après. Il a surgi de la nuit.
Je suis né à vingt ans
Les secrets de famille – on le sait – sont des fardeaux dont on ne guérit jamais. Né en 1945 dans un village de Normandie, Gérard Lenorman est un « fils de Boche ». Il l’ignore. Comment le saurait-il puisque sa mère lui ment ? Pire, elle méprise cet enfant de la honte qui lui rappelle à chaque minute la faute commise. J’étais programmé pour ne pas exister. » Seule la musique – toutes les musiques – diffusée à la radio comble un désert affectif qui a bien failli avoir sa peau. L’année de ses dix ans, son cœur se met à battre et son imagination fertile s’envole : sa mère se marie, il va peut-être enfin goûter aux joies de la famille. Avant de devenir le chanteur populaire que l’on sait, l’adolescent rejoint des petits orchestres, puis des plus grands. Le succès, phénoménal, viendra : La Ballade des gens heureux, Il , Les Matins d’hiver , Michèle , Quelque chose et moi… Pour le bonheur, ce sera une autre histoire. Cet « attardé sentimental », encore hanté par le mensonge et la trahison, tente de rattraper le temps perdu.
Ma vie
Alma Mahler appartient au panthéon des égéries célèbres et à la chatoyante mythologie de Vienne 1900. Cette jeune fille qui séduisit Gustav Klimt avant d’épouser Gustav Mahler, était la fille du peintre viennois Emil Schindler. Passionnée de musique, elle composa dès l’âge de neuf ans et mena sa vie en nietzschéenne fervente, à l’instar d’une autre croqueuse de génies : Lou-Andréas Salomé. Dans Ma Vie, bilan d’une existence mouvementée et journal intime d’une musicienne à la vocation tourmentée, Alma Mahler raconte quelle place tinrent dans sa vie des hommes aussi différents que Gustav Mahler, le peintre Oskar Kokoschka, l’architecte Walter Gropius ou l’écrivain Franz Werfel. « J’ai reçu un brin de paille de chaque être d’exception rencontré, écrit-elle, et je me suis construit un nid que j’ai défendu avec des griffes d’acier. » Alma est bien un oiseau de proie qui se bat à coups d’aile pour exister aux yeux du monde. Ma Vie nous plonge dans des rêveries délicieuses : nous nous imaginons dans un café viennois aux côtés de Gustav Klimt, d’Arthur Schnitzler ou d’Hugo von Hofmannsthal… Alma se penche sur elle-même et elle plaide pour que nous reconnaissions son existence, non pas dans l’ombre des génies, mais à leurs côtés. Cette femme hors du commun fut le fil ténu qui relia ces génies que nous vénérons aujourd’hui.