Marcel Bisiaux, Catherine Jajolet
Chat plume
Mon chat sur le carreau cherchant une litière agite sans repos son corps maigre et galeux l’âme d’un vieux poète erre dans la gouttière avec la frêle voix d’un fantôme frileux. (Baudelaire). Silencieux, solitaires, sédentaires tous deux, le chat et l’écrivain se sont reconnus depuis des siècles. Complices ? Peut-être, dans l’espace sacré de l’écriture dont le chat semble le gardien, le sphinx détenteur de secrets que l’homme, laborieusement, poursuit de sa plume. Rien ne ressemble moins à un chat qu’un autre chat, si l’on en croit ces soixante interviews. Elles nous apprennent aussi que le chat fut créé sans doute pour que l’écrivain puisse caresser un tigre sur son divan…
Vous aimerez aussi
Le Bal du Comte d’Orgel
Radiguet avait vingt ans quand il écrivit Le Bal du comte d'Orgel. Le sujet ? Impossible de trouver plus conventionnel: le mari, la femme et l'ami de la famille. Mais la convention et la bienséance, ici, couvrent la plus trouble et la plus licencieuse des chastetés. Mme d'Orgel aime son mari qui lui retourne une aimable indifférence, mais qui va commencer de l'aimer « comme s'à avait fallu une convoitise pour lui en apprendre le prix ». Et c'est l'amour que François éprouve pour sa femme qui amène le comte d'Orgel à le préférer à tous ses autres amis. A partir de là, les sentiments évoluent, subtils, feutrés, étranges et comme étrangers aux êtres qu'ils habitent. « On s'effraie d'un enfant de vingt ans qui publierait un livre qu'on ne peut écrire à cet âge », dit Cocteau. A quoi Radiguet a répondu d'avance: « L'âge n'est rien… Les plus grands sont ceux qui parviennent à le faire oublier. »
Anna et son orchestre
Histoire d’une petite fille dont le violon, compagnon magique, va sauver la vie, Anna et son orchestre est aussi le récit haletant et multicolore d’une famille en cavale à travers l’Europe orientale… Celle de la Belle Époque, où les nuits de prince ne s’évanouissent au point du jour que pour renaître inlassablement, soir après soir, dans la fièvre et le tumulte, pour le seul plaisir de la fête. Anna et son orchestre a été choisi par les auditeurs de R.T.L. pour le « ler Prix R.T L. Grand Public ». Par Joseph Joffo, l’auteur du mémorable Sac de billes.
Bal tragique à la Concorde
En un instant, la France voit son exécutif décapité. Le 14 juillet. La mort du président en écho à celle de Louis XVI, sur cette même place de la Concorde, le jour de la fête nationale… Le choc est rude, la symbolique édifiante, mais très vite, une question se pose : qui pour gouverner ? Si la Constitution est solide et compte un vaste ordre protocolaire, elle reste néanmoins muette sur pareil cas. Dès lors, comment le pays peut-il fonctionner ? L’avenir de la France dépend d’un homme, Pierre Marin Bernay. Officier de permanence à l’Etat Major de l’Elysée, c’est à lui que revient de gérer la crise. Et quelle crise… Pour la résoudre, il lui faudra conserver son sang-froid, et savoir décider. D’abord pour la sécurité publique –afin d’éviter que le pays ne sombre dans le chaos-, et la sécurité intérieure. Mais aussi pour assurer la continuité de la République, au moment où elle est la plus exposée. Car le temps presse… Question de légitimité.
Jogging
Jackie et Pete Lawrence : un jeune couple élégant et à la page, à New York. Lui, cadre plein d’avenir dans une maison d’édition; elle, spécialiste de mode dans un magasin chic. Ils sont heureux, beaux, en pleine santé. En outre, ils viennent de trouver l’appartement de leurs rêves à Manhattan, dans l’East Side. Et leurs propriétaires et voisins sont charmants : tous des gens dans la cinquantaine, mais à qui la pratique intensive du sport donne une forme éblouissante… Ils aiment s’entraîner avec de plus jeunes qu’eux; Jackie et Pete ne sont d’ailleurs pas le premier couple vigoureux et sain à entrer dans leur cercle… Pete ne tarde pas à être séduit par l’idéal sportif qui règne dans la maison. Mais voilà qu’une nuit, l’un des jeunes ménages de la maison disparaît. Alors peu à peu, tout va changer, basculer, la passion pour la forme physique va prendre un sens de plus en plus terrifiant.