Georges Duhamel
La passion de Joseph Pasquier
Le dernier volume de la Chronique des Pasquier a pour personnage central un homme hors série, Joseph Pasquier, que sa volonté de richesse et de puissance va mener à la catastrophe. Et pourtant, «rien n’est jamais fini dans notre monde misérable».
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Juin 1316. Louis X le Hutin vient de mourir empoisonné. Pour la première fois depuis trois cents ans, un roi capétien disparaît sans qu’un fils lui succède. Ce quatrième volume des Rois maudits fait revivre les luttes acharnées qui vont être livrées afin de s’emparer de la Régence. C’est le frère du roi mort, le comte de Poitiers, qui l’emportera. Pour préparer son accession au trône, il s’appuiera sur une certaine loi salique, cette « loi des mâles », en vérité adaptée pour la circonstance, qui constituera désormais le règlement de succession de la monarchie française. La disparition du fils posthume de Louis le Hutin permet au comte de Poitiers de devenir Philippe V, dit le Long.
La mare au diable
De son côté, l’homme du travail est trop accablé, trop malheureux et trop effrayé de l’avenir, pour jouir de la beauté des campagnes et des charmes de la vie rustique. Pour lui aussi les champs dorés, les belles prairies, les animaux superbes, représentent des sacs d’écus dont il n’aura qu’une faible part, insuffisante à ses besoins, et que, pourtant, il faut remplir, chaque année, ces sacs maudits, pour satisfaire le maître et payer le droit de vivre parcimonieusement et misérablement sur son domaine.
La goutte d’or
Idriss gardait ses chèvres et ses moutons non loin de l'oasis de Tabelbala quand une Land Rover a surgi. Une jeune femme blonde aux jambes nues a pris en photo le petit berger saharien. Sa photo, elle la lui enverra dès son retour à Paris. Idriss a attendu en vain. Son image volée ne lui a pas été rendue. Plus tard, quand il va partir vers le nord et jusqu'à Paris pour chercher du travail, il va se heurter à des images de lui-même qu'il ne reconnaîtra pas. Perdu dans un palais de mirages, il s'enfoncera dans la dérision jusqu'à ce qu'il trouve son salut dans la calligraphie. Seul le signe abstrait le libérera de la tyrannie de l'image, opium de l'Occident.
Le jardin des bêtes sauvages
Tout en contournant le récif du Panthéon, je ruminais une question que je devais me poser mille et mille fois par la suite, une question que je sentais déjà familière à toutes mes fibres : « Allons! Qu'est-ce qu'il' y a encore? Qu'a-t-il encore inventé? » Oui, telle était la question qui, plus ou moins bien formulée, s'élevait du fond de mon coeur quand je voyais maman serrer les lèvres jusqu'à les vider de toute cou-leur, ou quand papa préludait en public à quelqu'une de ces colères théâtrales qui avaient fait, qui faisaient encore la terreur du clan.