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Yves Barou
Effervescences africaines – Artistes de Saint-Louis – Livre neuf
LIVRE NEUF – À Saint-Louis du Sénégal, une ville avec une géographie et une histoire hors du commun, la création fleurit à chaque coin de rue. De génération en génération s y transmet une culture, une atmosphère propice au geste inventif et à la beauté. La brousse n est pas loin et les percussions rythment le quotidien. Le fleuve charrie ombres et lumières en inondant le paysage d une riche palette de couleurs. Forte du métissage culturel, sa marque de fabrique, la ville de Saint-Louis est synonyme de poésie, d élégance, de tolérance et de créativité. Yves Barou, auteur d un premier livre de portraits d enfants du Sénégal, nous fait rencontrer, par la photographie et quelques mots glanés au cours de ses déambulations, quatre-vingt artistes ou artisans créateurs, des peintres et des sculpteurs mais aussi des stylistes et des graffeurs, ou encore des faux lions et des décorateurs de pirogues. Des personnages hauts en couleurs, attachants et rebelles, qui vont à l essentiel. Leurs mains, leurs regards, leurs rires, leurs mots nous parlent d eux, de leur travail et de leurs espoirs. Ces portraits, pleins d humanité, nous dévoilent des hommes et des femmes tournés vers l avenir, des artistes qui témoignent de l effervescence africaine.
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Deux heures à tuer au bord de la piscine
Victor Lanoux n’avait pas voulu, jusqu’ici, évoquer ses presque quatre fois vingt ans d’existence. Se confiait-il seulement à son oreiller ? Pas sûr. Devant cette piscine, il se raconte, enfin, pour la première fois… Quand Victor Lanoux trimballe sa carcasse au bord d’une piscine, d’un plan d’eau, avec même deux heures à tuer, il est permis de se poser des questions. Surtout que l’on sait que nulle caméra ne s’agite dans les parages campagnards. Et vous avez raison de trouver étrange le tête-à-tête de cet homme avec lui-même. De l’insolite, du baroque, du singulier, du jamais vu. Lanoux n’avait pas voulu, jusqu’ici, évoquer ses presque quatre fois vingt ans d’existence. Se confiait-il seulement à son oreiller ? Pas sûr. Devant cette piscine, il se raconte enfant, il quitte son amnésie, afin de se mettre à table et de faire une sorte de point. On croyait, certains privilégiés du moins, connaître le comédien, deviner l’homme au caractère peu malléable, voire fougueux. Il n’en était rien. Quand là, triturant ses bâtons qui l’aident à tenir debout, il nous distille les joies, les brûlures de son existence, il n’essaie pas d’enjoliver, d’apitoyer. Il est vrai, authentique, touche juste. Et, dans ces remous de la piscine, remous causés par sa canne d’homme blessé, d’homme à vif, on l’entend évoquer toutes les étapes de sa vie et se rappeler ce que lui avait dit le poète René Char : « Victor, la vie, c’est l’éclair. »
Bohèmes
C’était l’époque où Paris était la capitale du monde. Sur les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, entre le Bateau-Lavoir et la Closerie des Lilas, allaient les sublimes trublions qui inventaient l’art moderne et le langage du siècle : Jarry, son hibou et ses revolvers, Picasso, sympathisant anarchiste, Apollinaire, l’érotomane, Modigliani et ses femmes, Max Jacob et ses hommes, Aragon, le flambeur, Soutine, le solitaire, Man Ray, Braque, Matisse, Breton et les autres… Ils venaient de tous les pays. Ils étaient peintres, poètes, sculpteurs, musiciens. Fauves, cubistes, surréalistes, fêtards, amoureux – libres. Pendant trois décennies, ils menèrent le bal des plumes et des pinceaux. Leurs vies sont flamboyantes comme leurs œuvres. Et leurs œuvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes. Ils furent et restent les héros du temps des Bohèmes : un monde magnifique dont les reflets ne cesseront jamais de nous éclairer.
Walangan – Le delta du Sénégal en résistance – Livre neuf
LIVRE NEUF – Du Fouta Djallon, château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, en Guinée, jusqu’à Saint-Louis, l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale, en passant par le Mali et la Mauritanie, le fleuve fait fi des frontières et façonne des paysages authentiques généreux pour les yeux.
Un jour, ils auront des peintres
« Vous comprendrez, quand vous verrez l’Amérique, qu’un jour ils auront des peintres, parce que ce n’est pas possible, dans un pays pareil, qui offre des spectacles visuels aussi éblouissants, qu’il n’y ait pas de peintres un jour ». La prophétie date de 1933. Comme tous les autres Européens de retour des Etats-Unis, Matisse se dit envoûté Il annonce l’avènement d’une nouvelle ère, celle des peintres américains. Tout commence à Paris, le 1er juilet 1867, dans les fastes de l’Exposition Universelle : après la guerre de Sécession, les paysagistes d’outre-Atlantique, qui forment la première véritable école de leur pays, retrouvent, optimistes, le chemin de l’Europe. Mais les critiques français leur réservent ricanements et sarcasmes : « Cette exposition est indigne des fils de Washington. Au milieu de nos vieilles civilisations, les Américains font l’effet d’un géant fourvoyé dans une salle de bal. » … L’épopée des peintres américains racontée par Annie Cohen-Solal nous transporte de Paris à New-York, de Giverny à Chicago, de Pont-Aven à Taos, au Nouveau-Mexique, et s’achève à la Biennale de Venise, en 1948, lorsque sont présentées, pour la première fois en Europe, huit toiles de Jackson Pollok, un artiste inconnu des Européens de l’époque, mais bientôt célébré dans le monde entier comme le premier véritable maître américain.