Hervé Guibert
A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie
Dans ce premier tome d’une trilogie autobiographique consacrée au sida, Hervé Guibert raconte son existence depuis qu’il a été contaminé par le virus, les progrès insidieux de la maladie, le cruel espoir et la déception causés par les promesses d’un ami, Bill, de lui sauver la vie. Paradoxalement, le vrai ami, dans ce récit, n’est pas Bill (celui auquel le titre fait référence) mais Muzil, un philosophe réputé et plus âgé, également homosexuel, qui meurt du sida, préfigurant la mort à venir du narrateur. Bill promet à Guibert qu’il va lui permettre de bénéficier d’un miraculeux traitement venu des États-Unis. De même que je n’avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d’une main, que j’étais condamné, je n’avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j’allais m’en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable Le remède miracle n’existe pas et Guibert est abandonné par Bill. Au-delà d’un témoignage poignant et dramatique sur le sida, l’amitié et la mort, ce roman frappe par la force et la beauté de son écriture, dans une évidente violence contenue.