
La lune et le miroir
” Ecoutez, écoutez la très belle histoire de l’étranger qui fut notre hôte et notre roi… Il arriva chez nous juste avant le soir, et chez nous le soir ne dure que très peu de temps. Il était jeune, mince, vêtu de kaki comme un soldat. Il ne parlait pas, il ne riait pas. Ses yeux avaient toujours l’air de chercher ailleurs… Qui aurait pu savoir la suite ? Et qui, quand il jette un caillou dans un puits, peut savoir s’il réveillera le serpent qui y dormait ? “
Histoires de courage
Courage, en France, n’est plus un mot à la mode. La politique s’en méfie, l’éducation nationale l’ignore, la réflexion philosophique s’en désintéresse. Jean François Deniau raconte le courage en l’illustrant d’histoires vraies de notre temps. Avec le talent qu’on lui connaît, il sait faire vivre le choix de la liberté, la capacité de dire non, la volonté d’espoir, l’entêtement à survivre. Des exemples passionnants qui mènent les lecteurs du plaisir de lire à la réflexion sur les hommes, notre époque, le siècle qui vient.
L’oubli
Fils d’un légionnaire français et de sa compagne annamite, Claude Mader profite d’une mission scientifique au Vietnam pour tenter de retrouver les traces de son père disparu en Indochine en 1951.Parti établir une carte de l’ancien empire champadu temps de sa splendeur, il est pris avec passion par ce double mystère : celui de la disparition hier d’un empire ; celui, aujourd’hui, de la disparition d’un homme. Et la piste est la même ! De réseau en réseau, de personnages surprenants en personnages étonnants, des bas-fonds de Saïgon aux jungles des hauts plateaux vietnamiens, cette quête entraîne le lecteur dans un voyage extraordinaire sur fond inconnu de trafic d’animaux sauvages. Qui gagnera, le souvenir ou l’oubli ? Tout l’art de conteur de Jean François Deniau pour une histoire superbe.
Tadjoura
Douze aventuriers, douze amis, plus tout à fait des jeunes gens – le plus jeune a largement dépassé la quarantaine. Il leur reste des souvenirs et un plaisir certain à se raconter, chaque mois, des histoires. Dans cette confrérie très fermée qui porte le nom du Cercle des douze mois, le principe premier exige de ne raconter qu'”une histoire extraordinaire, exemplaire et vraie”. Une histoire héroïque où se mêlent l’intrépidité, le courage et le service patriotique. Et puis un jour, chose unique et impensable au Cercle, une histoire d’amour… Jean-François Deniau est un des rares auteurs à rester dans la pure veine du récit d’aventures. Comme Kessel, dont il est le fils naturel, il mêle le goût de l’aventure à un humanisme qui donne une âme si attachante à chacun de ses romans. –Denis Gombert
La Désirade
En 1804, le matelot Nicolas Jean Lafitte a 18 ans. Condamné à mort pour refus d’obéissance, il attend l’exécution de la sentence. Quarante ans plus tard, il remet à Karl Marx un sac d’or pour permettre l’édition de son célèbre manifeste. Jean-François Deniau retrace l’extraordinaire destin de ce corsaire au grand coeur qui faisait fortune “en volant les voleurs”, attaquait les navires affectés à la traite des Noirs, s’initiait à l’amour volage dans les maisons closes de La Nouvelle-Orléans, défendait cette même région contre les Anglais et ne rêvait que d’une chose: construire une cité idéale.
La bande à Suzanne
” Alors nous avons pris pour cible les uns ou les autres. Des bourges, des passants, des quidams inconnus. Toujours au hasard. Les tuer mais sans mobile. Surtout pas de mobile, de cause, de raison, disait Suzanne. Les causes et les raisons, ça fait prendre. Et c’est sale. Le hasard, c’est ça le jeu. Tiens, le premier qui rentre chez lui cette nuit, au numéro 29. Ou le premier qui passe sa porte pour en sortir au numéro 73 bis. Qui ? Veux pas le savoir. Pourquoi ? Ce serait dégoûtant. Tire donc, jeunot, et tu passeras mec. Elle ne le disait pas, Suzanne. Mais nous on croyait la comprendre sans qu’elle ait besoin de parler. Les mots, ça perd du temps. ” Nous sommes aux assises, quelques années plus tard, en pleine audience. C’est Serge qui parle et raconte toute l’histoire. Il faisait partie de la bande à Suzanne. Parce qu’il aime toujours Suzanne, il n’a rien oublié : les codes, les rites, les règles et tous ces crimes jamais élucidés.
Ce que je crois
Jean-François Deniau est de ceux qui ont choisi d’accomplir, le plus dignement possible, leur métier d’homme. On l’a vu, selon les circonstances, ministre ou rebelle, marin ou ambassadeur, baroudeur ou notable. Mais, pour cet amateur de défis ne s’agissait-il pas, chaque fois, de rester fidèle à lui-même ? Et c’est cette fidélité qui, précisément, résume ce livre où l’on découvrira un homme qui ne s’est jamais lassé de dire ce qu’il croit, et de faire ce qu’il dit. Des grands de ce monde aux plus humbles, de l’Orient compliqué à la nouvelle Europe, de l’Asie décolonisée à l’Espagne post-franquiste, de la politique française où il s’ennuie parfois à l’Océan où il se ressource toujours, Jean-François Deniau n’a négligé aucun des théâtres où s’écrit l’histoire de ce siècle. Témoin, acteur, moraliste, il aime se battre, contre le mal, contre la maladie. Et chacun de ses combats demeure, pour tous, une leçon d’espérance.
L’Atlantique est mon désert
Je sors de l’hôpital à la fin de l’été 1995 dans une chaise roulante, avec des cannes anglaises pour marcher, une minerve pour éviter les chocs dans le haut de la colonne vertébrale, le souffle très court, le cœur hésitant à régler et les pansements des cicatrices qui suintent encore à changer tous les deux jours. Je devrais, après un triple pontage, passer trois semaines dans un institut spécialisé, aller régulièrement aux Invalides où existe le meilleur service de rééducation. Patiemment réapprendre, une fois de plus, à respirer et à me servir de mes jambes.
Il y a peut-être encore mieux pour la convalescence. L’air du large. La responsabilité de la barre. La liberté. L’océan.
