- Home
- >
- Science-fiction
- >
- Conan le triomphant
Robert Jordan
Conan le triomphant
Telima gémit quand Synelle empoigna sa noire chevelure et tira sa tête en arrière. – S’il te plaît ! implora-t-elle. Ses pleurs furent coupés net par la laine abattue sur sa gorge. L’homme en armure qui avait apporté le coffre tendit vivement une coupe en bronze pour recueillir le flot saccadé du sang. Avec indifférence, Synelle regarda les yeux de Telima s’embraser d’une terreur ultime, puis se faner dans le ternissement de la mort. Elle avait subi un nouvel échec, comme tant d’autres fois dans le passé, mais dussent un millier de femmes Mourir dans cette salIe, elle poursuivrait sa quête. Elle ramènerait Al’Kiir dans le monde des hommes.
Vous aimerez aussi
No pasarán, le jeu
Un magasin spécialisé, une caverne d'Ali Baba pour fanatiques de simulation sur petit écran. Mais le marchand, un vieil homme, remarque sur la poitrine d'Andreas un insigne auquel ses camarades n'avaient pas accordé d'attention. Il murmure « Ça ne finira jamais… » et leur donne un jeu. En leur ordonnant d'y jouer. Un jeu « d'enfer ». Quand le virtuel rejoint le réel, quand le passé pare l'actualité d'un désagréable air de déjà vu, le frisson n'est pas loin. Celui qui attend les trois héros de cette histoire est du genre « grand frisson ». Ils en ressortiront profondément bouleversés, tout comme le lecteur de ce roman qui se déroule sur fond de guerre, proche et lointaine à la fois, en Bosnie, et où ressurgissent les fantômes des poilus de 14-18, des martyrs de la guerre d'Espagne, des déportés de la Seconde Guerre mondiale. Une plongée passionnante dans l'étrange et dans la réalité, en même temps qu'une terrifiante approche des sentiments humains les plus vils.
La jeune fille et les clones
Sur Stratos, les femmes se reproduisent l’hiver par clonage. En été, les hommes entrent en rut et il faut les enfermer dans les Sanctuaires. Mais quelques-uns échappent à la police sexuelle et s’accouplent, proti pudor ! avec les femmes. Les « vars » qui naissent de ces unions sont élevés jusqu’à la puberté puis chassés du clan ; à eux d’en fonder un autre, s’ils le peuvent. Maia et Leie, sa sœur jumelle, se voient ainsi, très jeunes, réduites à explorer ce monde pastoral et le trouvent plutôt compliqué. Il y a des Radicales qui militent pour les droits des hommes ; des Perkinites qui au contraire, pour les éliminer, proposent la parthénogenèse ; et même un visiteur venu des étoiles pour proposer à Stratos de réintégrer le Phylum. Quoi, il y aurait eu sécession ? Pourquoi tous ces mystères : la Porte à Enigmes, le Mur d’Images, le Grand Modeleur ? Et comment faire bouger les choses ?
L’envers vaut l’endroit
Quatre milliards et demi de vivants aujourd’hui. Sept milliards en l’an 2 000. Et dix milliards en 2 025… C’est ce que l’on appelle une explosion démographique. Mais que dire des centaines de milliards de morts qui n’en peuvent plus de cette « thanatographie » galopante et redoutent plus que tout une guerre nucléaire qui grossirait leurs rangs de quelques milliards de recrues supplémentaires ? Alors les morts font savoir aux vivants qu’ils doivent s’organiser en conséquence. « Point d’armes, moins d’enfants », tel est le slogan qu’ils lancent. Et, si les vivants. n’en tiennent pas compte, les morts agiront… à leur manière.
L’Eve future
L’Ève Future (1886) est au roman ce que les « Poésies » de Mallarmé sont à la poésie : le chef-d’oeuvre de l’époque symboliste, l’anti-Zola, l’anti-Goncourt.
Villiers est le plus grand conteur fantastique français. La donnée est fantastique, ou de science-fiction, puisqu’il s’agit de créer une femme artificielle, qui évite les inconvénients des femmes réelles. Ce livre traite de l’amour impossible, pour une femme qui n’existe pas. C’est aussi un roman de la révolte, qui se termine sur le frisson du créateur de l’automate. Edison, face au silence glacé, à « l’inconcevable mystère » des cieux ; un roman proche du mythe de Faust autant que de Jules Verne, par l’anticipation scientifique ; un ouvrage philosophique parce qu’il médite sur l’être et le paraître. Le style est brillant, somptueux, insolite et ironique, comme Mallarmé l’a relevé : il mène « l’ironie jusqu’à une page cime, où l’esprit chancelle. »