Gérard Marie Henry
L’OMC
La mondialisation et la libéralisation des échanges sont soumises à des critiques multiples de la part de groupes de pression qui veulent défendre les « victimes du capitalisme », Faut-il admettre le caractère inéluctable du nouveau protectionnisme alors que c’est à l’ouverture des échanges que les pays développés doivent leur prospérité et qu’il faudrait tout faire pour que les pays en développement suivent la même voie ?
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L’arnaque – La finance au-dessus des lois et des règles
Il est un aspect de la crise financière qui a été peu abordé, sinon à la marge, lors de scandales ponctuels comme l’affaire Maddoff : les rapports du capitalisme financier avec la fraude et la délinquance. Or ils sont des plus troubles. Magistrat, auteur de plusieurs livres sur l’évolution contemporaine de la criminalité, en particulier économique, Jean de Maillard apporte un éclairage nouveau sur le développement du capitalisme dérégulé depuis une trentaine d’années. À rebours des idées reçues, il rattache l’écroulement de l’économie de l’automne 2008 à une histoire longue, où la fraude a servi de variable d’ajustement et de mode de gestion de l’économie depuis le triomphe des idées néolibérales. La sphère financière s’est en effet déployée autour du brouillage de plus en plus prononcé des critères du légal ou de l’illégal. Aussi les incantations sur les thèmes de la moralisation et la régulation ne risquent-elles guère d’avoir de prise sur une activité qui s’est constituée précisément pour contourner les normes. De lecture obligatoire pour les politiques en charge de remédier à la crise, l’ouvrage sera utile aussi au citoyen confronté aux retombées de pratiques qui lui restent incompréhensibles à s’en tenir aux discours officiels ou autorisés. Il fournit des clés pour déchiffrer un domaine particulièrement opaque.
Le défi de l’argent
George Soros est le gourou des marchés financiers. Quand il achète des mines d’or, le métal jaune monte. Et l’or baisse si l’on apprend qu’il a vendu. Celui qui aurait investi 50 000 francs dans son Quantum Fund en 1969 serait aujourd’hui à la tête de 60 millions ! Soros est devenu malgré lui l’homme qui fait trembler les marchés et le symbole de la spéculation internationale. Et pourtant, il est l’un des plus féroces critiques de ce système : « Si les marchés ne sont pas réglementés rapidement, explique-t-il, nous allons au-devant de catastrophes pires que celles des années trente. » Milliardaire, il est aussi philosophe et philanthrope : il donne chaque année 300 millions de dollars pour faire vivre un réseau de fondations qui, en particulier, aident l’Europe de l’Est et la Russie à sortir du communisme. Ce prophète est l’un des hommes les plus influents et aussi l’un des plus mystérieux qui soient. Ses fondations enseignent la tolérance et les valeurs démocratiques. Il a bloqué la fuite des savants russes vers l’Ouest. Que pense-t-il de la France au plan de la croissance ? de l’Europe ? de notre avenir ? Il répond d’une manière fulgurante à toutes les questions que nous nous posons. La philosophie qui l’a conduit à devenir le plus grand financier du monde a été, pendant des années, un secret bien gardé. La voici révélée.
Les coulisses du commerce équitable
Les ravages de la mondialisation conduisent les citoyens à rechercher des moyens de peser sur l’évolution de la société. Leur consommation en est un. À la fin des années 1990, le concept de commerce équitable conquiert le grand public avec un produit-phare, le café. Très vite, tout produit se prête à sa version « équitable », l’équitable devient tendance. C’est un petit business qui monte. Son concept repose sur un triple engagement, celui des producteurs et des consommateurs arbitré par de nouveaux intermédiaires, les « acteurs » de l’équitable : les consommateurs paient « un peu plus cher » un produit acheté à un prix supérieur aux cours mondiaux pour assurer un revenu décent aux petits producteurs du Sud. Les acteurs veillent au respect des normes sociales et environnementales. Qu’en est-il de la promesse que les uns et les autres se font ? Les organisations relais et entreprises qui font de l’équitable tiennent-elles leurs engagements ? Qui est vraiment gagnant ? Répondre à ces questions, c’est éclairer d’un jour cru un aspect que certains « commerçants de la bonne conscience » aimeraient tenir secret. Initié par le militantisme citoyen, largement instrumentalisé par les bureaux de marketing, le commerce équitable a été récupéré par les marchands d’illusion. En se donnant à la grande distribution et à quelques transnationales en quête d’honorabilité, les adeptes de la marchandisation de l’équitable ont ouvert la boîte de Pandore. Christian Jacquiau a mené l’enquête pendant deux ans. Il nous invite dans l’arrière-boutique d’un secteur méconnu et nous dévoile les dérives et abus commis au nom de l’équitable.
L’horreur économique
Viviane Forrester, passionnée de littérature, férue de philosophie et de psychanalyse, a rencontré avec cet ouvrage un succès sans précédent. Dénonçant le culte de la rentabilité et la tyrannie du profit, l’auteur prend l’exact contre-pied de l’idéologie libérale qui prétend subordonner toute décision politique aux seuls impératifs de l’économie. Ce livre révolté n’est cependant pas révolutionnaire. S’inspirant largement des analyses de Hannah Arendt qui annonçait déjà les dangers liés au dépérissement du politique, devenu l’instrument privilégié de l’ordre économique existant, l’auteur appelle de ses voeux un renouveau du débat démocratique. L’intérêt essentiel de ce best-seller, écrit avec talent et conviction, est de révéler l’ampleur du désastre humain induit par la démission des élites et l’apathie du citoyen. Déploration vaine ou coup de colère salutaire, cet ouvrage s’inscrit résolument dans la tradition humaniste, stigmatisant la paresse et la lâcheté qui pérennisent l’injustice. Toute la question est de savoir si Viviane Forrester, après avoir été entendue, a des chances d’être écoutée. –Paul Klein