Dany Cohn-Bendit
Nous l’avons tant aimée, la révolution
Mai 68 ça a toujours été mon Amérique à moi. Imagine ! T’as treize ans, des nattes, un cœur gros comme ça d’absolu, t’es pour les Indiens contre les cow-boys, tu rêves d’un prince charmant qui s’appellerait Robin des bois… et pendant que les grands (ceux de 20 ans) sont en train de vivre tes rêves dans le fracas d’un monde qui s’écroule malgré les charges endiablées d’un 20e de cavalerie qui ne sait plus où donner de la matraque, tu dois te contenter de rêver ta vie parce que les parents t’ont enfermée à double tour dans ta chambre ! La révolution, Maylis, tu la feras quand tu seras plus grande ! Plus grande ! J’en pleurais ! Je les aurais bouffés ! La haine ! Et j’ai dû ronger mon frein. Quelques années. Le temps de me sentir assez grande. Assez forte. Pour oser couper le cordon. Pour oser être. Pour oser vivre. Et un jour, ça a pété. « Bye bye dad ! » Bonjour la liberté, la vie, les luttes, l’espoir, la révolution ! Ohé les grands, j’arrive ! Mais déception, j’eus beau regarder partout autour de moi, pas trace de mes idoles d’un printemps trop bref. Tout juste quelques troisièmes couteaux ici et là, roides de trotskysme caporalisé et de maoïsme militarisé. Mais de tous ceux que j’avais entraperçus dans mes rêves, de tous ces enragés de liberté et d’égalité, de tous ces troubadours de l’espoir, de tous ces barbares féroces et joyeux… Point ! Évanouis, disparus !
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Dans le secret des princes
Cet homme, vous ne l’avez pas souvent vu ni entendu. « Ce ne sont pourtant ni la lumière ni la verve qui lui font défaut. Il a longtemps exercé l’une des plus cruciales et des plus mystérieuses charges de l’État : Alexandre de Marenches a dirigé pendant près de onze ans les services secrets français, sous deux présidents, Pompidou et Giscard d’Estaing. Ses interlocuteurs d’aujourd’hui sont les présidents, les rois et les puissants qu’il accepte de conseiller. » Cette femme, tout le monde la connaît : c’est Christine Ockrent. Séduite par ce personnage hors du commun, elle a réussi à le faire parler. Ce livre n’est donc pas plus une enquête qu’un interrogatoire : c’est un dialogue entre une grande professionnelle du journalisme et un grand professionnel du Renseignement.
La guerre des trois
Ils sont trois. Un président de la République à bout de souffle, un Premier ministre fidèle jusqu’à l’absurde, un ministre de l’Intérieur hanté par la trahison. Le roi Lear, Néron et Brutus, depuis plus de dix ans, se livrent une guerre suicidaire pour la droite, devant les Français sidérés. Le 29 mai 2005, cette empoignade à la limite du combat de rue, où tous les coups sont permis, a pris des proportions ubuesques, dangereuses pour notre pays. Pendant que le « trio maléfique » et leurs sicaires multiplient les complots, la France s’enfonce dans la déprime. C’est cette guerre de l’ombre, dans les coulisses des cabinets ministériels et des officines, que raconte Serge Raffy. Affaire Clearstream, divorce et raccommodage avec Cécilia, accident cérébral du Président, émeutes de banlieue, crise du CPE, coups bas et coups de théâtre… Un thriller politique dans lequel la réalité dépasse la fiction.
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Pour Bernard-Henri Lévy, comment ne pas s'attrister de l'état de crise, voire de décomposition, du progressisme contemporain ? Comment ne pas se souvenir du mot terrible de Sartre qui, dans la préface à Aden Arabie de Paul Nizan, définissait déjà la gauche de son époque comme « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? Et comment ne pas s'inquiéter, enfin, de ce que les héritiers du dreyfusisme et des combats antifascistes ont fait de leurs valeurs et du souffle qui inspira leurs aînés ? Trente ans après ses débuts, Bernard-Henri Lévy retrouve ici l'esprit de ses premiers livres.