Laurent le magnifique
Prince modèle de la Renaissance, Laurent le Magnifique donne le ton à l’Europe civilisée de la fin du XV° siècle. Homme politique, il dispose à Florence de tous les pouvoirs sous l’apparence d’institutions républicaines habilement vidées de leur contenu. Banquier, il impose sa volonté aux souverains du monde en utilisant l’arme de l’argent par l’intermédiaire d’une société financière à développement multinational. Protecteur des arts et des lettres, il encourage la magnifique floraison de l’Humanisme et de la Renaissance qui font de l’Italie le moteur de l’Occident à l’aube des temps modernes. Cette réussite est obtenue à travers des drames, les révoltes sociales de la misère et de l’ambition qui ont permis aux ancêtres de Laurent de bâtir leur fortune. Lui-même forge sa toute puissance dans la répression de la sanglante conjuration des Pazzi. Mais le succès politique a pour cor(r)*olaire la ruine financière : la crise frappe de plein fouet la banque Médicis. Laurent déploie alors son génie d’homme d’Etat. Il établit la paix dans une Italie déchirée par la cupidité des princes, le népotisme des papes et les intrigues des dynasties étrangères dont il réussit à éviter l’intervention. Mais Laurent est aussi un merveilleux poète. Ses œuvres d’une extrême variété révèlent un tempérament amoureux, une fraîcheur d’âme, une angoisse de l’être qui aujourd’hui encore nous touchent profondément. Unissant la quête du bonheur platonicien et les exigences chrétiennes, il reflète le génie d’un temps qui sut mettre en images, sous le pinceau de Ghirlandaio et de Botticelli, la douceur et le charme des heures les plus fragiles de la vie.
Les Borgia
Exaltés par Machiavel mais stigmatisés par des générations d’écrivains les Borgia incarnent par excellence l’époque brillante de la Renaissance Issus du royaume de Valence, peuplé de Maures et de Juifs à demi convertis ils trouvent leur chance dans les cours luxueuses des plus grands souverains. Le pape Alexandre VI, qui achète son élection à grand prix, peuple le Vatican de cardinaux immoraux, de courtisanes et d’enfants naturels — l’inquiétant César et la belle Lucrèce. De l’habile évêque Alonso, vainqueur du Grand Schisme, à saint François, petit-fils du pape scandaleux, la chaîne est longue et variée de ces personnalités hors du commun qui défrayent la chronique. L’aventure des Borgia, fertile en rebondissements et en coups de théâtre est riche d’enseignements sur la psychologie d’êtres exceptionnels qui laissent libre cours à leurs passions.