Le guet-apens de piscatoris
Par une aube glacée de janvier 1907, entraîné par son oncle Eugène Baruteau, chef de la Sûreté marseillaise, à une battue au sanglier dans le vallon de Piscatoris, à l’est de Marseille, Raoul Signoret, reporter au Petit Provençal, est témoin d’un meurtre. Qui a tiré sur Gaston Cadenel ? Les ennemis ne manquaient pas au paysan-chasseur de Saint-Marcel, fâché avec tous ceux à qui il reprochait d’avoir vendu la terre de leurs ancêtres aux industriels de la vallée de l’Huveaune. Gustave, le fils, disparu au lendemain de la mort du père, devient le suspect numéro un. Mais lorsque après l’incendie de la bergerie des Cadenel, où périt leur valet, les langues se délient, un « secret de famille » vieux de vingt ans, aux relents de viol et d’inceste, ressurgit. Ce que l’on prenait pour une sordide vengeance paysanne tourne alors à la tragédie grecque. Malgré l’appui de son oncle et l’aide de Cécile, sa précieuse épouse, Raoul Signoret aura bien du mal à dénouer l’écheveau des haines ressassées et des passions refoulées.
Un jour tu verras
« Et tu passes ta vie à te dire que, quelque part, il y a quelqu’un qui n’attend que toi sans te connaître et que tu ne rencontreras jamais… » Ce sont des quadras, ils ont vécu, aimé, souffert. Surtout lui, Laurent. Ils n’ont plus beaucoup d’illusions, ils ont appris à se moquer d’eux-mêmes. Surtout elle, Pauline. Ils sont seuls tous les deux. Et un jour, enfin, ils se rencontrent. « Guidés par le hasard », semble-t-il. Et ils se découvrent encore capables d’aimer, comme deux vieux adolescents. Un scénario classique, depuis le jour où l’amour a été inventé : hésitations, craintes, cœurs qui battent, espoir insensé. Et puis l’émerveillement partagé. Jusque-là, tout va bien », comme disait l’homme tombé du toit en passant devant la fenêtre du premier étage. Mais quand on l’a provoqué, le hasard sait se venger. Et les cicatrices, quand elles sont profondes, ne s’effacent jamais. Le passé non plus, prêt à vous prendre à la gorge… Un jour tu verras s’aventure sur les terres du polar, mais sans quitter la cité phocéenne que Jean Contrucci, romancier et journaliste, auteur des Nouveaux Mystères de Marseille (Lattés), n’a cessé de célébrer.