Georges le Tervanick
L’Année Terrible
En décembre 1908, Jules Garçon, jeune écrivain originaire de Saint-Pol-sur-Ternoise, dans le Pas-de-Calais, termine, sous le pseudonyme de Georges le Tervanick, la transcription des souvenirs de Dominique Thelliez relatifs à son engagement dans la guerre franco-prussienne de 1870. Car il faut dire que son enfance, comme tant d’autres, a été bercée par les récits de cette guerre et, sans doute, par nombre de couplets revanchards ayant pour thème l’Alsace et la Lorraine. Jules Garçon entend donc témoigner à la fois des souffrances et du désarroi de toute une génération, celle de ses grands-parents, et de la modeste grandeur de deux hommes : Dominique Thelliez, « un vieux, brave troupier », et Léopold Foulon, son propre grand-oncle, « mobile » du Pas-de-Calais. Deux « obscurs », acteurs à peine, niais témoins actifs, attristés souvent, souvent malicieux, discrètement critiques, de cette campagne lamentable où les humbles, servirent de pions dans le jeu de dirigeants politiques et militaires d’une confondante incompétence.