La justice à marée basse
Que j’écrive crève avec un accent grave ou un accent circonflexe n’est pas un problème, l’important est que je crève. Et puis, pour raconter des horreurs, il faut se donner les moyens d’être un tantinet trivial, ça corrige le cynisme des réalités… Pour faire entendre son innocence, Roland Agret a payé le prix fort : condamné pour meurtre à quinze ans de prison, il est passé par la grève de la faim et l’automutilation avant d’être gracié puis acquitté et réhabilité, en 1985. Roland Agret ne demande pas à la justice d’être parfaite, il lui reproche de se croire infaillible. Son association, la Ligue Justice-Prison, a arraché en quinze ans la libération de vingt-deux personnes. La Ligue a ses experts, ses avocats, elle a aussi une voix, virulente, passionnée. La voix de Roland Agret : « l’emmerdeur professionnel ». Cri de guerre contre l’inertie des pouvoirs et des citoyens, La Justice à marée basse ouvre les dossiers de la Ligue, comme autant de mini-enquêtes en eaux troubles.