Le Roi des Aulnes
Cet avertissement s’adresse à toutes les mères habitant les régions de Gehlenburg, Sensburg, Lötzen et Lyck ! Prenez garde à l’ogre de Kaltenborn ! Il convoite vos enfants. Il parcourt nos régions et vole les enfants. Si vous avez des enfants, pensez toujours à l’Ogre, car lui pense toujours à eux ! Ne les laissez pas s’éloigner seuls. Apprenez-leur à fuir et à se cacher s’ils voient un géant monté sur un cheval bleu, accompagné d’une meute noire. S’il vient à vous, résistez à ses menaces, soyez sourdes à ses promesses. Une seule certitude doit guider votre conduite de mères : si l’Ogre emporte votre enfant, vous ne le reverrez Jamais !
Une enfance frustrée de tendresse, une adolescence humiliée, un métier qu’il juge au-dessous de lui même ont contribué à faire d’Abel Tiffauges l’ennemi de la société et des hommes qui l’incarnent. Mais un épisode de sa vie d’écolier lui a donné la conviction qu’il existe une secrète complicité entre le cours des choses et son destin personnel : parce qu’il devait ce matin là comparaître devant le conseil de discipline, il a fait des vœux pour que le collège soit détruit par un incendie. Or, tandis que dans les cas ordinaires ce genre de prière demeure sans effet, cette fois l’incendie libérateur a lieu…
Un long dimanche de fiançailles
Janvier 1917. Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n’avait pas vingt ans. A l’autre bout de la France, Mathilde, vingt ans elle aussi, plus désarmée que quiconque, aimait le Bleuet d’un amour à l’épreuve de tout. La paix venue, elle va se battre pour connaître la vérité et le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l’a perdu. Tout au long de ce qu’on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu’au bout de l’espoir insensé qui la porte. On découvre dans ce livre, obstinée et fragile à la fois, attachante, bouleversante, une Mathilde qui prendra place parmi les héroïnes les plus mémorables de l’univers romanesque.
Le Coq de bruyère
« Au fond de chaque chose, un poisson nage.
Poisson de peur que tu n’en sorte nu,
je te jetterai mon manteau d’images ».
Ces vers de Lanza del Vasto placés en épigraphe de ce recueil de contes et récits définissent en peu de mots toute son esthétique. Comme des oiseaux dans les feuillages ou des crabes sous des rochers, des vérités sont en effet embusquées sous nos objets les plus familiers, tues sous la langue des gens que nous côtoyons chaque jour. Et ces vérités sont souvent subtiles, difficiles, parfois effrayantes, hideuses, magnifiques. C’est le rôle du métaphysicien de les exhiber dans leur terrible et incompréhensible nudité. C’est celui du conteur de les costumer selon leur vocation, de les faire danser sur la musique qui les habite. Comment le Père Noël donnerait-il le sein à l’Enfant Jésus? L’Ogre du Petit Poucet était-il un hippie? Un nain peut-il devenir un surhomme? Est-il possible de tuer avec un appareil de photographie? Le citron donne-t-il un avant-goût du néant? A ces questions — et à bien d’autres plus graves et plus folles encore — ce livre répond par des histoires drôles, navrantes, exaltantes et toujours exemplaires.
Chacal
A cent trente mètres de là et six étages plus haut, le Chacal tenait fermement son fusil bien calé au centre du coussin, l’œil vissé à la lunette. Il distinguait avec netteté la visière du képi, les yeux cernés au creux des orbites, la tempe grisonnante au milieu de laquelle se croisaient les fils du collimateur. Doucement, sans hâte, il pressa la détente… Une fraction de seconde plus tard, il considérait le centre de la cour sans parvenir à en croire ses yeux.
Tiens ferme ta couronne
Un homme a écrit un énorme scénario sur la vie de Herman Melville : The Great Melville, dont aucun producteur ne veut. Un jour, on lui procure le numéro de téléphone du grand cinéaste américain Michael Cimino, le réalisateur mythique de Voyage au bout de l’enfer et de La Porte du paradis. Une rencontre a lieu à New York : Cimino lit le manuscrit. S’ensuivent une série d’aventures rocambolesques entre le musée de la Chasse à Paris, l’île d’Ellis Island au large de New York, et un lac en Italie. On y croise Isabelle Huppert, la déesse Diane, un dalmatien nommé Sabbat, un voisin démoniaque et deux moustachus louches ; il y a aussi une jolie thésarde, une concierge retorse et un très agressif maître d’hôtel sosie d’Emmanuel Macron. Quelle vérité scintille entre cinéma et littérature? La comédie de notre vie cache une histoire sacrée : ce roman part à sa recherche. …….. Alors qu’aucun producteur n’est intéressé par son scénario sur la vie de Herman Melville, le narrateur rencontre, à New York, le célèbre cinéaste Michael Cimino, réalisateur du Voyage au bout de l’enfer et de La porte du paradis. S’ensuit une série d’aventures rocambolesques au cours desquelles il croise la route d’Isabelle Huppert, d’un dalmatien nommé Sabbat et d’un voisin démoniaque.
La malédiction d’Edgar
« Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre enjeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n’avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n’admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l’intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. » John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d’un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l’histoire des Etats-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s’est érigé en garant de la morale. Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d’écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Tolson, adjoint mais surtout amant d’Edgar. A croire que si tous sont morts aujourd’hui, aucun ne s’appartenait vraiment de son vivant.
Winter
Winter est le récit de l’installation de Rick Bass et de sa femme dans un coin reculé du Montana en plein hiver. Pas d’électricité, pas de téléphone, juste un saloon à une demi-heure de route. Mais une vallée comme au début du monde, une nature splendide et cruelle. Par moins trente-neuf degrés, le rêve se fait parfois souffrance. Dans une prose lumineuse, le défenseur de l’environnement Rick Bass redécouvre, au terme d’un progressif dépouillement, l’essentiel.
Fermé pour l’hiver
Les chalets du comté de Vestfold, qui servent de résidence estivale aux Norvégiens aisés, sont fermés pour la morte saison, et ont été la cible d’une série de cambriolages… Lorsqu’un homme cagoulé est retrouvé assassiné dans le chalet d’un célèbre présentateur de télévision, William Wisting, inspecteur de la police criminelle de Larvik, une ville moyenne située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Oslo, est chargé de l’enquête. Mais la disparition du corps avant son autopsie et l’incendie d’un appartement, détruisant des indices essentiels, risquent d’anéantir tous ses efforts. La situation se complique encore puisque la propre fille de Wisting se voit mêlée malgré elle à cette affaire. Après s’être séparée de son petit ami, la jeune journaliste se réfugie dans le chalet que son père a hérité d’un oncle, à quelques kilomètres du lieu du crime. Lors d’une promenade, elle découvre un corps sans vie dérivant dans un bateau, les yeux dévorés par les oiseaux…
Lambeaux
Dans cet ouvrage, l’auteur a voulu célébrer ses deux mères : l’esseulée et la vaillante, l’étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée. La première, celle qui lui a donné le jour, une paysanne, à la suite d’un amour malheureux, d’un mariage qui l’a déçue, puis quatre maternités rapprochées, a sombré dans une profonde dépression. Hospitalisée un mois après la naissance de son dernier enfant, elle est morte huit ans plus tard dans d’atroces conditions. La seconde, mère d’une famille nombreuse, elle aussi paysanne, a recueilli cet enfant et l’a élevé comme s’il avait été son fils.
Le Chevalier de Maison-Rouge
Paris, 1793, Louis XVI a été guillotiné. Le Tribunal révolutionnaire institué, la Convention mettra bientôt la Terreur à l’ordre du jour. Enfermée au Temple, Marie-Antoinette attend son procès dont l’issue ne fait pas de doute. Mais la police révolutionnaire est sur les dents. Une rumeur court, celle d’un complot visant à faire évader la « veuve Capet ». En effet, un homme a décidé de tenter de sauver la prisonnière, fût-ce au péril de sa propre vie. Cet homme, c’est le Chevalier de Maison-Rouge. Insaisissable, mystérieux et… secrètement amoureux de la reine, le chevalier de Maison -Rouge usera des ruses les plus inattendues et prendra les risques les plus fous pour parvenir à forcer l’entrée du Temple.
Vingt ans après
Texte intégral – Vingt ans après, ils courent, chevauchent et ferraillent toujours, sur les routes de France ou d’Angleterre. Leurs bras, comme leurs langues, n’ont rien perdu de cette vigueur étincelante qui les faisait déplacer les montagnes et réussir l’impossible. Leur amitié, dans les moments critiques, ressoude leurs quatre lames comme limailles autour d’un seul aimant. Mais les temps ont bien changé. Aramis sert ses duchesses, Athos ne songe qu’à son fils, Porthos à son titre et d’Artagnan s’est attaché à un Mazarin que tout le monde abandonne. C’est le règne de l’individualisme bourgeois que Dumas dénonce, et l’élan brisé de la jeunesse, de ses espoirs, qu’il évoque avec une tendre nostalgie. Les montagnes, cette fois, ne bougent plus. Le ciel s’est assombri. Et si les dialogues claquent toujours, dans ces pages ferventes et enflammées, ils s’épuisent aussi, bien souvent, contre le mur de l’irrémédiable. Cette fragilité avouée, ce demi-renoncement, grandissent Dumas et nous le rendent plus proche encore. –Scarbo
Fanfan
Alexandre Crusoé et Fanfan ont vingt ans lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois. Il comprend très vite que cette fille imprévisible est la femme de sa vie et qu’elle l’aime ; mais il n’a pas le courage de tromper ou de quitter Laure avec qui il coule des jours paisibles. L’idée de marcher sur les traces de ses parents inconstants le panique. Il rêve de stabilité et redoute l’énergumène passionné qui sommeille en lui. En digne descendant de Robinson Crusoé, Alexandre se lance alors dans une aventure singulière: il décide de résister toujours au désir que lui inspire Fanfan et de ne jamais avouer sa passion afin de la soustraire à l’usure du temps…
Kim
Les foules de l’Inde victorienne, ses gares, ses trains surpeuplés, ses routes poussiéreuses… Le racisme, la ségrégation, le colonialisme brutal d’un Empire au faîte de sa puissance… Voix, langues, castes et religions mêlées comme dans une rumeur d’océan… Kipling, à 35 ans, se replonge dans ses souvenirs d’enfance, avec tendresse et nostalgie. Pas à pas il suit la quête initiatique du jeune Kim et de son guide, vieux lama dont la simplicité d’esprit confine à la sagesse absolue: quittant son monastère et ses neiges inviolées, il est parti à la recherche du fleuve qui lave de tout péché. Route longue et tortueuse parfois, entrecoupée de rencontres et d’embûches, dont Kim le protège: vif et malicieux, la langue toujours bien pendue, partout il se glisse, interroge, déjoue les pièges, et peu à peu se rapproche, lui aussi, de la vérité. Quelle vérité ? Celle de Bouddha peut-être, ou bien celle de son coeur, qui bat au rythme d’une Inde majestueuse, fascinante et profondément humaine.
La fée carabine
Qui donc à Paris égorge les vieilles dames de Belleville et transforme les papys en junkies ? Tous les soupçons convergent vers Benjamin Malaussène, bouc émissaire de son état, dont la sympathique famille s’est enrichie de quelques membres. Les héros du précédent épisode, « Au bonheur des ogres, » sont là, avec quelques nouveaux venus: le doux inspecteur Pastor, la petite Verdun, l’inquiétant commissaire Coudrier, etc. Plus on est de fous… » On retrouve avec bonheur la petite tribu de papier, dont Daniel Pennac développe à plaisir les personnages. Les intrigues et les destins se croisent au fil d’un récit dont la trame policière offre prétexte à s’attarder sur l’atmosphère du quartier, à épingler les méchants, les sans scrupules, les pas humains, toujours sur le mode de l’humour léger.
Une exécution ordinaire
Au mois d’août de l’an 2000, un sous-marin nucléaire russe s’abîme dans des profondeurs accessibles de la mer de Barents. Vania Altman ferait partie des derniers survivants. Dans un port du cercle polaire, la famille Altman retient son souffle : elle risque une nouvelle fois de se heurter à la grande Histoire. Un demi-siècle après la mort de Staline, c’est désormais un ancien du KGB qui gouverne la Russie. Après nous avoir fait pénétrer dans les coulisses du FBI avec La malédiction d’Edgar, Marc Dugain offre ici une véritable fresque de la Russie contemporaine. Inspirée de faits réels, elle révèle le profond mépris pour la vie manifesté par les gardiens paranoïaques de l’empire russe.
L’or de Baal
Dionnée est une belle catin, vieillissante. Stan, un journaliste coulé par le jeu. Amin, un poète de talent vivant en clochard. Qu’ont-ils en commun ? Rien, sinon un besoin effréné d’argent, qui devrait résoudre tous leurs problèmes. D’où leur fascination pour l’or de Baal, un trésor entreposé dans la Central Bank de Beyrouth. Ils vont monter ensemble et réaliser le plus grand casse du siècle en avril 76 : 50 millions de dollars. Même identifiés, les auteurs du casse ne seront pas inquiétés. Un crime parfait dans un Liban à feu et à sang, mais surtout une aventure extraordinaire, et des personnages hauts en couleur : un moine soldat, un bailleur de fonds énamouré, un spécialiste des coffres-forts qui déteste la pluie, une fille de banquier gauchiste à ses heures, un combattant palestinien. Beyrouth, Zurich, Paris. Un polar enfin, dont le narrateur est avocat des causes inavouables, et l’auteur : Jean Lartéguy.
Le chercheur d’or
« Du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer. » Alors l'enfant raconte la mer qui roule depuis la nuit des temps contre la barrière de corail au large de son île Maurice natale. Il dit aussi la terre rouge et sèche, les feuilles coupantes des cannes à sucre, les heures passées en haut de l'arbre Chalta à écouter la nuit. Comme beaucoup de romans de Le Clézio, Le Chercheur d'or est d'abord un poème, un hymne à la beauté, aux éléments et à la vie. C'est aussi l'histoire d'Alexis et de sa soeur Laure, qui subissent le rêve fou de leur père : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Mais l'or est en réalité en chacun de nous, ne demandant qu'à mûrir loin des utopies et des illusions. L'amour, puis la guerre de 14-18 qu'il rejoint en France, initient Alexis à cette vérité. Célébrée en 1963 par le prix Renaudot pour Le Procès-verbal, puis en 1980 par le Grand Prix Paul-Morand décerné par l'Académie française pour Désert, la plume de Le Clézio s'affine encore ici, dans la droite lignée des romans d'apprentissage.
Les étoiles de Compostelle
Membre d’une communauté civile d’essarteurs (défricheurs de forêts) du Pays éduen – en Bourgogne du Sud Morvan -, Jehan le Tonnerre sort de sa forêt natale, s’approche du chantier de construction d’une abbaye cistercienne. Sa curiosité lui vaut d’être bientôt enrôlé dans l’équipe des Compagnons constructeurs : les mystérieux « Enfants de Maîtres Jacques » et les non moins étranges « Pédauques ». Il va petit à petit, par une initiation théorique et pratique, devenir « frère constructeur » à son tour et s’élancer sur les chantiers de ce qui sera, un jour, les grandes cathédrales. // Avec une précision hallucinante et un sens profond du merveilleux mystique et poétique, Henri Vincenot restitue dans ce livre et à travers les tribulations de son héros la foisonnante influence celtique sur l’art roman et gothique et sur… le tempérament français, donnant là un prolongement inattendu et « cosmique » à son Pape des escargots…
Lent dehors
Un prof de musique, Henri-John, père de deux grandes filles, est plaqué par sa femme, Edith, écrivain à succès. Pour lutter contre la solitude, le stress qui monte, il part pour les Etats-Unis. Il loge chez son beau-frère, Oli, dans une vaste maison à véranda au bord de l’océan. Ce séjour face au ciel et à la mer sera l’occasion d’un monumental bilan. Djian ne cesse de revenir sur son passé dans une France de Meudon inventée par Céline, avec moutards et tractions avant, grisaille et pauvreté, pavillons de banlieue et fins de mois difficiles. Heureusement, il y a l’Amérique, son bonheur matinal, ses breaks rutilants, ses grandes étendues liquides, ses maisons de bois aux couleurs lie-de-vin, ses joggers fluo… L’Amérique de Djian est lisse, lavée, pimpante. Ce pays-là a des couleurs de cerf-volant qui vibre en plein bleu du ciel.
«Le vieux : Il y avait un sentier qui conduisait à une petite place ; au milieu, une église de village… Où était ce village ? Tu te rappelles ?
La vieille : Non, mon chou, je ne sais plus.
Le vieux : Comment y arrivait-on ? Où est la route ? Ce lieu s’appelait, je crois, Paris…
La vieille : Ça n’a jamais existé, Paris, mon petit.
Le vieux : Cette ville a existé puisqu’elle s’est effondrée… C’était la ville de lumière puisqu’elle s’est éteinte, éteinte, depuis quatre cent mille ans… Il n’en reste plus rien aujourd’hui, sauf une chanson…»
Un roi sans divertissement
Qui donc a profité des neiges pour égrainer un chapelet de cadavres? Dans ce village du Dauphiné, l’arrivée du printemps rejette ses secrets et ses morts : au bout de trois victimes, on finira par faire appel à un spécialiste, le commandant Langlois, qui découvrira bien vite la vérité. Mais pourra-t-il y survivre ? Étranges personnages que ceux de ce récit; étrange roman, qui tient du théâtre de l’absurde, du conte séculaire et de la parabole. Parabole laïque sur un seul thème, dont la pensée de Pascal « Un roi sans divertissement est un roi plein de misère » donne la clef : l’ennui existentiel guette les hommes, s’ils ne s’inventent pas des divertissements efficaces, consistants. C’est ce qu’avait bien compris l’assassin des neiges ; c’est ce que finira par comprendre Langlois, à son corps défendant.
Dans la peau d’un noir
Comment un écrivain américain s’est transformé en Noir avec l’aide d’un médecin, pour mener pendant six semaines la vie authentique des hommes de couleur … Maintenant le témoignage est là, tangible, solide, prêt à prendre place dans les rayons de toute bibliothèque qui se respecte (Robert Escarpit, Le Canard enchaîné).
Le portail
François Bizot, membre de l’École française d’Extrême Orient, est fait prisonnier au Cambodge par les Khmers rouges, en 1971. Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l’un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts, aujourd’hui jugé pour crimes contre l’humanité : Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les Khmers rouges comme l’interprète du Comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises. Il est le témoin privilégié d’une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices. Pour la première fois, François Bizot raconte sa détention, décrit une révolution méconnue, démonte les mécanismes de l’épouvante et fait tomber le masque du bourreau monstre. Grâce à une écriture splendide et à un retour tragique sur son passé, l’auteur nous fait pénétrer au cœur du pays khmer, tout en nous dévoilant les terribles contradictions qui — dans les forêts du Cambodge comme ailleurs – habitent l’homme depuis toujours. (Ethnologue, François Bizot a été affecté depuis 1965 dans différents pays de la péninsule indochinoise, dont il étudie la religion. Directeur d’études à l’École pratique des hautes études, il est titulaire de la chaire de « Bouddhisme d’Asie du Sud-Est »)
Rhinocéros
Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : «Je ne capitule pas», s'écrie le héros.Le rhinocéros incarne le fanatisme qui «défigure les gens, les déshumanise».
Les charbonniers de la morts
Un homme noir à l’odeur de forêt arrive à Combe-Madame, dans la montagne de Lure. Il apporte un précieux adjuvant au produit aphrodisiaque que son frère Attilio, pauvre charbonnier, vend aux notables du village. Le petit Rosito est déjà parti sur son âne livrer les cornets de poudre pour la fête « galante » de la Saint-Pancrace. Le président Serenne, le notaire Boutedieu et sa « particulière » meurent d’amour. Le minotier se jette dans une fosse. Le conseiller d’Ardantes et le sous-préfet sont malades. Un seul indice pour le brigadier Laviolette : un rempailleur de chaises a croisé un enfant sur un âne, qui portait dans sa main comme un bouquet de cornets gris, et laissait derrière lui une odeur de souris. D’autres savent et se taisent. Et voilà que le mystère s’épaissit encore, se complique d’autres morts, et que de plus en plus de monde semblent mêlé à cette énigmatique affaire…
Les Thibault – Tome III
Tome III – A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques.
Les Thibault – Tome II
Tome II – A travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques.