Eugène Labiche
Le voyage de monsieur Perrichon
Nous sommes en 1860. Monsieur Perrichon offre à sa femme et sa fille Henriette un voyage en Suisse. A la gare de Lyon, deux jeunes amis, Daniel et Armand, tentent de découvrir la destination de la famille Perrichon, car ils souhaitent rester auprès d’Henriette, dont ils sont tous les deux épris. Tous s’installent à l’Auberge près de la Mer de Glace. Au milieu de quiproquos et de péripéties commencent les mésaventures de Monsieur Perrichon, avec un militaire, le Commandant Mathieu, les employés des douanes, et la justice.
Les deux prétendants à la main de sa fille tentent de rentrer dans les bonnes grâces de Monsieur Perrichon : « Je le tiens ! Comme la vanité tient l’homme » dira l’un d’entre eux … De retour à Paris, Monsieur Perrichon saura-t-il distinguer le gendre idéal du manipulateur ? …
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Dona Prouhèze : Qu'ai-je voulu que te donner la joie ! Ne rien garder ! Etre entièrement cette suavité ! Cesser d'être moi-même pour que tu aies tout ! Là où il y a le plus de joie, comment croire que je suis absente ? Là où il y a le plus de joie, c'est là qu'il y a le plus Prouhèze ! Je veux être avec toi dans le principe ! Je veux épouser ta cause ! Je veux apprendre avec Dieu à ne rien réserver, à être cette chose toute bonne et toute donnée qui ne réserve rien et à qui l'on prend tout ! Prends, Rodrigue, prends mon cœur, prends, mon amour, prends ce Dieu qui me remplit ! Le Soulier de satin occupe une place à part dans l'histoire du théâtre au XXe siècle. Cette pièce, qui a pour scène le globe terrestre tout entier, et qui se passe à l'âge d'or espagnol, rejoue pour nous tous les drames intimes de Claudel, le déchirement que le désir et l'amour apportent dans la chair. Le style, lui, englobe tous les styles, du burlesque au mystique, du tragique au poétique. Tout Claudel s'y est accompli, ouvert, illuminé.
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