Susie Morgenstern
Les deux moitiés de l’amitié
Salah a des copains, des frères et sœurs, des camarades, de la famille en Algérie, mais pas d’amis. Il a le téléphone, mais personne à appeler. Il a un annuaire, mais tous ces noms d’inconnus rangés par villes et par ordre alphabétique lui donnent le vertige. Pourtant il meurt d’envie de décrocher le combiné, de faire tourner le cadran avec ses doigts, de dire » Allô ? » et d’entendre une voix lui répondre. Ce sera son premier coup de fil. Et peut-être son premier ami. Quand enfin il se jette à l’eau et compose un numéro pris au hasard dans l’annuaire, c’est une fille qui lui répond. Elle est en CM2 comme lui. Elle s’appelle Sarah. Elle est juive. Une seule lettre de différence entre leurs deux noms. Des siècles d’histoire, de culture et de religion de différence entre leurs deux peuples. Et si la solution, c’était de se parler ? Se raconter des secrets, se conseiller des lectures, se confier ses passions, ses questions, ses soucis ? » Le téléphone vous accepte tel que vous êtes. » Il n’y a pas que lui. L’amitié aussi. Ce livre est paru une première fois dans la collection » Bibliothèque de l’Amitié », chez G.T. Rageot, il y a vingt ans, en 1983, à une époque où personne n’avait encore de téléphone portable.