
Art et société au Moyen Age
Au cours des dix siècles dont il est question dans ce livre, l’Europe a pris forme. Elle s’est fortifiée, elle s’est enrichie, et ce fut alors que naquit et s’épanouit un art proprement européen. Nous admirons ce qu’il en reste. Toutefois, nous ne considérons pas ces formes du même regard que ceux qui les premiers les virent. Pour nous, ce sont des oeuvres d’art, et nous n’en attendons, comme de celles qui sont créées de notre temps, qu’une délectation esthétique. Pour eux, ces monuments, ces objets. ces images étaient en premier lieu fonctionnels. Ils servaient. Dans une société fortement hiérarchisée, qui attribuait à l’invisible autant de réalité et davantage de puissance qu’au visible et qui n’imaginait pas que la mort mît un terme au destin individuel, ils remplissaient trois fonctions principales : présents offerts à Dieu, communications avec l’autre monde, et affirmation de puissance.
Georges Duby met en parallèle l’évolution des formes artistiques au long d’un millénaire et les structures matérielles et culturelles de la société.
Connaître les femmes médiévales… Le pari était risqué. Georges Duby le relève avec brio et invite à relire six histoires de femmes, parmi lesquelles Aliénor la reine, Héloïse la religieuse et la belle Iseut, à la recherche non pas d’une réalité mais d’une impression fugitive. Attentif aux limites de ses sources, des textes écrits par les hommes pour une utilisation publique, l’auteur décrypte la façon dont la société concevait la femme au Moyen Âge: un être faible et mauvais, un objet soumis aux hommes et dont il fallait se méfier. Tour à tour enjôleuses, pénitentes, illuminées ou simplement amoureuses, les dames de Duby vivent leurs passions et leurs douleurs sous le regard bienveillant de l’historien.Georges Duby, membre de l’Académie française, figure incontournable de l’historiographie médiévale, lui a offert ses plus belles pages. Ce tome des Dames du XIIe siècle est le premier d’une trilogie qui propose une nouvelle approche de l’histoire des femmes.–Loïs Klein
Orchestrée par un auteur prestigieux, une synthèse magistrale de l’histoire de la France qui analyse les principaux événements, étudie les structures politiques, économiques et sociales, retrace l’évolution des comportements et des mentalités. En fin d’ouvrage, une véritable mise en perspective de la France contemporaine.
Le mariage était-il différent aux siècles passés? Dans Le Chevalier, la femme et le prêtre, Georges Duby étudie les liens du mariage au moment où ils connaissent une crise importante illustrée par l’excommunication du roi de France Philippe Ier pour cause de bigamie en 1095. La condamnation par le Pape d’une situation conjugale jugée scandaleuse illustre la tension que connaît alors l’institution matrimoniale prise dans un étau entre deux théories, celle des clercs et celle des chevaliers. Du XIe au XIIIe siècle, Georges Duby examine l’évolution du mariage dans les milieux de la noblesse en suivant la théorie ecclésiastique, les discours littéraires et les généalogies. L’Église et les guerriers entrent de concert dans la voie du compromis et d’une nouvelle morale matrimoniale. C’est bien au coeur du Moyen Âge que sont élaborées les règles d’une conjugalité dont la société contemporaine gère encore l’héritage. Une démonstration limpide menée par l’un des plus grands médiévistes français. –Loïs Klein –Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.