Simonetta Greggio
La douceur des hommes
Toute ma vie, j ai aimé, bu, mangé, fumé, ri, dormi, lu. De l avoir si bien fait, on m a blâmée de l avoir trop fait. Je me suis bagarrée avec les hommes pendant plus de soixante ans. Je les ai aimés, épousés, maudits, délaissés. Je les ai adorés et détestés, mais jamais je n ai pu m en passer La chaleur des hommes, qui m a si bien enveloppée, ne fait que me rendre plus odieux ce grand froid qui avance. Il n y a pas de bras assez puissants pour m en préserver, dans la nuit qui vient.
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Tout en contournant le récif du Panthéon, je ruminais une question que je devais me poser mille et mille fois par la suite, une question que je sentais déjà familière à toutes mes fibres : « Allons! Qu'est-ce qu'il' y a encore? Qu'a-t-il encore inventé? » Oui, telle était la question qui, plus ou moins bien formulée, s'élevait du fond de mon coeur quand je voyais maman serrer les lèvres jusqu'à les vider de toute cou-leur, ou quand papa préludait en public à quelqu'une de ces colères théâtrales qui avaient fait, qui faisaient encore la terreur du clan.
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