La chaîne
Le pays vénérait Muller. Il était le visage qui, chaque soir à vingt heures, annonçait la couleur du jour. lis étaient nombreux à la télévision à critiquer Marcel Muller. Son succès indisposait comme souvent en pareil cas. Il attisait les jalousies. Mais, pour les vrais professionnels et le publie, Marcel Muller était un homme qui connaissait et possédait à merveille son m’étier: une réelle institution. Puis il y eut Mai 1968: les grèves, les meetings, les défilés… En proie à une folle exaltation, Muller vivait, croyait-il, les plus beaux moments de sa vie. Ces quelques heures de pure ivresse, il allait pourtant les payer cher, très cher… Dans La Chaîne, son premier roman, Michel Drucker met en scène la Télévision, ses luttes féroces et ses passions; un milieu qu’il connaît parfaitement depuis plus de vingt ans.
Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?
Chaque soir, de la fenêtre de sa chambre, le petit Michel regarde passer le train Granville-Paris en rêvant du jour où il montera dedans, échappant à sa normandie natale. Cancre dans une famille où l’excellence scolaire est un devoir sacré, il la fuit très jeune, à dix-sept ans, avec pour seul bagage la rage de se soustraire au reproche paternel: « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » La suite de l’histoire est celle d’une exceptionnelle réussite: Michel Drucker est à la fois la mémoire du petit écran, l’ami des stars, le confident des politiques et l’animateur le plus populaire de la télévision française. Il a débuté au temps de l’ORTF du Général avec les grands pionniers: Desgraupes, Zitrone, De CauneS… Et il continue de régner sur celle d’aujourd’hui, indétrônable souverain des émissions de variétés, de « Champs-Elysées » à « Vivement dimanche ». Depuis plus de de quarante ans, on connait son visage, son ton inimitable, son humour, sa gentillesse; il fait parti de la famille.