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Jude Deveraux
La brute apprivoisée
– Le duc de Peregrine ? Mais tu es folle ! Si tu épouses cet homme, ta vie sera un enfer. En dépit des avertissements, Liana s’entête. Elle a vu défiler d’innombrables prétendants, qui lui débitaient des compliments insipides tout en lorgnant sa dot. Pas un seul n’a fait battre son coeur comme ce colosse roux aux manières détestables. Le souvenir de leur brève étreinte, près d’une source, suffit à la faire défaillir. A peine le mariage célébré, Peregrine arrache sa jeune épouse à sa famille pour l’emmener dans son domaine : un château à demi ruiné, d’une saleté repoussante et peuplé d’une bande de sauvages. Liana pourrait à la rigueur s’accommoder de l’inconfort de sa nouvelle demeure. Mais son mari la délaisse chaque nuit pour retrouver son harem de servantes-maîtresses, arrogantes et stupides. C’en est trop : il faut mater ce rustre ! L’épreuve sera rude. Mais sous son apparente douceur, Liana dissimule une volonté inflexible !
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Charmes de Venise
Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire, le mot » charme » venu du latin carmen, signifie » enchantement magique, grand agrément, puissant attrait « … Depuis des siècles, Venise exerce une telle fascination sur les hommes qui l’ont bâtie, défendue, embellie, représentée, décrite ou rêvée. Pourquoi s’en étonner ? Cette cité unique au monde, véritable thalassocratie qui connut pendant plus de mille ans un prestige et une puissance sans précédent, a rassemblé dans un espace incroyablement restreint tout ce que le génie humain peut créer quand il est soutenu par des esprits soucieux d’indépendance, de gloire et de merveilleux. La beauté poignante de ce lieu attire les plus grands esprits littéraires ou artistiques, qui en feront leur résidence d’élection. Poètes, musiciens, peintres, seront bouleversés et inspirés par les splendeurs et les misères de la plus belle courtisane de l’Europe. Les ombres des visiteurs prestigieux qui l’ont tellement célébrée planent encore sur Venise. Les fantômes de ses enfants talentueux sont présents où que se tourne le regard. Venise n’est pas une, elle est cent, elle est mille, elle est quinze siècles de génie, d’histoire et de beauté.
Le dernier des justes
Selon une antique tradition talmudique, le salut du monde repose sur trente-six justes, les Lamed-waf, en qui se cristallise la souffrance humaine. Rien ne les distingue des autres hommes; ils s’ignorent souvent eux-mêmes mais, sans eux, l’humanité étoufferait de douleur. Or la légende veut que Dieu ait accordé au rabbin Yom Tov Lévy la grâce de faire naître un juste par génération dans sa descendance. Ceci se passait au Moyen Age que d’aucuns nomment Age des Ténèbres et qui fut aussi celui des clartés sinistres projetées par les bûchers de l’Inquisition. Les siècles suivants, bien qu’appelés siècles de lumière, ne lui cédèrent en rien sur ce point-là et, justes ou non, les descendants du rabbin connurent plus que leur lot de persécutions qui les ont obligés à fuir à travers l’Europe en quête d’un havre de paix.
Institutrice au coeur du siècle
1943 : » Dans ma classe, cet octobre-là, trois petits garçons portaient, sur leur vêtement, l’étoile jaune. Un matin, une femme de service, affolée, vint me prévenir que « »la Gestapo était dans le bureau du directeur ». La Gestapo était devenue le symbole de la terreur. Par le gymnase dont je possédais la clé, j’ai fait passer les trois petits garçons dans la cour de l’école des filles … » Pupille de la nation, Alix Lataillade débute à dix-neuf ans, dans une petite commune bordelaise, une vie d’institutrice formée dans la tradition Jules Ferry. Mais au coeur du siècle, les événements se précipitent : l’école devient un refuge où les orphelins de la guerre civile espagnole retrouvent le goût de vivre. Plus tard, dans le Vincennes de l’Occupation, la jeune femme devra non seulement égayer et protéger ses élèves, mais aussi ses enfants, car un mari enrôlé dans » l’armée des ombres » la laisse sans nouvelles, sans argent, et lui fait courir des risques insensés. Au courage ordinaire, celui de tous les jours, elle ajoute une participation active à la Résistance. Comment le grand amour d’un chirurgien allemand qui dirige depuis Paris la Résistance hongroise lui permettra-t-il d’échapper à Auschwitz ? Une fois encore, la réalité dépasse la fiction.
L’île des esclaves
Marivaux n'est pas seulement le magicien des ravissements, des confusions et des conspirations amoureuses. Notre siècle, qui a le goût des paraboles sociales, redécouvre ses pièces en un acte, comme cette Colonie subversive où les femmes ont l'idée de prendre le pouvoir… L'île des esclaves est aussi une utopie, entre la fable philosophique et la comédie à l'italienne. Sur l'île de » nulle part « , deux couples de maîtres et d'esclaves échangent leur condition le temps d'un » cours d'humanité « . Le serviteur se donne trois ans pour corriger le seigneur de sa barbarie et de sa superbe, trois ans pour le rendre humain, sensible et généreux. Venu d'une époque qui ne connaissait pas la lutte des classes, ce conte étonne par son amertume et sa souriante cruauté.