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Michel Malherbe, Philippe Gaudin
Les philosophies de l’humanité
Contrairement aux systèmes scientifiques, les grandes philosophies ne sont jamais périmées, elles traversent l’histoire et restent vivantes et riches d’enseignement. Ce » patrimoine » philosophique rassemble les grands systèmes d’interprétation de l’homme. Les visions totalitaires du monde se sont effondrées, les religions ont perdu leur primat sur les consciences et la philosophie est maintenant plus que jamais appelée au secours de l’individu et de la définition de son identité. Ce livre propose un tour du monde de l’ensemble des philosophies et de ce qu’elles peuvent nous apporter. Une première partie brosse un panorama complet et facilement accessible de la philosophie occidentale dans le mouvement global de l’Histoire. Elle n’a jamais été dans une bulle étanche et n’a jamais cessé d’être façonnée par toutes sortes d’influences culturelles. On prend ensuite des chemins de traverse pour aller chercher la philosophie ailleurs que dans sa stricte définition académique et occidentale. Enfin, il est question des défis auxquels la philosophie est confrontée aujourd’hui et de ce qu’elle a à nous dire. L’ensemble est complété de monographies sur une trentaine de philosophes parmi les plus célèbres.
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Eloge de l’oisiveté
« Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n’y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment. »
« L’Éloge de l’oisiveté » est une pépite dénichée dans l’œuvre immense et protéiforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s’attaquer aux fondements mêmes de la civilisation moderne. Derrière l’humour et l’apparente légèreté du propos se cache une réflexion de nature à la fois philosophique et politique qui s’exprime avec une ironie mordante : “Il existe deux sortes de travail : le premier consiste à déplacer une certaine dose de matière à la surface de la terre ; le second à dire à quelqu’un d’autre de le faire.”
Ennemis publics
Tout, comme on dit, nous sépare – à l’exception d’un point, fondamental : nous sommes l’un comme l’autre des individus assez méprisables. J’ai eu un père mélancolique et puissant, silencieux et guerrier, joueur d’échecs, insondable, lucide et incrédule, solitaire et souverain. Un grand dirigeant d’entreprise, le souvenir que j’en ai, est celui qui sait dire « Salade pour tout le monde ! » au bon moment. Il n’est pas impossible que vous ayez déjà mis de votre côté les rieurs, les sourieurs, les qui ont de l’humour alors que, moi, c’est bien connu, je n’en ai aucun. Il est possible au fond que le fait de ne pas avoir eu de mère vous renforce, mais alors c’est d’une manière qu’on ne souhaiterait à personne. Je revois Aragon, poussant la porte du bar, haute silhouette, chapeau à larges bords, cape marocaine sur un costume de lin gris, très élégant, qui lui donnait, huit ans après la mort d’Elsa, le même air de deuil inconsolé. A certaines personnes, peut-être, il est arrivé de faire l’amour dans un état de pleine lucidité ; je ne les envie pas. Tout ce que je suis, moi, arrivé à faire dans un état de pleine lucidité, ce sont mes comptes ; ou ma valise. Je peux faire toutes les mises au point possibles et imaginables : je ne ferai qu’aggraver mon cas de salaud de bourgeois qui ne connaît rien à la question sociale et qui ne s’intéresse aux damnés de la terre que pour mieux faire sa publicité.

