Le salaire de la peur
Ils ont été pris au piège de ce port sordide du littoral sud-américain, dans un décor de fin du monde. Pour ces vagabonds des tropiques, aventuriers faméliques, criminels, il ne reste plus qu’à mourir sur place ou récolter quelques dollars pour fuir cet enfer. Quitte à y laisser leur peau, un Français et trois autres desperados acceptent une mission suicide : convoyer, sur des pistes impraticables, un camion hors d’usage chargé de nitroglycérine. Un camion qui prend des allures de destin. Commence alors une épopée de l’angoisse pure et de l’absurde…
La Reine Soleil, l’aimée de Toutankhamon
Quand Akhésa ouvrit les yeux, l’aube rougeoyait. Le sang du premier soleil inondait le Nil. La capitale du pharaon Akhénaton s’éveillerait bientôt. Déjà, dans les rues blanches, passaient les policiers qui allaient relever la garde. Il y en avait de plus en plus depuis que des bruits inquiétants circulaient sur la santé de Pharaon.
De ses yeux vert tendre, Akhésa contempla le soleil de ce matin de fin d’hiver. Il donnait vie à tout ce qu’il touchait de ses rayons. Akhésa était une magnifique jeune femme brune, au corps mince et élancé. À quatorze ans, elle se sentait adulte ; les jeux de l’enfance ne l’intéressaient plus. Dans son coeur venait de s’opérer une étrange mutation. À cause d’elle, Akhésa s’était enfuie et, depuis un jour et une nuit, se cachait. Elle voulait comprendre les lois de sa propre destinée.
Vêtue d’une tunique de lin blanc, pieds nus, Akhésa avait progressé de ruelle en ruelle, de jardin en jardin, de toit en toit. Elle s’était faufilée dans le dédale de villas du quartier des nobles, au sud de la ville, se cachant dès qu’elle apercevait un uniforme. En contournant le palais de plaisance, elle avait gagné le centre de la capitale pour se noyer dans la foule qui arpentait la voie royale, le long du palais royal.
Elle longeait le ministère des Pays étrangers quand elle s’était fait repérer : le regard d’un commandant de la charrerie avait croisé le sien. Le temps qu’il alerte ses hommes, la fugitive avait disparu en se fondant dans un cortège de scribes qui allait vers la Maison de Vie. Elle avait alors quitté la voie royale pour s’enfoncer dans le quartier très animé des commerçants, au nord de la ville. Au passage, la jeune femme avait grappillé quelques dattes à l’étal d’un boutiquier avant de se cacher dans un atelier vide pour y prendre des forces.
Se résoudre aux adieux
Se refusant au silence, Louise écrit à cet homme qui l'a quittée pour une autre. De longues lettres d'exil, de Cuba, New York et Venise, loin des souvenirs. Des lettres poignantes, laissées sans réponses, mais qui donnent voix aux blessures et empêchent le passé d'expirer dans l'oubli. Pour pouvoir, au bout des mots, réapprendre à vivre et se résoudre aux adieux.
Le survivant
En pleine nuit, Lana apprend par un coup de téléphone que l’avion dans lequel son mari, Pierre, a embarqué quelques heures plus tôt, s’est écrasé dans le désert. Mais il y a des survivants. Bientôt plus qu’un survivant ! Lana, convaincue qu’il s’agit de Pierre , part à la recherche de l’homme qu’elle aime à travers oasis, villages, désert et solitude… Cette histoire à suspense, cette quête bien réelle, sont aussi une interrogation sur le sens de l’amour, son usure, sa vitalité. Un amour qui métamorphose parfois l’absence en présence.
J’attendrai la fin du monde
En 1967, les Mauriciens sont partagés entre indépendantistes et partisans de la domination britannique. Au coeur de ce conflit, Horace Baudelaire, journaliste de son état, a bien du mal à trouver sa place. Descendant d’un des plus grands poètes français, ce gentil garçon souffre d’un mal étrange : il ne peut s’empêcher d’agir (et d’écrire) à rebours de ses convictions profondes. Avec un mélange d’humour toujours un peu cruel et de tendresse lucide, Alain Gordon-Gentil dépeint la société mauricienne qu’il connaît si bien. Retraçant un demi-siècle d’histoire, il nous livre ici une réflexion originale sur la question très actuelle de l’identité et des origines.
Ce livre de 1344 pages représente les 3 tomes « La jeune mariée » « La fière américaine » « La Princesse Mandchoue »
Les péripéties amoureuses de Mélanie, 15 ans, depuis ce soir de l’été 1905 où, s’aventurant en chemise de nuit dans le jardin de son aristocratique voisine qui donnait un bal, elle tomba par hasard dans les bras du marquis de Varennes. Alexandra adore les voyages. Son mari les déteste. Alors, un jour de 1904, la belle Américaine embarque seule sur un paquebot et fait route pour la France, bien décidée à s’amuser. Mais elle ne sait pas que la France est le pays de l’amour et que le destin va mettre sur son chemin le plus bel homme que la terre ait porté. Tout à son amour, Orchidée, la petite princesse mandchoue, avait oublié la Chine et son impératrice qui lui ordonne de rentrer. Effondrée, Orchidée prend la fuite. Direction Marseille, puis… À bord du Méditerranée-Express, elle rencontre enfin l’homme providentiel qui réussira peut-être à l’aider…
Les rendez-vous de la colline
Une mère, sa fille ; Marie, Constance. A Paris, en Provence, leur vie lente et sereine, leur solitude aussi. Les mots de la tendresse et les silences du cœur. Ce que se disent une grande personne qui se souvient d’avoir été une enfant, et une enfant qui attend passionnément de devenir une grande personne. Une histoire d’amour en somme : l’amour premier. La voix d’Anne Philippe est d’une douceur extrême et son art semble la simplicité même. Mais l’éclat mystérieux de cette parole nue, c’est celui de la vérité des êtres, c’est l’éclat secret de la force d’âme dans la délicatesse de touche. L’amour commence par le respect, et l’amour maternel comme toutes les amours.
Les linges de la nuit
Il suffit de lire ces lignes pour réaliser à quel point l’ouvrage de Madeleine Riffaud, best-seller qui a marqué son époque en dénonçant les carences du système hospitalier français, reste scandaleusement d’actualité. Ni pamphlet ni roman, bien plus qu’un reportage, Les linges de la nuit est le témoignage d’une journaliste qui, pour parler au mieux de son sujet, passe de l’autre côté du miroir. En se faisant engager incognito comme agent hospitalier, Madeleine, devenue Marthe, découvre et révèle le pire : besognes répugnantes, salaires dérisoires, manque de moyens et de personnel, souffrances physiques et morales… Mais elle parle aussi des liens de tendresse qui se nouent entre soignants et soignés, du dévouement quotidien et des gestes de délicatesse qu’il suppose, de la patience, du courage de certains qui, face à la mort, se révèlent. Avec subtilité, humour et poésie, cette grande dame de la Résistance qui n’a jamais cessé de se battre pour les autres nous livre » un témoignage qui pourrait être un voyage au bout de la nuit et du sordide et qui, grâce aux qualités de cœur de l’auteur […] est un beau livre d’hommage à l’espoir » (Les Echos).
Bouche cousue
Pour la première fois, je désire un enfant. Je fais ce livre pour toi, l’enfant qui viendra un jour, pour que tu échappes aux mots qui ont tissé ma muselière. Il y a des gens, que nous ne connaissons pas, et qui saccagent mes souvenirs. Je dois maintenant les reconstituer pour t’offrir un passé différent des livres d’histoire et des piles de journaux. Pendant cinquante-huit ans, il n’était pas mon père. Tu trouveras ces cinquante-huit ans autre part. Tu comprendras qu’ils ne m’appartiennent pas. Qu’ils me font concurrence. Longtemps, j’ai même ignoré l’orthographe exacte de son nom. Comme tout le monde, j’hésitais entre un R ou deux. J’en avais honte, aussi ne pouvais-je demander à ma mère, encore moins à mon père, comment écrire M-i-t-t-e-r-r-a-n-d. Il ne m’a pas tout raconté. Mais il ne faut pas croire ce que disent les autres. Les autres parlent toujours d’eux. Mon témoignage à moi est vivant. Et vivant restera ainsi ton grand-père.
En l’absence des hommes
Au début, il est sans doute un peu dérangeant cet amour entre ce vieil écrivain et ce très jeune homme. Mais très vite on se rend compte qu’il restera sur un plan purement platonique. Alors s’installe une véritable fascination pour chacun des mots qu’ils échangent, au cours de profondes et longues conversations, puis au fil de lettres admirables, lorsque Marcel doit quitter la ville. Car l’écrivain en question, c’est Proust bien sûr, même s’il n’est jamais nommé. Exactement au moment où naît cette passion (qui n’est pas sans évoquer un certain amour vénitien si bien conté par Thomas Mann), le jeune héros connaît l’amour, charnel celui-là, avec son beau soldat de voisin. En lieu et place des mots de la passion platonique, s’échangent ici les gestes, caresses, regards, silences de l’Amour… puis les mots aussi, lorsque le soldat regagne le front.
Neropolis, Roman des temps néroniens
Ce roman des temps néroniens est un livre incontournable, une page d’histoire vraie et à jamais inoubliable pour qui veut pénétrer la Rome décadente et déchirée du premier siècle après Jésus-Christ ; connaître Néron et son règne, comprendre une époque charnière où l’empereur rêvait de baptiser sa ville « Néropolis » tandis que naissait le mythe chrétien de la cité vertueuse. En une profonde plongée dans un monde baroque et passionné, le kaléidoscope tourbillonnant de l’histoire se met en mouvement : tueries de l’amphithéâtre, brutalité des courses de chars, apogée des débauches, émancipation provocatrice des femmes, étranges soldats du Christ spéculant sur l’Apocalypse… Enfin, les Romains, tels qu’ils furent, saisis sur le vif par un historien rigoureux et minutieux, qui est aussi un romancier plein d’humour, amateur de métaphysique troublante !
L’hiver des hommes
Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s’est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ? C’est pour tenter de répondre à cette question que Marc, écrivain, passionné depuis toujours par le destin des enfants de criminels de guerre, s’envole pour Belgrade en novembre 2010 alors que rien ne va plus dans sa propre vie. À Belgrade, il est amené par d’étonnants hasards, ou malentendus, à rencontrer quelques-uns des plus proches lieutenants du général Mladic, des hommes pour la plupart recherchés pour crimes de guerre. Ce sont eux qui l’encouragent à partir pour la petite République serbe de Bosnie où, disent-ils, il rencontrera le véritable peuple serbe, celui qui a gagné la guerre et continue de se battre aujourd’hui contre les Musulmans…
Un jour, je te tuerai
Quand Paul apprend qu’Agnès a une liaison, qu’elle en aime un autre, il découvre en lui des sentiments insoupçonnés, inavouables. Une obsédante envie de meurtre. Cela n’est guère original. La lecture des quotidiens le lui confirme : chaque semaine, trois ou quatre crimes passionnels sont commis. Mais qui tuer : l’amante, le séducteur ou soi-même ? A la réflexion, il serait plutôt tenté d’éliminer son rival. Comme si cela pouvait atténuer sa douleur. Comme si le meurtre était le seul moyen de faire son deuil d’une passion amoureuse.
Le salaire de la peur
Ils ont été pris au piège de ce port sordide du littoral sud-américain, dans un décor de fin du monde. Pour ces vagabonds des tropiques, aventuriers faméliques, criminels, il ne reste plus qu’à mourir sur place ou récolter quelques dollars pour fuir cet enfer. Quitte à y laisser leur peau, un Français et trois autres desperados acceptent une mission suicide : convoyer, sur des pistes impraticables, un camion hors d’usage chargé de nitroglycérine. Un camion qui prend des allures de destin. Commence alors une épopée de l’angoisse pure et de l’absurde…
Les faux-fuyants
Ils sont quatre, tardivement lancés sur la route de l'exode en cette mi-juin 40. Quatre fleurons du Tout-Paris occupés à cancaner et à déguster leur foie gras dans une Chenard et Walcker rutilante qui, l'année dernière encore, remportait le Grand Prix de l'Élégance Sportive à Deauville. Quatre? Non, cinq avec le chauffeur. On oublie toujours les domestiques. Mais voilà que celui-ci a l'inconvenance de se faire étourdiment tuer par un Stuka de passage, laissant ses employeurs hébétés devant leur limousine fumante. Le beau paysan qui les ramasse dans sa carriole tirée par deux percherons, pour les ramener dans sa ferme que sa mère régente d'une main de fer, a quelques arrière-pensées dont la nature n'est pas exclusivement salace. Si les appas de Luce chatouillent son regard, il évalue aussi de l'œil les biceps de son amant…Les femmes culbutées dans le foin ou pataugeant dans la gadoue du poulailler ? Les hommes assaillis par le crétin du village ou transpirant aux champs ?….Ce que la grande Françoise Sagan tire de cette situation, c'est une vraie comédie, irrésistible de verve brillante et de gaieté.
Les deux scandales de Panama
Le scandale n’est pas celui qu’on croit : il dormait dans les caves des banques et le secret des familles, embaumé aux Archives Nationales, quarante liasses de la série 7 AQ. Jean Bouvier sort le cadavre du placard. Au lecteur de juger : deux scandales, ou pas du tout.
Le retournement
Le retournement : c'est la manœuvre classique, et parfois complexe, qui consiste à faire travailler à votre profit l'agent secret adverse que vous avez débusqué… Tout en racontant, avec un souci scrupuleux d'authenticité, une histoire où s'affrontent services spéciaux américains, français et soviétiques, et à laquelle il ne manque ni le traître, ni le tueur, ni la femme fatale, Vladimir Volkoff s'interroge, avec un humour qui n'exclut pas la profondeur, sur les rapports entre l'espionnage et la littérature, entre l'agent et le romancier, tous deux experts en masques et en manipulations… Le temps de la guerre froide est loin. Mais avec ce chef-d'œuvre de suspense et de vérité humaine, l'auteur des Faux tsars et de L'Enlèvement signe un classique indémodable, comme les romans de ses maîtres, Graham Greene ou John le Carré.
Une journée d’Ivan Denissovitch
En 1962, pour qu'Une joumée d'Ivan Denissovitch pût être publiée en URSS, Soljenitsyne avait dû consentir à des coupures et, par endroits, remanier le texte original. Voici la version intégrale de ce roman si profondément, si tragiquement russe et qui, cependant, fait maintenant partie du patrimoine mondial de la culture. Vingt ans ont passé depuis qu'il a vu le jour. Des oeuvres monumentales ont succédé à ce joyau : le Premier Cercle, le Pavillon des cancéreux, Août Quatorze et ce requiem colossal qu'est l'Archipel du Goulag ; pourtant, c'est toujours Ivan Denissovitch qui revient le premier à la mémoire dès qu'on nomme Soljenitsyne. Récit, dans sa version intégrale, de la douloureuse expérience du maçon Denissovitch dans le camp Solovetski. Cette description crue du goulag a fait sensation dès sa parution.
Premier roman
Le premier roman de la fille naturelle de François Mitterrand. « Agathe était plutôt frivole, attirée par le plaisir en général, sensuelle et intellectuelle à la fois. Victor était sentimental, illogique, peut-être romantique. Parce qu'ils s'aimaient, ils avaient le droit de s'offrir mutuellement la liberté. »
Bouche cousue
Pour la première fois, je désire un enfant. Je fais ce livre pourtoi, l'enfant qui viendra un jour, pour que tu échappes aux mots qui ont tissé ma muselière. Il y a des gens, que nous ne connaissons pas, et qui saccagent mes souvenirs. Je dois maintenant les reconstituer pour t'offrir un passé différent des livres d'histoire et des piles de journaux. Pendant cinquante-huit ans, il n'était pas mon père. Tu trouveras ces cinquante-huit ans autre part. Tu comprendras qu'ils ne m'appartiennent pas. Qu'ils me font concurrence. Longtemps, j'ai même ignoré l'orthographe exacte de son nom. Comme tout le monde, j'hésitais entre un R ou deux. J'en avais honte, aussi ne pouvais-je demander à ma mère, encore moins à mon père, comment écrire M-i-t-t-e-r-r-a-n-d. Il ne m'a pas tout raconté. Mais il ne faaut pas croire ce que disent les autres. Les autres parlent toujours d'eux. Mon témoignage à moi est vivant. Et vivant restera ainsi ton grand-père. Mazarine Pingeot, normalienne, agrégée de philosophie, a trente ans. Ce livre est son quatrième ouvrage. Elle est chroniqueuse littéraire à la télévision et termine sa thèse de philosophie.
L’élève et la leçon
Ce roman relate une nuit de tête-à-tête entre un père, Idir Salah, et sa fille Fadila, celle-ci demandant à son géniteur, médecin à la soixantaine bien entamée, de la délivrer de la grossesse qu’elle porte parce que son compagnon et futur père est un combattant du FLN recherché par la police française. Plus que le dilemme du médecin, dont le serment est de donner la vie et non de la supprimer, et d’un père à qui sa fille demande une telle aide, « L’élève et la leçon » est une nuit de bilan pour le vieux Docteur Idir Salah.
Le cheval évanoui
Pour vivre en homme fortuné sans se donner la peine de gagner une fortune, Hubert Darsay a trouvé la solution : épouser une riche héritière, Priscilla, dont il entend croquer ensuite la dot en compagnie de Coralie, son amante. Le rideau se lève sur la présentation du fiancé à ses futurs beaux-parents, Henry-James et Felicity Chesterfield. L’entrée en scène du frère de Priscilla, Bertram, donne à Hubert l’idée d’un fructueux doublé : un mariage entre ce Bertram et Coralie. Amusée par le projet, Coralie accourt mais, moins cynique que son ami et plus intelligente, elle est sensible au charme de son hôte, le lucide Henry-James, et ce nouvel élément fait que l’intrigue du Cheval évanoui bascule pour notre plus grand plaisir du vaudeville vers la comédie de mœurs spirituelle et nuancée sur les rêves d’amour et d’or de deux générations.