Alejandra Vallejo-Nagera
Femme au bord de la crise de mère
Une maison où vivent des adolescents, c’est un champ de bataille permanent, une zone sinistrée sans espoir de reconstruction. Leur musique fait trembler les murs, le téléphone sonne sans arrêt, des montagnes de chaussettes sales s’amoncellent sous le lit. Nela, 15 ans, passe des heures à s’inspecter dans la glace, invente des stratagèmes diaboliques pour sortir en boîte jusqu’à trois heures du matin et pioche sans scrupules dans le placard de sa mère. Javi, 11 ans, connaît ses premiers émois amoureux, ce qui a au moins l’avantage de lui réapprendre le chemin de la salle de bains. Un livre drôle et féroce à la fois, où se reconnaîtront tous les parents, mais aussi les ex-ados que nous sommes.
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Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.
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