La muette
L’amour fusionnel d’une adolescente pour sa tante muette, l’amour passionné de celle-ci pour un homme tournent au carnage dans l’Iran des mollahs. Chahdortt Djavann fait un récit court, incisif et dénué de tout artifice. Écrite dans un cahier, par une adolescente de 15 ans en prison, La Muette est une histoire qu’on n’oublie pas.
L’amie prodigieuse IV – L’enfant perdue
À la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d’informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve : aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d’écrivain. Car elle s’affirme comme une auteure importante et l’écriture l’occupe de plus en plus, au détriment de l’éducation de ses deux filles, Dede et Elsa.
L’histoire d’Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d’une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix. Après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes, de Naples et de toute l’Italie, la saga se conclut en apothéose. Plus que jamais, dans L’enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillon-nant, à la façon des grands romanciers du XIXe siècle, un monde qu’on n’oublie pas. Comme toujours, Lila s’attribuait le devoir de me planter une aiguille dans le cœur, non pour qu’il s’arrête mais pour qu?il batte plus fort. Elena, devenue auteure reconnue, vit au gré de ses escapades avec son amant entre Milan, Florence et Naples. Parce qu’elle s’est éloignée du quartier populaire où elle a grandi, Elena redoute les retrouvailles avec son amie d’enfance. Mais depuis quelque temps, Lila insiste pour la voir et lui parler. La saga se conclut en apothéose après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes et de l?Italie, des années 1950 à nos jours. L’enfant perdue est le dernier tome de la saga d?Elena Ferrante. Il succède à L’amie prodigieuse, Le nouveau nom et Celle qui fuit et celle qui reste. L’enfant perdue est le dernier tome de la saga d’Elena Ferrante. Il succède à L’amie prodigieuse, Le nouveau nom et Celle qui fuit et celle qui reste. Avec L’enfant perdue, la boucle est enfin bouclée. Une formidable conclusion.
La cabane
Fou de chagrin après que sa fille, Missy, ait été enlevée lors d une excursion en famille dans le parc du lac Wallowa Oregon et que les recherches du FBI et de la police aient conclu à sa mort, Mack, le personnage central du livre, un Américain moyen, entre deux âges, se laisse écraser par ce qu’il appelle La Grande Tristesse. Quatre ans plus tard, il trouve, glissé sous sa porte, un message énigmatique d un inconnu qui lui donne rendez-vous le week-end suivant à la cabane. La cabane où l on a retrouvé la veste pleine de sang de sa fille. Après avoir hésité, il s y rend. Et là, tout bascule. À la quête policière se mêle une autre recherche, personnelle, littéralement initiatique. Mack devient celui qui veut comprendre, aller plus loin. Du rationnel de la douleur, on plonge dans un fantastique message d espoir. Une incroyable rencontre a lieu, impensable, que chacun pourra interpréter selon sa sensibilité. Ce n est plus l’arrestation du coupable de l’enlèvement et du meurtre de Missy qui importe. Ce qui s impose à l’auditeur est le merveilleux sentiment d’aller mieux grâce à ce roman.
La vie devant ses yeux
Diana vient d’atteindre la quarantaine. Elle a apparemment tout pour être heureuse : un mari professeur de philosophie, une jolie petite fille et une belle maison. Elle est cette mère de famille américaine typique qui accompagne les sorties scolaires de sa fille, qui cuisine admirablement et enseigne le dessin à mi-temps. Pourtant le passé – et l’événement traumatisant qui en est au cœur – ne cesse de la hanter, par bouffées, et ces flashes sont autant de ruptures dans la narration du présent de Diana.
Le roman de l’été
C’est le début des vacances d’été dans le Cotentin. Après une vie d’échecs divers, John, 55 ans, voudrait se mettre à la littérature. Mary, sa fille, lui annonce son arrivée prochaine, avec son compagnon et une nouvelle amie italienne. Jean, lui, est sur le point de partir en retraite de son emploi de soudeur de coques de sous-marins à la DCN de Cherbourg. Il est marié à Claudine. Ils ont un fils, Frédéric, employé à la SOREDA, l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la région. Le rêve de Jean : percer une ouverture dans le mur de sa maison pour voir la mer. Seulement, le bâtiment étant construit en bordure du terrain de John, il faudrait l’accord de ce dernier. Chassés-croisés entre les deux familles sur fond de petites manœuvres politiques du député-maire du village. Malentendus, quiproquos, instrumentalisation des uns par les autres, incommunicabilité intrafamiliale et interculturelle, amours déçus. Sur le ton de la comédie de mœurs, Nicolas Fargues s’est attaché, comme dans tous ses livres précédents, à faire tomber les masques. Pour dire en riant, que, malgré les liens qui nous unissent les uns aux autres, nous sommes et resteront toujours tous seuls au monde. Pour également brosser un tableau de la société française contemporaine à la fois incisif, précis, ample et sans appel.
Comment tu parles de ton père
Papa est né l’année où tonton Adolf est devenu chancelier : 1933. C’est l’année où pour la première fois on a découvert le monstre du Loch Ness. C’est l’année, enfin, où sortait King Kong sur les écrans. Mon père c’est pas rien. Ce sont les huit jours d’agonie de mon père. Il n’y a aucun suspens, il meurt à la fin. Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir un père comme André Sfar.
Les prénoms épicènes
Les prénoms épicènes peuvent être à la fois masculins et féminins. A ce nom savant on préfère souvent le terme de prénoms mixtes. Derrière le titre d’Amélie Nothomb, l’histoire d’une relation père fille. Ce roman sera en quelque sorte une contrepartie du précédent « Frappe-toi le cœur », qui traitait d’une relation mère fille.
Bain de lune
Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là. Cette voix expirante viendra scander l’ample roman familial que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin d’élucider le double mystère de son agression et de son identité.
L’éducation sentimentale
De 1840 à 1867, la vie fait L’Éducation sentimentale de Frédéric Moreau et de toute une jeunesse idéaliste qui a préparé dans la fièvre la révolution de 1848. Le roman s’ouvre sur des rêves exaltés et s’achève sur la médiocrité des uns et des autres. Entre temps, la vie s’est écoulée autour de Frédéric, qui semble n’avoir pas plus participé aux mutations de son temps qu’à l’édifice de sa propre destinée potentielle. Au cours de cette existence, Madame Arnoux, dont les apparitions sont autant de surgissements mystiques, tient lieu au jeune homme d’absolu insaisissable.
1Q84 – Livre 3 : Octobre-Décembre
Ils ne le savaient pas alors, mais c’était l’unique lieu parfait en ce monde. Un lieu totalement isolé et le seul pourtant à n’être pas aux couleurs de la solitude. Le Livre 3 fait entendre une nouvelle voix, celle d’Ushikawa. Et pose d’autres questions : quel est ce père qui sans cesse revient frapper à notre porte ? La réalité est-elle jamais véritable ? Et le temps, cette illusion, à jamais perdu ? Sous les deux lunes de 1Q84, Aomamé et Tengo ne sont pas seuls…
Le jardin des mensonges
Elle occupait un emploi modeste dans une banque dont il était le patron. Il était plus âgé qu’elle, mais il lui offrit son cœur et sa fortune. Sylvie accepta de l’épouser… Le conte de fées aurait pu continuer si Sylvie n’avait succombé au charme d’un autre homme… En 1943, elle met au monde une petite fille, si brune qu’il est difficile de ne pas reconnaître les origines méditerranéennes de son vrai père. Paniquée, persuadée que son mari l’abandonnera dès qu’il verra l’enfant, Sylvie profite d’un incendie à la maternité pour échanger son bébé contre un autre… Que réservera l’avenir à ces deux enfants précipités par ce geste terrible dans des familles et des milieux qui n’étaient pas les leurs ? Eileen Goudge était, jusqu’à ce jour, célèbre pour ses livres destinés à la jeunesse. Avec Le jardin des mensonges, elle fait une entrée remarquée dans l’univers du grand roman sentimental.
Le Chevalier de la Charrette
Dans ce roman, la reine Guenièvre, dame aimée de Lancelot, et femme du roi Arthur souverain du royaume de Logres, est enlevée et tenue prisonnière par Méléagant. Lancelot part la délivrer, mais pour réussir dans cette quête, il doit accomplir des prouesses et consentir à des sacrifices, qui sont autant d’épreuves dans son parcours initiatique. Les épreuves les plus importantes du poème sont celles à caractère sacrificiel : l’une d’elles donne le nom du roman Le Chevalier de la charrette, car Lancelot se résout à monter dans une charrette de condamné conduite par un bouvier, signe d’opprobre à l’époque médiévale6, dans le but de sauver sa dame : il perd son honneur et devient un paria selon le code de la chevalerie. Mais ce code courtois exige de lui un sacrifice, pour sa dame. Lancelot finit donc par monter dans la charrette, après une hésitation « de deux pas », révélant son caractère faillible. La deuxième épreuve à caractère sacrificiel est la traversée du Pont de l’Épée, qui lui permettra d’aller dans le royaume de Bademagus (père de Méléagant) pour sauver la reine Guenièvre.
La Chambre des parfums
Alors que son père se meurt, Tan quitte les Etats-Unis où il réside depuis de longues années pour revenir en Inde, dans sa province natale. Dans la chambre des parfums, où repose le corps de son père avant la crémation, Tan réalise combien il s’est éloigné de sa culture d’origine. Écartelé entre hindouisme et christianisme, entre une société de castes et des sympathies d’extrême gauche, il devra apaiser le conflit intérieur qui, jusqu’alors, n’a cessé de le déchirer. Qualifié de « Philip Roth indien » par la critique, Inderjit Badhwar conjugue avec une rare maîtrise lucidité, humour et émotion. Premier roman en grande partie autobiographique, La Chambre des parfums s’est classé, dès sa sortie en Inde, dans les meilleures ventes, et a obtenu, en France, le Prix du premier roman étranger en 2004.
Une exquise vengeance
Parce que son mari la trompe avec une blonde pulpeuse et qu’il la fait passer aux yeux de celle-ci pour une harpie, Julie décide de suivre l’adage » la vengeance est un plat qui se mange froid « Tel un cyclone gonflé de haine et de désespoir, elle décide d’exercer de manière quasi méthodique son couroux sur les amants, pour transformer leur existence en un véritable enfer. Avec un humour aussi dévastateur que les vagues de fureur de son héroïne, Brian Gallagher nous entraîne dans les sillons de Julie la tornade vengeresse, si drôle dans ses ruses perfides et si attachante dans sa détresse. Un vrai régal.
Retraçant le parcours d’une fée gymnaste qui, dans la Roumanie des années 1980 et sous les yeux émerveillés de la planète entière, mit à mal guerres froides, ordinateurs et records, ce roman dont la lecture politique n’épargne ni le bloc de l’Est ni la version falsifiée qu’en donnait à voir l’Occident délivre une passionnante méditation sur l’invention et l’impitoyable évaluation du corps féminin.
Mangez-le si vous voulez
Nul n’est à l’abri de l’abominable. Nous sommes tous capables du pire! Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l’aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.
Pourquoi une telle horreur est-possible? Comment une foule paisible peut-elle être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare? Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l’une des anecdotes les plus honteuses de l’histoire du XIXe siècle en France.
Ces instants-là
Elle grandit dans le Nord de la Norvège, entre une mère insaisissable et une petite soeur merveilleuse. Ainsi qu’un père incestueux. Son silence, elle le paie par des crises d’épilepsie et le surpasse grâce à l’écriture. Adulte, elle se nourrira d’hommes et de littérature. Avec une pudeur extrême et sans fard, Herbjørg Wassmo raconte ce qui fait une vie, en la présence majestueuse du Grand Nord.
Les Jardins de Mardpur
Il était une fois, au bord du Gange, dans la petite ville de Mardpur, un modeste marchand de saris qui voulait marier ses filles jumelles… Le pauvre homme, n’ayant point de dot à offrir à sa progéniture, décida d’écrire un roman à succès. Non loin de chez lui vivait Amma, une riche veuve qui possédait une bufflonne dont le lait détenait, disait-on, des vertus miraculeuses. Peut-être même celle de stimuler l’imagination d’un écrivain en mal d’inspiration… Malice, dérision, lyrisme : une fable qui exhale les mille saveurs de l’Inde.
LE CHASSEUR DE REVE
Mis au ban de son village, le jeune chasseur indien, Ohio, part seul avec ses chiens vers la traversée des Montagnes Rocheuses.
Riche d’années d’aventures et d’une écriture aussi rigoureuse qu’évocatrice, Nicolas Vanier nous livre ici un grand roman initiatique aux accents de Jack London.
LA TEMPETE BLANCHE
Après avoir traversé les étendues gelées des montagnes Rocheuses, Ohio poursuit sa route vers l’est. Son amour pour Mayoké, sa compagne d’infortune, le porte. Au silence du désert de glace succèdent les cris, les pleurs et le sang : exaltant les rivalités entre tribus indiennes, Français et Anglais rêvent d’asseoir leur domination sur tout le continent.
Pour retrouver son père, Ohio devra surmonter les dangers d’un pays livré à une guerre fratricide, des contrées sauvages de l’Ouest aux territoires de l’Est. Déjà, à Québec et à Montréal, les Européens et leur civilisation ont signé l’arrêt de mort de toute la culture indienne…
Un théorème du perroquet
De même que Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder, en mélangeant un roman et l’histoire de la philosophie, avait mis ce domaine du savoir à la portée d’un grand nombre de lecteurs, Le Théorème du perroquet de Denis Guedj mêle étroitement une histoire captivante, où il est question de forêt amazonienne, de bibliothèque perdue et… de perroquet, et l’histoire des mathématiques. Ce romancier, scénariste et mathématicien démontre par a + b que Pythagore, Fermat, Évariste Galois et Georg Cantor sont de véritables personnages de roman, et les nombres irrationnels, la théorie des ensembles ou la géométrie dans l’espace des thèmes passionnants et des ressorts dramatiques ignorés. Emporté par un enthousiasme communicatif, le lecteur le plus hermétique saisit non seulement le sens général de la recherche mathématique, mais il en vient aussi, non sans quelque agressivité, à se demander pourquoi l’enseignement qu’on lui a dispensé à l’école lui a dissimulé tant de merveilles ! Un best-seller international.
Le sang et le pardon
Aux abords de la ville de Zamana, lorsqu’une fusillade éclate entre des tueurs pakistanais et un espion américain, la vie de Nargis bascule. Pris dans les tirs croisés, Massud, son mari, architecte comme elle, épris de beauté et de justice, meurt avant qu’elle ait pu lui avouer son terrible secret. Menacée par un officier des services du renseignement qui la somme d’accorder son pardon au meurtrier américain, Nargis craint que la vérité sur son passé n’éclate au grand jour. Car depuis quelque temps, du haut des minarets de la ville, un inconnu dévoile l’intimité de certains habitants. Dans un pays où les accusations de blasphème sont monnaie courante, ces dénonciations anonymes sèment la terreur parmi la population. Nargis prend alors la fuite en compagnie de deux jeunes gens, Helen, la chrétienne, et Imran, le mystérieux Cachemirien, à la recherche d’un îlot de paix et d’amour, loin de la violence et de la folie des hommes. Par la magie de cette prose lumineuse qui caractérise le style de Nadeem Aslam, le passé et le présent du Pakistan, marqués par la corruption, l’intolérance, mais aussi la résilience et l’espoir, se reflètent dans un même miroir. Nadeem Aslam, né au Pakistan en 1966, a quatorze ans lorsque sa famille, fuyant le régime du général Zia, s’installe en Angleterre. Après des études à l’université de Manchester, il se consacre à l’écriture. Le Sang et le Pardon est son cinquième roman, en cours de publication dans une douzaine de pays où son talent est largement reconnu. Son œuvre est publiée aux Éditions du Seuil.
Maratre
Elle a trente-deux ans, un caractère de chat de gouttières, un sens certain de la répartie, de l’insolence. Elle habite Paris, travaille dans une agence qui organise des séminaires d’entreprises. Affectivement, elle papillonne. La maternité ne l’intéresse pas, elle aime les sorties, les grasses matinées… Elle, c’est Mathilde, avant de rencontrer Jean-Jacques. Lui, est divorcé, vit en banlieue, a quarante-cinq ans et deux enfants. Son fils Vincent a seize ans et Chloé, sa fille bientôt douze. Dès la première rencontre avec les adolescents, la belle romance se complique. Arrivent les week-ends, les agendas modifiés au dernier moment, le retour frondeur des enfants après la semaine chez leur mère, les premières vacances, l’anniversaire de la petite chez sa maman. Vincent et Chloé sont coriaces, ils en ont dévissés plus d’une, mais Mathilde est tenace. Elle s’accroche, s’échine à plaire aux deux ados et passe des heures à échafauder des stratégies de séduction qui échouent. Elle se plonge dans un livre sur la psychologie des familles recomposées, revient avec de nouvelles idées pour sortir les ados de leur nonchalance, les détacher de leur console de jeux, se faire accepter. Avec Vincent et Chloé, Mathilde connaîtra les claquements de portes, la jalousie, la rivalité, l’ambivalence des sentiments, la notion plus ou moins élastique de paix armée, les petites victoires remportées à l’arrachée par chacun des protagonistes de cette famille chamboulée par l’arrivée de cette marâtre en apprentissage. Va-t-elle réussir à les séduire ou abandonnera-t-elle par forfait ?
Tu verras
Mon père me criait de remonter mon jean au-dessus de mes fesses, de cesser d’écouter des chansons vulgaires sur mon iPod, de rapprocher mes coudes à table et de ne pas faire la tête chaque fois qu’il voulait m’emmener au musée. Il ajoutait toujours: « Plus tard, tu comprendras que c’est pour ton bien que je te disais ça, tu verras ».
Ennemies – Une histoire d’amour
Au commencement était la luxure », pense Herman Broder, le héros de Ennemies.Est-ce là le thème d’une histoire d’amour qui n’est pas tout à fait comme les autres?Broder a perdu sa famille dans l’holocauste nazi en Pologne; il a échappé à la mort, vivant pendant deux ans caché dans un grenier à foin. Il habite maintenant un appartement à Brooklyn et vit avec sa seconde femme, Yadwiga, la petite paysanne qui l’a aidé à se sauver. Il a cependant une liaison avec la belle Masha, qui vit séparée de son mari et dans l’attente des visites de son amant. Il a fait croire à Yadwiga qu’il était représentant en librairie, et devait donc souvent s’absenter, alors qu’en fait il gagne sa vie en écrivant pour le compte de Rabbi Lampert.Un beau jour, Herman apprend que sa première femme, Tamara, a survécu et qu’elle est en Amérique à sa recherche. Bientôt, les trois femmes connaissent la vérité sur le rôle qu’elles jouent dans la vie d’Herman. Il faut arriver à une solution. Chacune s’ingénie à en imaginer une. Seul, Herman n’en trouve aucune… Né près de Varsovie en 1904, Isaac Bashevis Singer est mort le 24 juillet 1991. Auteur d’une vingtaine de romans et de recueils de nouvelles, tous écrits en yiddish, il s’est vu décerner le Prix Nobel de littérature en 1978. Son oeuvre est publiée en France aux Editions Stock. »
J’ai aimé une reine
E n 1774, un jeune gentilhomme auvergnat, Gilbert de La Fayette, se présente à la cour. Entre lui et la jeune Marie-Antoinette, qui n’est pas encore reine, quelques regards suffisent à exprimer une attirance et un désir réciproques. La Fayette aura bientôt l’occasion de briller aux yeux de celle qui est entrée dans son coeur, en devenant un héros de la guerre d’indépendance américaine contre les Anglais. Devenu le fils spirituel de George Washington, il revient à Versailles auréolé de gloire mais aussi fasciné par un idéal démocratique et républicain qui heurte de plein fouet les préjugés de l’aristocratie. Lorsqu’éclate la Révolution, devenu chef de la Garde nationale, La Fayette ne cessera plus d’être déchiré entre ses idéaux et le désir de protéger celle qu’il aime une protection qui, à plusieurs reprises, sauvera probablement la vie de la reine. Mais cet homme résolu à changer l’histoire ne devra-t-il pas le payer d’un amour impossible ? C’est dans une bourrasque historique et romanesque que nous entraîne Patrick Poivre d’Arvor, avec ce double roman de l’aventure américaine et de la passion fatale d’un coeur républicain pour la reine de France.
L’enchantée
Des êtres se rencontrent qui n’auraient sans doute jamais dû se croiser. Ils n’ont rien de commun sinon, peut-être, une certaine manière de se tenir à l’écart des flux et reflux de l’air du temps. Ils ne sont les contemporains que de leur mélancolie. Misanthrope, atrabilaire, collectionneur de mauvaises nouvelles, et amateur d’autodérision, le mortimiste vit de ses rentes. Il a pour seule distraction quasi-quotidienne de suivre les enterrements de personnes qu’il ne connaissait pas. Lors de l’une de ses escapades dans un cimetière, il rencontrera une jeune femme qui, elle aussi, assiste en dilettante à une mise en terre. Cette passante à la fragilité éblouissante, le mortimiste la surnomme l’enchantée, en souvenir des sorcières brûlées sur les bûchers de l’Inquisition. La mémoire de l’enchantée est riche de la voix d’un vieil homme, un joueur professionnel, dont elle a été l’accompagnatrice durant une dizaine de jours lors d’une dérive crépusculaire. Ces trois personnages, habités par un imaginaire sarcastique et fantasmatique, crachent avec allégresse sur une époque dont la vulgarité les désole. Ils sont pétris de contradictions et d’humanité blessée. Ils se rêvent plus qu’ils ne vivent, conscients que » les souvenirs sont des faux témoins. Dans ce roman iconoclaste, on retrouve avec bonheur la plume acérée, sertie de diamants d’humour noir, de Pierre Drachline.
Le fou d’Amérique
Le plus fabuleux continent du monde, l’américain, a suscité une littérature d’une ampleur sans pareille mais on compterait sur les doigts d’une seule main les romans que la géographie et l’histoire même de l’Amérique ont inspirés. Lire la suite. Ne serait-ce qu’à ce titre seul, Le Fou d’Amérique ferait date… Un roman vrai, a-t-on dit. C’est vrai : les millénaires d’une histoire riche en beautés, cruautés et fêtes, les espaces infinis, la merveille d’une faune et d’une flore uniques, les Indiens et leur tragique destin, voilà pour la vérité – qui n’exclut pas le mythe, où s’abreuve toute une part de la sensibilité moderne. Le roman enfin : Le Fou d’Amérique est une histoire d’amour d’un lyrisme à la qualité exceptionnelle, qui entraîne un couple du Canada au golfe du Mexique, à la recherche, sans doute déraisonnable, d’une vérité qui ferait innocents l’homme, la femme et l’histoire. Mais il n’y a pas d’innocence hier comme aujourd’hui, et le couple qui se défait répond, en un déchirant écho, au génocide des Indiens, à la mort des arbres et des oiseaux.
Voyage au bout de l’enfance
Trois mois. D’après maman, ça fait précisément trois mois aujourd’hui qu’on est enterrés dans ce fichu camp. Et ça fait presque quatre ans que j’ai quitté l’école Jacques-Prévert de Sarcelles. R. B.
Fabien est un petit garçon heureux qui aime, le football, la poésie et ses copains, jusqu’au jour où ses parents rejoignent la Syrie. Ce roman poignant et d’une grande humanité raconte le cauchemar éveillé d’un enfant lucide, courageux et aimant qui va affronter l’horreur.
Le tambour des sables
Jacqueline Sené est issue d’une famille d’artisans menuisiers-ébénistes installés depuis plusieurs siècles à Cervon, village de la Nièvre. Après des études secondaires au lycée d’Auxerre et une licence de lettres à Paris, elle se marie avec Serge Moussard et séjourne huit ans à Djibouti en Afrique orientale, où elle exerce divers métiers, journalisme, secrétariat ou enseignement. Revenue en France au milieu des années 1950, elle s’établit à Chagny en Bourgogne puis à Cervon, petit village du Morvan. Elle commence à écrire vers 1960, prenant comme pseudonyme le nom de son village natal. Elle publie alors régulièrement des livres inspirés par ses voyages : traversée du Sahara, Maroc, Turquie, Iran, Portugal, Grèce, Italie. Elle imagine des histoires qu’elle replace dans un contexte authentique. Les rencontres entre des enfants d’ethnies et de cultures différentes sont nombreuses dans ses romans. Elle n’a cessé de combattre les exclusions et le racisme en créant des histoires tournées vers la rencontre, l’échange, l’amitié et la fraternité.
A l’ombre de Claire
Il y a quelques années, Marie Rousseau entre au couvent. Elle a choisi de vivre cloîtrée, chez les clarisses, ordre contemplatif fondé par sainte Claire et saint François d’Assise. La pauvreté, le froid, les durs travaux, les privations et même les brimades injustifiées, elle les accepte. Elle prie et obéit à la règle. Pourtant, malgré les indéniables côté lumineux de sa nouvelle vie,Marie ne peut admettre la face d’ombre. pourquoi ne l’autorise-t-on pas à étudier la théologie?Pourquoi ces pratiques de flagellation ? Comment se résigner devant l’hypocrisie ou, pis, le manque de charité dont l’abbesse, elle même, incarne parfois des exemples atterrants ? Marie lutte, tente de discuter, souffre. Et pour finir décide, au terme de deux ans, de revenir à la vie profane. Amour et cruauté, foi , intelligence et obéissance aveugle, Marie Rousseau nous raconte l’un et l’autre d’un ton mesuré, avec la volonté de comprendre, jamais celle d’accabler. Et l’on se demande à la lire, hors les vocations forcées, les choses ont changé depuis des siècles passés.
Sept mers et treize rivières
L’histoire drôle et poignante d’une Bangladaise émigrée à Londres. Un roman généreux, foisonnant et épicé sur le choc des cultures, les désenchantements de l’exil et les mirages de l’intégration. Une formidable galerie de personnages. Une écriture étincelante. Un pur joyau. En 1967, dans un village de l’est du Pakistan, une femme croit donner le jour à une enfant mort-née. Mais Nazneen survit et devient celle qui a été livrée à son Destin. Un destin qui l’attend à Londres, auprès de l’époux choisi par son père : Chanu, la quarantaine bedonnante, ennuyeuse et pontifiante, des rêves en pagaille, sans les moyens de ses ambitions. Isolée dans ce pays dont elle ne parle pas la langue, Nazneen n’a d’autre choix que se soumettre. Dans la cité de Brick Lane où règnent racisme ordinaire, fondamentalisme rampant et trafics en tous genres, elle découvrira pourtant la solidarité, la débrouillardise et l’amitié. Tiraillée entre traditions ancestrales et espoirs insensés, Nazneen va peu à peu prendre le contrôle de sa vie, jusqu’à franchir le pire des interdits… Et comprendre que s’octroyer le droit au bonheur a un prix.
La Mauresque
Le 19 juin 1927, un tremblement de terre secoue à Cuba la ville de Santiago. Le narrateur est sur le point de naître : on transporte dans la rue le lit où sa mère, dite la Mauresque, accouchera de son fils au milieu de l’affolement et des cris. Un début de vie aussi exaltant ne peut annoncer que la plus riche, la plus pittoresque et la plus bariolée des enfances. Ainsi apprend-on que la Mauresque, espagnole d’origine, est devenue la concubine d’un puissant sénateur cubain, qui la délaissera ensuite pour d’autres queridas (bien-aimées). Mais la vitalité de cette superbe femme est telle qu’elle saura élever son fils dans la passion de la joie, de la liberté, de l’indépendance, malgré les pires vicissitudes politiques et sociales. La dictature de Machado suivie de sa chute, l’exil à La Havane n’entameront en rien l’humour du narrateur qui semble exister comme un prolongement toujours charnel de sa mère. La mémoire de celle-ci devient la sienne propre. Deux vies en une, tel est le spectacle de leur intimité en compagnie des deux servantes Senta et Dulce María : grouillement lumineux des fêtes, danses de possession, chants de sorcellerie, et surtout initiation sexuelle du jeune homme. Le récit, qui se termine en 1940, est comme le prélude encore heureux mais déjà dramatiquement bouleversé des événements qu’on sait, à travers une réalité qui se fait roman et un roman qui se fait réalité.
La noce d’Anna
Sur le mur, la robe est accrochée comme un tableau de chasse. Elle est belle, sans doute un peu sage mais, qu’importe, c’est le jour d’Anna. Aujourd’hui, 21 avril, je marie ma fille, je laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d’invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd’hui. Je me cacherai pour inhaler mes Fumer Tue. Je marie ma fille, aujourd’hui. Cette phrase bondit dans ma tête tandis que je la regarde dormir. J’ai quarante-deux ans et je marie ma fille aujourd’hui. J’ai soudain l’impression d’être sortie de mon corps, de flotter au-dessus d’Anna endormie et de moi-même, de regarder tout cela comme on regarde un film, de me dire que cela ne peut pas m’arriver, pas à moi. J’aurais souhaité être sage le jour du mariage de ma fille. Pendant la noce d’Anna, sa mère se souvient. De la jeune femme qu’elle a été, si différente de sa fille aujourd’hui, de ses rêves, de ses espoirs, de ses envies ; parce qu’elle en a encore, des envies, cette femme célibataire qui marie sa fille. Pendant la noce, l’enfance d’Anna resurgit avec le souvenir du père, de l’absent, de l’inconnu… Et un autre bonheur pointe son nez dans la nuit.
Love & Pop
Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo Decadence. Par l’intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s’acheter des produits de marque. Le roman raconte la journée d’une jeune fille qui, désirant absolument s’offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l’avait prévu. La littérature n’a que faire des questions de moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit son roman à la manière d’une œuvre d’Andy Warhol, en fondant dans la narration des bribes de conversations, d’émissions de radio ou de télévision, des litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chansons à la mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles de l’humain. Tandis qu’une violence latente se fait de plus en plus pressante et précise.
Olga
L’est de l’empire allemand à la fin du XIXe siècle. Olga est orpheline et vit chez sa grand-mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fils d’un riche industriel et habite la maison de maître. Tandis qu’elle se bat pour devenir enseignante, lui rêve d’aventures et d’exploits pour la patrie. Amis d’enfance, puis amants, ils vivent leur idylle malgré l’opposition de la famille de Herbert et ses voyages lointains. Quand il entreprend une expédition en Arctique, Olga reste toutefois sans nouvelles. La Première Guerre mondiale éclate, puis la Deuxième. À la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est proche comme un fils. Mais ce n’est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir la vérité sur cette femme d’apparence si modeste. Bernhard Schlink nous livre le récit tout en sensibilité d’un destin féminin marqué par son temps. À travers les décennies et les continents, il nous entraîne dans les péripéties d’un amour confronté aux rêves de grandeur d’une nation.
Sous tes baisers
Je vois qu’elle est troublée. Elle se laisse faire, devient poupée de chiffon, veut me plaire et retrouver son Gabriel tendre et bienveillant, prend des poses lascives qui toujours me rendent fou. Mais Gabriel a changé. Il n’est plus ce veuf doux et charmeur que Mathilde a rencontré, un jour de pluie, à Paris, tandis qu’elle rentrait chez elle. Il n’est plus cet amant passionné pour qui elle était prête à tout sacrifier, son mari et sa fille. Non, c’est un autre homme car Gabriel vient de rencontrer une très jeune fille. Chez Mathilde, la douleur laisse place à la folie. Une folie presque ordinaire qui la conduira jusqu’à Saint-Pierre de Rome, au pied du chef-d’œuvre de Michel-Ange. Dans ses pages brûlantes, Anne Goscinny nous raconte l’histoire de la passion qui soumet et de l’amour qui rend fou. Un drame cruel et vibrant sur ces hommes qui ne savent pas aimer.
L’anomalie
Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris – New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, ‘L’Anomalie’ explore cette part de nous-même qui nous échappe.
La pire. Personne. Au monde
Raymond Gunt, antihéros détestable et sans morale, est un pauvre type. A quarante ans, il fait fuir les femmes, n’a aucun ami, vit dans un appartement crasseux et mène une carrière de cameraman médiocre. Parti travailler sur le tournage d’une célèbre télé-réalité américaine, réalisée sur une île perdue au beau milieu de l’océan Pacifique, Raymond s’attend à couler des jours paisibles. Mais il en ira autrement et les catastrophes les plus saugrenues se multiplient. Acerbe, sociétale, humoristique, l’oeuvre de Douglas Coupland, sous forme de carnet de notes, aborde les difficultés de vie de la génération X, la saturation des médias, l’absence de valeurs religieuses et l’instabilité économique. Le lecteur est confronté à l’abjection humaine impudence, violence morale, misogynie, xénophobie, etc. Un farce dans la veine de Toutes les familles sont psychotiques, avec de goût pour l’absurde de David Foster Wallace.
Loin de Chandigarh
L’inde du Nord à la fin des années 1990. Un journaliste et sa femme, Fizz, partagent, depuis quinze ans, une intense passion, très sensuelle, très charnelle. Jusqu’au jour où, dans leur maison accrochée aux contreforts de l’Himalaya, le narrateur découvre soixante-quatre épais carnets, le journal intime et impudique d’une Américaine, Catherine – ancienne propriétaire des lieux -, dont la lecture va peu à peu détruire son couple…
Le gosse
Joseph a sept ans. Il est né après la Première Guerre mondiale dans les quartiers pauvres de la Bastille, à Paris. Grandir entouré de l’amour de sa mère et de sa grand-mère, apprendre et découvrir sont les moteurs de toute sa vie. Mais son monde bascule le jour où sa mère disparaît et où il devient pupille de l’État, un État qui a mis en place tout un système de « protection» des enfants pauvres, dont les bonnes intentions n’ont d’égal que la cruauté. De la prison pour enfants à la colonie pénitentiaire, la force de Joseph, les coups de dés du hasard, et la découverte de la musique lui permettront de traverser le pire. Dans une France portée par l’espoir du Front Populaire, peut-être retrouvera-t-il sa vie et sa joie. L’écriture intense de Véronique Olmi épouse le regard de ce gamin tendre et courageux confronté à la violence du monde adulte. Jamais, depuis Bakhita, la romancière n’avait trouvé une voix aussi puissante et juste pour raconter la renaissance d’un être à la vie. Un roman déchirant et révolté, un des plus beaux textes sur l’enfance à l’aube du siècle dernier.
Les amants de Gibraltar
Constantinople, VIIIe siècle de notre ère. L’Empire Romain d’Orient, fragilisé, se bat contre les armées arabes. L’empereur Justinien II, écarté du pouvoir des années auparavant, remonte sur le trône. De retour dans sa ville, le nez tranché, assoiffé de vengeance, il fait exécuter les usurpateurs, se marie en grande pompe, et entreprend de résister aux invasions arabes. Il envoie son conseiller Angelos, l’érudit cartographe, en mission d’espionnage de Damas à Ceuta, de Tanger à Kairouan. Déguisé tour à tour en moine ou en Vénitien, Angelos est reçu par les plus puissants gouverneurs de la région : pour éviter la prise de Constantinople, il tente de détourner sur la péninsule ibérique l’expédition projetée par le calife de Damas. C’est ainsi qu’il fait successivement alliance avec Julien, le gouverneur byzantin de Ceuta, avec Moussa, l’émir omeyyade de Kairouan, ou avec son vassal d’origine berbère Tarak, qui donnera son nom au détroit de Gibraltar : Jebel Tarak. C’est sur les traces d’Angelos, ce brillant stratège, que Dominique Baudis nous emmène dans ce roman d’aventures, qui est aussi un périple dans la Méditerranée de nos origines. On croise ainsi, au gré des voyages à dos de chameau et des longues traversées en mer, des hommes fiers, animés par la foi et la gloire, prêts à tout pour marquer l’Histoire, mais aussi des femmes, telle Florinda, l’ensorceleuse, la Berbère à la beauté sauvage, fille de la célèbre Kahina, la reine guerrière. Les masques de l’Orient, les fastes de l’Empire byzantin, les pigeons-voyageurs et les remèdes de sorcières, tous les ingrédients sont ici réunis pour faire de ce livre une épopée historique hautement romanesque.
S’adapter
C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire. Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires. La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie. Un livre magnifique et lumineux.
Les cœurs autonomes
Le plan, c’était d’attacher les flics avec leurs propres menottes. Mais ces deux-là n’ont pas de menottes. Les menottes, c’est le cœur du drame. Plus tard, elle dira que si les flics avaient eu des menottes, rien de tout ce qui va suivre ne serait arrivé. Histoire d’un amour hors du commun, évocation de la jeunesse révoltée, ce roman est librement inspiré de l’histoire de deux jeunes amants meurtriers.
Une affaire conjugale
Entre Agathe, parolière de chansons, et Jérôme, dirigeant d’une start-up, c’était le grand amour. Huit ans de mariage et deux jumeaux plus tard, tout a changé : elle écrit de moins en moins, happée par l’éducation des enfants ; il s’absente de plus en plus et la délaisse pour ses maîtresses. Bafouée, rabaissée, Agathe s’interroge : aura-t-elle le courage de demander le divorce ? Commence alors un chassé-croisé entre les époux qui se déchirent jusque devant les enfants, déterminés l’un et l’autre à en obtenir la garde, et, accessoirement, à triompher de l’autre. Agathe aura-t-elle gain de cause ? Pourra-t-elle surmonter la dévastation de son monde et de ses idéaux ? Aura-t-elle droit à une deuxième chance ? Juste, drôle, émouvant et cinglant, ce roman délibérément ancré dans le monde contemporain, dévoile les dessous du divorce.
Chaleur et poussière
Dans les années soixante-dix. une jeune journaliste arrive à Bombay, attirée par l’histoire d’Olivia, la première épouse de son grand-père. En 1923, celle-ci avait bravé toutes les conventions et ses propres peurs pour rejoindre un prince indien, nabab décadent d’une province musulmane. Cette aventure trouve une étrange résonance dans la vie de la voyageuse…
Ainsi se dessinent les portraits croisés de deux femmes qu’un demi-siècle sépare, mais que semble animer une même soif de liberté.
Par petite touches intimistes, la grande Ruth Prawer Jhabvala nous livre l’histoire d’une passion qui tend à se confondre avec une quête spirituelle. Avec comme toile de fond l’Inde éternelle, à la fois sombre et flamboyante, cette terre d’accueil où les Occidentaux désenchantés tentent de panser leurs plaies.
Couronnée par le Booker Prize en 1975, adaptée au cinéma en 1982 par l’auteur et James Ivory, « Chaleur et Poussière » est une œuvre forte qui entremêle le passé et le présent de manière émouvante.
Cendrillon
C’est un livre d’amour. C’est un livre d’amour dédié à une saison, l’automne. C’est un livre d’amour et de guerre sur la mondialisation, les dérives du capitalisme moderne. Laurent Dahl prend la fuite, abandonnant femme, enfants, appartement londonien et domestiques. Son ascension fulgurante dans une société d’investissements vient de s’achever en faillite. Patrick Neftel roule à vive allure vers un studio de télévision, des armes cachées dans le coffre de sa voiture, pour accomplir le geste radical et désespéré qui lui donnera enfin le sentiment d’exister. Thierry Trockel conduit son épouse vers un manoir isolé aux environs de Munich. Ils doivent y retrouver un couple rencontré sur Internet. À travers ces trois personnages issus d’une classe moyenne toujours malmenée par l’auteur du Moral des ménages, c’est la société dans toute sa rudesse qui se révèle: traders bourrés de cocaïne, laissés pour compte de la promotion sociale, parents soumis et humiliés, adolescents rageurs, jeunes gens avides et ambitieux, arrogance et dégradation des people, mépris des intellectuels de gauche pour les déclassés. Cendrillon est le roman que l’on attendait sur notre monde, un monde qui agonise et ressuscite d’un marché financier à l’autre : documenté, précis, captivant. On se passionne pour les paris périlleux des spéculateurs qui jouent avec l’argent des autres, au risque de tout perdre.
Babyji
Delhi, années 1990. La violence des castes déchire le pays, les étudiants s’immolent lors de manifestations contre le gouvernement.
Elles sont trois une lycéenne, une divorcée, une bonne à graviter autour de Babyji, petite lolita indienne qui, inspirée par ses cours de physique quantique, conjugue la passion du savoir avec le plaisir des sens. Au travers du jeu des possibles entre ces femmes que tout devrait séparer, c’est l’Inde moderne loin du folklore et des clichés qui est décodée. Roman d’apprentissage et témoignage social, Babyji dévoile une Inde inconnue, tiraillée entre passé et modernité.