Paul Verlaine
Chansons pour elle et autres poèmes érotiques
Pour exorciser le souvenir de ses amours passionnées avec Rimbaud, Verlaine se lance à corps perdu dans l’ivresse poétique et physique. Du bordel aux amours lesbiennes, des fêtes sensuelles aux plaisirs vécus comme des vices, le poète alterne chansons gauloises et élans de désespoir, vers d’érotisme précis et rêveries amoureuses…
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Totems du temps
LIVRE NEUF – Radwane Saheli fait partie de ces écrivains dont l’assemblage des mots et des maux dessine une palette de couleurs poétiques, inaltérables par le temps. Malgré les empreintes et les sillages de ce dernier, le poète manie avec une dextérité singulière l’art d’aller aux essentiels de la vie, en toute universalité. Sang et culture mêlés, sensualité, vérités immuables, douleurs, douceur. Un souffle poétique singulier et brûlant qui vous tiendra hors d’haleine dans ce troisième recueil de poésie qu’il signe ici. Une fois la sonorité lyrique quelque peu dissipée, ses mots résonneront longtemps dans vos pensées, car son texte est une ode à l’amour, à l’envie, aux passions, et c’est avec « la langue de l’amour » qu’il s’adresse à vous.
Poète d’aujourd’hui – Marie-Jeanne Durry
Un poète ce sont d’abord ces minces recueils, ces poèmes qui couvrent mal l’espace de la page. Mais aussi une source d’où ce chant a jailli. La source, nous n’en saisissons pas la préexistence souterraine, mais le murmure, et la fraicheur, et les partenaires éclaboussées de gouttelettes.
Le parti pris des choses
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos. À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en-dessus s’affaissent sur les cieux d’en-dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
Matière à rire (L’intégrale)
Vous savez que j’ai un esprit scientifique. Or récemment, j’ai fait une découverte bouleversante ! En observant la matière de plus près… j’ai vu des atomes… qui jouaient entre eux… et qui se tordaient de rire ! Ils s’esclaffaient ! Vous vous rendez compte des conséquences incalculables que cela peut avoir ? Je n’ose pas trop en parler, parce que j’entends d’ici les savants : » Monsieur, le rire est le propre de l’homme ! » Et oui ! Et pourtant ! Moi, j’ai vu, de mes yeux vu, des atomes qui : » Ha, ha, ha ! » Maintenant, de qui riaient-ils ? Peut-être de moi ? Mais je n’en suis pas sûr ! Il serait intéressant de le savoir.