Les cavaliers de Belle-Île
Dans le premier volume de ses Mémoires, un jeune cadet de Béarn, Arnaud d’Espalungue, nous racontait d’une plume gaillarde les aventures de sa vingtième année. Vingt ans plus tard, au sortir de la Fronde, Arnaud, devenu baron d’Espalungue depuis la mort de son père et de son frère, mène à Paris une vie paisible. Mais de nouvelles aventures l’attendent, qui vont le conduire de Paris à Rome, puis en Bretagne et enfin en Angleterre, pour sauver l’honneur d’une reine qu’une imprudente confidence risque de compromettre à jamais. Sous la plume alerte de Monteilhet ressuscitent un régime prodigieusement vénal et quelques-uns de ses acteurs : un Mazarin qui amasse et dissipe avec un tortueux génie, un Colbert besogneux et pourri d’ambition, un Fouquet léger et extravagant, une Anne d’Autriche mûrissante et bien embarrassée, un duc de Beaufort perpétuellement ahuri, une Madame de Chevreuse qui prend sa retraite à regret, un bonhomme Rossignol, éminent spécialiste du Chiffre, un Molière surprenant, une bande de sorcières et d’empoisonneuses à donner le frisson, des comparses hauts en couleur … Un premier XVIIe siècle, de violences, d’intrigues et de panache, celui de Corneille, s’achève, avant que Louis XIV ne vienne imposer enfin — du moins en apparence — une manière d’ordre moral dont on se moquera sous la Régence.