Eaux-fortes
J’ai baisé avec le Mort. Pourquoi dire du vieux qu’il est mort alors qu’il ne l’est pas tout à fait ? Pas tout à fait encore. Je veux qu’il crève. Parce que je ne veux plus de lui. Plus ses doigts dans mon sexe, plus ses pleurs quand je jouis. Après s’être perdue dans l’exploration de la chair, une jeune femme entreprend de tuer ses démons. Le Mort, grand D. : deux charognards prêts à tuer, pour le plaisir de leur sexe réjoui par cette image d’un corps capable de souffrir sans fin. Après l’enfer, elle leur assène à présent les mots de sa renaissance, non pour se venger, mais pour sauver sa peau. Cette peau trop longtemps anesthésiée par la douleur, et à qui même la douceur de petit a., le petit dernier, ne suffit plus. Après la démesure de la violence et l’humiliation, Marie, enfin déculpabilisée, revient à la vie. C’en est fini de la baise sociale. Timidement, je refuse. L’homme se reprend, c’est de l’amour que je veux te donner, de l’amour, petite fille. » Dans une écriture incisive, directe et efficace, sans compromission ni pour soi ni pour l’autre, Marie L. met à jour la part d’ombre de ses bourreaux pour s’arracher à eux.