Pierre Barret, Jean-Noel Gurgand
Ils voyageaient la France
« Ils ont des chefs, un mot d’ordre ‘et des signes particuliers pour se reconnaître », signale en 1809 le commissaire général de Lyon. ils? Les compagnons, ces ouvriers singuliers qui ont des cathédrales dans la mémoire et se proclament Enfants de Salomon, de maître Jacques ou du père Soubise. Ils’ se transmettent des rituels mystérieux, défilent en gibus avec des airs compassés de bourgeois, baptisent au vin rouge les drôles de noms qu’ils se donnent; s’entrebattent à mort ou s’entraident à vie, c’est selon, portent le Beau dans leurs mains et mettent en couplets la condition ouvrière sur l’air de Caressons-nous Lisette. Qui sont-ils en vérité? Après avoir marché sur les traces des pèlerins de Saint-Jacques (Priez pour nous à Compostelle), P. Barret et J. N. Gurgand ont cette fois suivi celles des compagnons du tour de France traversant, balluchon à l’épaule, les paysages du XIXe siècle. Là encore il s’agit d’un voyage. L’anecdote est d’époque, mais l’important est de toujours : le grand secret des ouvriers du Devoir, c’est que l’homme porte en lui tous les chefs-d’oeuvre.
Vous aimerez aussi
Mozart – L’itinéraire libertin
De Mozart on connaît bien sûr l'enfant prodige, l'adolescent rebelle, le génie foudroyé à trente-cinq ans. Mais il en est un autre, plus proche de nous, qu'Eve Ruggieri accompagne tout au long d'un itinéraire sentimental et libertin où l'on découvre son insatiable soif d'amour et de plaisirs. Des premiers émois de l'adolescence, des palpitations de Chérubin, aux jeux érotiques chez la Cousinette : d'une folle passion abusée aux conquêtes musiciennes transposées de l'alcôve aux scènes d'opéra, il n'est de note chez Mozart qui ne chante les feux du cœur et des sens. C'est à cette délicieuse fête intime que vous êtes conviés.
L’infant de Parme
Au milieu du XVIIIe siècle, le petit infant de Parme, Ferdinand, est l'objet d'une expérience sans précédent. Désirant en faire un prince moderne, sa mère, Louise Elisabeth, fille de Louis XV, lui donne pour instituteurs l'élite des philosophes français. Convaincus que l'éducation fait l'homme, ils vont pouvoir expérimenter sur lui le bien-fondé de leurs théories. Alors que toute l'Europe des Lumières a les yeux tournés vers lui, l'enfant porte sur ses frêles épaules les espoirs de la nouvelle philosophie. Deviendra-t-il le prince éclairé que chacun espère ?
Dix jours qui ébranlèrent le monde
Dix jours qui ébranlèrent le monde de l’Américain John Reed (1887-1920) retrace avec une intensité et une vigueur extraordinaires les premières journées de la révolution russe d’Octobre 1917. John Reed parcourt en toute liberté Petrograd, la « capitale rouge », recueille les analyses des principaux acteurs politiques et écoute le peuple de Petrograd dans les cercles qui se formaient sur les places publiques, à la porte des boulangeries, à l’intérieur des casernes. Plus qu’une simple énumération des faits ou un recueil de documents, John Reed propose une série de scènes vécues, des tableaux pris sur le vif. De retour aux États-Unis, il rassemble l’essentiel de ses observations et revit, dans l’urgence, cette aventure humaine dont il apparaît encore aujourd’hui comme l’un des témoins les plus proches.
Un antisémitisme ordinaire
Un siècle et demi après l'émancipation des Juifs par la Révolution française, le régime de Vichy promulguait une législation qui faisait d'eux des parias dans leur patrie. En présence de ce droit antisémite, il importe de savoir ce que fut l'attitude de l'administration, des juridictions et des milieux professionnels concernés. S'agissant du Barreau, ce livre, fruit de recherches dans les archives professionnelles et judiciaires, retrace comment, au-delà des réactions individuelles, l'émergence d'un antisémitisme érigé en règle ordinaire de la société française ne suscita ni refus de principe, ni rejet massif, ni protestation collective.