Bernard Giraudeau
Cher amour
Je suis en arrêt de jeu, sur le clos, paupières closes. Je sais que vos mains, fines, élégantes, déliées, sont une harmonie, une musique pour saisir mes lettres, les déplier et les tenir comme la plus précieuse découverte de notre vie. Cette main qui repousse une mèche de cheveux reste suspendue pendant que vous lisez, attentive, les mots sacrés de ce voyageur infatigable qui a fini par s'arrêter dans votre jardin. Je vous aime depuis si longtemps, depuis avant le début. Ces lettres qui ne pourraient jamais finir sont celles de mes mouvements géographiques et de mes voyages immobiles sur la scène. Mais probablement y verrez-vous un autre voyage plus complexe, plus hardi, plus désespéré. Voyager, dit-on, on n'en revient jamais. Le prendrez-vous ce temps de me lire pour me prolonger un peu en vous ? Avec un don irrésistible pour dire le clair-obscur des sentiments, Bernard Giraudeau embarque ses lecteurs, en compagnie de l'inconnue qu'il veut séduire, vers des ailleurs nés d'un imaginaire construit sur l'aventure, le désir de vivre et d'aimer.
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En avril 1921, Suzanne Pasquier est une actrice de théâtre reconnue à Paris. Elle dévoue sa vie à la scène et travaille avec Éric Vidame, un metteur en scène de talent et novateur d’un petit théâtre de la rue des Carmes, pour lequel elle éprouve une admiration ambiguë. Belle et courtisée, Suzanne ne manque pas d’admirateurs, dont notamment les trois jeunes frères Baudoin, qui par un heureux hasard vivent dans le village natal du père du clan Pasquier, Raymond, dans le Val-d’Oise. À la suite de la déception de ne pas se voir attribuer, par Vidame, un rôle qu’elle ambitionnait, Suzanne accepte finalement la proposition de l’ainé des Baudoin, Philippe, de venir passer quelque temps dans leur maison de Nesles-la-Vallée. Toute la famille Baudoin lui fait les honneurs d’une princesse, sans pour autant changer son style de vie simple et chaleureux …
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