Philippe Djian
Echine
Dan a sacrifié ses nuits, ses jours, ses amis, ses amours à l’écriture. Il avait du talent, il a eu du succès. Et puis, un jour, plus rien. La page est restée vierge, la source était tarie. Depuis, Dan écrit des scénarios pour la télévision. Sur commande. Sans honte et sans passion. Mais il y a son fils Hermann ; la bière mexicaine ; les femmes toujours belles parce qu’on les aime, et qui s’en vont parce qu’on les aime trop – ou mal ; les voisins homosexuels et attendrissants ; et puis les couleurs de la rue, la transparence de l’air. Etres qui se cherchent à tâtons et qui tous ont le mal de vivre, quotidien qui est le nôtre et qui, par la magie du verbe, devient littérature, mélange de tendresse et de violence, d’espoir et de désespérance, on retrouve ici l’univers de Djian : Dans la rue, les gens parlaient de leur facture de gaz et de la fin du monde.
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Tout en contournant le récif du Panthéon, je ruminais une question que je devais me poser mille et mille fois par la suite, une question que je sentais déjà familière à toutes mes fibres : « Allons! Qu'est-ce qu'il' y a encore? Qu'a-t-il encore inventé? » Oui, telle était la question qui, plus ou moins bien formulée, s'élevait du fond de mon coeur quand je voyais maman serrer les lèvres jusqu'à les vider de toute cou-leur, ou quand papa préludait en public à quelqu'une de ces colères théâtrales qui avaient fait, qui faisaient encore la terreur du clan.
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Le Lys rouge
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