Jacques Wilhelm
La vie quotidienne des parisiens au temps du Roi-Soleil -1660-1715
Paris, à la fin du XVIIe siècle est, avec ses quatre à cinq cent mille habitants, la ville la plus peuplée d’Europe. L’absence du roi et des ministres n’empêche point qu’elle reste la capitale où tous les grands corps de l’État, toutes les grandes institutions ont leur, siège, où les courtisans ont gardé leurs hôtels. Grands et moyens bourgeois, artisans et menu peuple s’y côtoient. Si Versailles est la « vitrine de la France, Paris en est le coeur vivant. Nouvelles places, splendides monuments, boulevards plantés l’ont beaucoup embelli. La vie culturelle y est intense. Mais le centre de la ville garde son tissu urbain médiéval. Entassées dans d’étroits logis insalubres, les classes modestes vivent pauvrement. Grâce au lieutenant général de police et à l’éclairage des rues, une relative sécurité règne dans la capitale, toujours sale et encombrée pourtant. L’hôpital reste, selon Saint-Simon « la honte et le supplice des pauvres ». Mais la propagande royale magnifie des résultats parfois décevants. Le roi, coupé de son peuple, connaît-il ses souffrances, s’en désintéresse-t-il ou feint-il de les ignorer ?