Michel Tournier
La couleuvrine
La citadelle de Cléricourt se rendra-t-elle aux troupes anglaises qui l’assiègent ? Le sage Faber et son fils, l’insupportable petit Lucio, vont-ils finir par s’entendre ? Comment le commandant anglais, l’énorme et grotesque Exmoor, parvient-il à battre Faber aux échecs ? Jeté en prison pour avoir allumé la mèche de la couleuvrine, pourquoi Lucio en est-il triomphalement libéré ?
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La goutte d’or
Idriss gardait ses chèvres et ses moutons non loin de l'oasis de Tabelbala quand une Land Rover a surgi. Une jeune femme blonde aux jambes nues a pris en photo le petit berger saharien. Sa photo, elle la lui enverra dès son retour à Paris. Idriss a attendu en vain. Son image volée ne lui a pas été rendue. Plus tard, quand il va partir vers le nord et jusqu'à Paris pour chercher du travail, il va se heurter à des images de lui-même qu'il ne reconnaîtra pas. Perdu dans un palais de mirages, il s'enfoncera dans la dérision jusqu'à ce qu'il trouve son salut dans la calligraphie. Seul le signe abstrait le libérera de la tyrannie de l'image, opium de l'Occident.
Vendredi ou les Limbes du Pacifique
Tous ceux qui m’ont connu, tous sans exception, me croient mort. Ma propre conviction que j’existe a contre elle l’unanimité. Quoi que je fasse, je n’empêcherai pas que, dans l’esprit de la totalité des hommes, il y a l’image du cadavre de Robinson. Cela suffit – non certes à me tuer – mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes en somme… Plus près de la mort qu’aucun autre homme, je suis du même coup plus près des sources mêmes de la sexualité.
Vendredi ou la vie sauvage
Robinson, parti faire fortune en Amérique du Sud échoue, au gré d’un naufrage, sur une île déserte, que nulle carte ne signale. Il s’aperçoit alors très vite qu’il ne doit s’en remettre qu’à lui-même et à son ingéniosité pour survivre, dans une nature pas toujours très accueillante. Comment parviendra-t-il à supporter sa solitude ? Arrivera-t-il à imposer ses règles d’homme civilisé à cette nature sauvage et à la domestiquer ou bien est-ce elle, finalement, qui aura le dernier mot ?
Le Coq de bruyère
« Au fond de chaque chose, un poisson nage.
Poisson de peur que tu n’en sorte nu,
je te jetterai mon manteau d’images ».
Ces vers de Lanza del Vasto placés en épigraphe de ce recueil de contes et récits définissent en peu de mots toute son esthétique. Comme des oiseaux dans les feuillages ou des crabes sous des rochers, des vérités sont en effet embusquées sous nos objets les plus familiers, tues sous la langue des gens que nous côtoyons chaque jour. Et ces vérités sont souvent subtiles, difficiles, parfois effrayantes, hideuses, magnifiques. C’est le rôle du métaphysicien de les exhiber dans leur terrible et incompréhensible nudité. C’est celui du conteur de les costumer selon leur vocation, de les faire danser sur la musique qui les habite. Comment le Père Noël donnerait-il le sein à l’Enfant Jésus? L’Ogre du Petit Poucet était-il un hippie? Un nain peut-il devenir un surhomme? Est-il possible de tuer avec un appareil de photographie? Le citron donne-t-il un avant-goût du néant? A ces questions — et à bien d’autres plus graves et plus folles encore — ce livre répond par des histoires drôles, navrantes, exaltantes et toujours exemplaires.