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Marie-Françoise Barbot
Marie de Bourgogne ou la fragilité des jours
Fille de Charles le Téméraire et dIsabelle de Bourbon, Marie de Bourgogne se voit contrainte de gouverner, à la mort de son père, à Nancy, en 1477. Son jeune âge, sa naïveté et les manigances de Louis XI vont, dans un premier temps, mettre en péril lunité des territoires durement conquis au cours du temps. Le mariage contracter avec Maximilien dAutriche, à qui elle donnera deux enfants, permettra par son petit-fils Charles Quint la création du Saint-Empire germanique. Ainsi, par des alliances successives, le rayonnement des Bourguignon sétendra sur une grande partie de lEurope et ce durablement puisque, aujourdhui encore, ses descendants règnent sur les cours européennes. La vie de Marie de Bourgogne fut pourtant des plus courtes ; une malencontreuse chute de cheval entraînera son décès, après dhorribles douleurs, à lâge de vingt-cinq ans.
Après Moy, Isabelle du Portugal, mère de Charles le téméraire, Marie-Françoise Barbot propose ce journal intime imaginaire dune femme, Marie de Bourgogne, que lhistoire oublie facilement, mais dont la sensibilité et la personnalité ont sauvé la cour de Bourgogne.
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« Tu t’attendais à quoi ? Je lui ai dit. Tu crois que ça va être facile de me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire comme ça ? J’ai lancé le cadre par terre, le verre s’est brisé mais comme c’était pas assez, j’ai bondi du lit et j’ai déchiré la photo, celle qu’il prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu’on ne connaissait pas à notre mariage qu’on est partis avant la fin. Il a eu l’air triste, plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été fou avec les photos. Parfois je me disais qu’il n’aimait les choses de la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c’est le contraire, rien ne me fait plus peur qu’une photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu’elle promet, qu’elle contient, mais sans le dire, en cachant bien son jeu. Je ne savais pas encore que c’était la meilleure chose qui puisse m’arriver, qu’il me quitte. Comment j’aurais pu le savoir ? Il était toute ma vie, sans lui je n’existais pas. »
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