Hervé Collet, Cheng Wing Fun
365 Haïkus : Instants d’éternité
Poèmes japonais courts et profonds. les haikus saisissent la beauté éphémère de l’instant. Supports de méditation, jeux de l’esprit vagabond, ils accompagnent les moments de joie comme les heures de mélancolie. Cheng Wing fun et Hervé Collet en ont choisi et traduit 365 pour nous accompagner. chaque jour, au fil des saisons. 365 haikus tous illustrés de leur texte japonais calligraphié, et rythmés par des peintures zen.
Vous aimerez aussi
Jeux lémuriens
Avec la magnificence d’un verbe prolixe usant à étonner de termes typiques de paradis prodigues (Caraïbe, Réunion, autres Belles Exotiques ), les poèmes de Julienne Salvat nous plongent au cœur d’un monde d’encore souffrances où la blessure de l’esclavage : « condamnés, roués vifs, éventrés, guillotinés, Kafres, Marrons… » est toujours sous-jacente.
L’évocation jusqu’à l’incantation de l’opulente nature d’Outre toutes ces Mers, si elle nous émerveille par la
richesse d’une langue puissante mais maîtrisée, reste incapable de consoler le souvenir de cette mémoire noire.
« L’envers du poème » y garde « une lumière détresse » que ne cessent de raviver des « pensées en eau farouche »
Julienne Salvat est née à la Martinique en 1932 et réside à l’Ile de la Réunion. Elle a mené une carrière de professeur de lettres modernes.
Légendes et récits de la Gaule et des Gaulois
Les Gaulois sont-ils nos ancêtres? Ou plutôt, sommes-nous leurs descendants? Nos pays ont connu bien des bouleversements depuis l’époque celte, et pourtant… En lisant ces légendes et récits, en découvrant une sensibilité proche de la nature, un goût du fantastique et un sens du réel étroitement mêlés, nous nous sen-tons en effet de la même famille. Les Gaulois ne nous ont pas laissé d’écrits. Certaines de leurs histoires, certains de leurs exploits ont cependant traversé les siècles… et sont arrivés jusqu’à nous. A la fin de ce poche, vous trouverez un mini-dossier illustré, pour mieux connaître l’histoire et la vie quotidienne des personnages rencontrés dans ces récits, contes et légendes.
Le parti pris des choses
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos. À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux d’en-dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Alcools
Sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et nos amours. Faut-il qu’il m’en souvienne. La joie venait toujours après la peine. Ces vers du « Pont Mirabeau », comme ceux de « La Chanson du mal-aimé » ou de « Zone », tous issus du recueil Alcools ont fait la fortune littéraire d’Apollinaire, et un grand classique de la poésie. Toutefois, ce classicisme ne doit pas faire oublier qu’en son temps ce recueil constitua une véritable révolution poétique : après Rimbaud, Apollinaire transforme toutes les règles d’un lyrisme devenu vieillot à son goût. Il faut pouvoir chanter le monde, jusque dans sa réalité la plus crue, mais aussi jusque dans ses progrès les plus récents : la tour Eiffel (« Zone ») côtoiera donc les cellules de la prison de la Santé (« À la Santé »). Sur ce modèle se succéderont alors la mort, la fuite du temps et surtout l’amour : tantôt lumineux, tantôt obscur, mais toujours au centre de ces ivresses poétiques. Avec Alcools, Apollinaire deviendra le modèle de tous les poètes à venir, et en particulier des surréalistes. Le chagrin d’amour, l’émoi devant la fuite du temps (« Le Pont Mirabeau), mais aussi la poésie de la vie quotidienne, de la machine et de la ville cosmopolite (« Zone »). Tel est Alcools, recueil qui rassemble des poèmes écrits par Apollinaire de 1898 à 1913. Entre une inspiration élégiaque qui n’est pas sans rappeler Ronsard et une modernité nerveuse annonciatrice du surréalisme imminent, l’ensemble oscille librement, « plein d’un vin trembleur comme une flamme ».

