Stendhal le bonheur vagabond
Jean Lacouture, l’un des meilleurs biographes français contemporains, propose ici un portrait insolite d’Henri Beyle, dit Stendhal. C’est le Beyle voyageur, l’écrivain de génie parc ourant l’Europe, de la Prusse à l’Italie, dans le sillage de la Grande Armée napoléonienne. Ce voyageur-là, qui n’a pas trente ans et qu’on n’appelle pas encore Stendhal va de découverte en découverte et d’amours passionnées notamment pour la belle Mina de Griesheim, en découverte de Mozart qui est pour lui la quintessence de l’âme du Nord». Dans un livre précédent, «Montaigne à cheval, Jean Lacouture avait mis pareillement ses pas dans ceux de l’auteur des Essais et enthousiasmé de très nombreux lecteurs, en France comme à l’étranger. C’est peu de dire, en effet, que Stendhal fut l’un des écrivains français les plus passionnément voyageurs. Grâce à son cousin Daru, futur ministre de Napoléon, il découvre très jeune l’Italie pour laquelle il s’enthousiasme et s’engage dans les dragons.
Notre siècle, c’est en son adolescence, dans le premier quart de sa course, qu’il nous aura donné, à nous Français, le meilleur de la récolte. Et le meilleur témoin en est cette Nouvelle Revue Française où Gide et Valéry, Proust et Claudel, Martin du Gard et Malraux manifestaient une multiple fécondité culturelle. A cet extraordinaire orchestre de grands solistes, il fallait un chef. C’est le plus jeune qui fut choisi. A trente-trois ans, à peine revenu de la guerre, Jacques Rivière fut chargé non seulement de faire jouer à l’unisson Claudel et Gide, Debussy, Stravinski et Cézanne, mais d’ouvrir les voies nouvelles vers le surréalisme, le cubisme et la paix. Jean Lacouture qui, avec le talent que l’on sait, s’était attaché jusqu’ici à l’évocation biographique de gloires consacrées rend cette fois justice à l’un des grands oubliés de la littérature contemporaine, à un pionnier qui fut l’ami, le confident, le conseiller de Proust et de Gide, de Claudel, de Mauriac et de Saint-John Perse, l’un des « accoucheurs » de notre culture vivante.
François Mauriac – Tome I et II
Tome I, Le sondeur d’abîmes (1885-1933) – Tome II, Un citoyen du siècle (1933-1970) – Imposante biographie, par un spécialiste du genre reconnu depuis près de vingt ans. Jean Lacouture a puisé aux meilleures sources pour tracer ce portrait précis et nuancé: la correspondance et les papiers personnels du grand écrivain. Les meilleurs chapitres portent à notre sens sur le Mauriac publiciste politique et sur le chrétien tourmenté, sans oublier le chef de clan, le paysan de Paris et l’écrivain comblé…
Malraux, une vie dans le siècle
Malraux a-t-il agi pour trouver dans l’action la source de son inspiration ? A-t-il écrit parce que l’action ne lui donnait ni la réponse à une certaine exigence d’absolu, ni l’accomplissement que cherchent les conquérants? Sa vie et son oeuvre restent profondément liées : vie construite comme une oeuvre, oeuvre pantelante comme une vie. Cette biographie retrace l’histoire d’un homme qui, à force de vouloir « transformer en conscience la plus large expérience possible », a vécu plus totalement son temps qu’aucun de ses contemporains. Ainsi, cette « vie dans le siècle » peut-elle être vue comme une vie du siècle lui-même.