Dany Cohn-Bendit
Nous l’avons tant aimée, la révolution
Mai 68 ça a toujours été mon Amérique à moi. Imagine ! T’as treize ans, des nattes, un cœur gros comme ça d’absolu, t’es pour les Indiens contre les cow-boys, tu rêves d’un prince charmant qui s’appellerait Robin des bois… et pendant que les grands (ceux de 20 ans) sont en train de vivre tes rêves dans le fracas d’un monde qui s’écroule malgré les charges endiablées d’un 20e de cavalerie qui ne sait plus où donner de la matraque, tu dois te contenter de rêver ta vie parce que les parents t’ont enfermée à double tour dans ta chambre ! La révolution, Maylis, tu la feras quand tu seras plus grande ! Plus grande ! J’en pleurais ! Je les aurais bouffés ! La haine ! Et j’ai dû ronger mon frein. Quelques années. Le temps de me sentir assez grande. Assez forte. Pour oser couper le cordon. Pour oser être. Pour oser vivre. Et un jour, ça a pété. « Bye bye dad ! » Bonjour la liberté, la vie, les luttes, l’espoir, la révolution ! Ohé les grands, j’arrive ! Mais déception, j’eus beau regarder partout autour de moi, pas trace de mes idoles d’un printemps trop bref. Tout juste quelques troisièmes couteaux ici et là, roides de trotskysme caporalisé et de maoïsme militarisé. Mais de tous ceux que j’avais entraperçus dans mes rêves, de tous ces enragés de liberté et d’égalité, de tous ces troubadours de l’espoir, de tous ces barbares féroces et joyeux… Point ! Évanouis, disparus !
Vous aimerez aussi
Pour échapper à un sous-développement qui ne cesse de s’aggraver, les peuples du tiers monde ne sauraient compter sur l’aide désintéressée d’un système, dont la raison d’être est le profit. Ils doivent, d’abord, revendiquer trois droits : à la différence, au développement et à l’indépendance. À partir de là, le passage par une étape bourgeoise apparaît inévitable, tant que les conditions socio-économiques de la rupture ne seront pas réunies. Mais il ne peut s’agir que d’une étape : lorsque la contradiction principale, qui caractérise la situation de la classe dominante dans ces pays sera devenue assez forte, la scission avec le monde capitaliste s’imposera d’elle-même. Tel est le schéma révolutionnaire que propose ici J.-P. Blondi et qui nous concerne directement, dans la mesure où un tiers-socialisme peut apporter aussi la réponse à la crise que traverse un monde industriel prisonnier de sa propre croissance.
Mitterrand et les 40 voleurs
7 avril 1994 : François de Grossouvre est retrouvé mort, suicidé dans son bureau à l’Élysée. Nouvelle affaire d’État. Conseiller et vieux compagnon du président de la République dont il est depuis trente-cinq ans l’éminence grise, Grossouvre connaît les moindres secrets de François Mitterrand. Depuis 1982 et mes premières grandes enquêtes sur la corruption socialiste, je le rencontre régulièrement, à l’abri des regards. Durant toutes ces années, il devient un ami et me livre d’inquiétantes confidences sur les coulisses de l’État PS, les réseaux de l’affairisme politique et les « 40 voleurs… » que le président de la République tolère autour de lui, encourage parfois, protège toujours.
Le dauphin et le régent
Edouard, Jacques : deux enfants de Georges Pompidou ? Bien sûr. Un aîné qui aime l'ombre et un cadet qui piaffe d'impatience ? Nul n'en doute. Des « amis de trente ans ? Peut-être. Deux complices qui ne sauraient devenir des rivaux ? Rien, désormais, n'est moins sûr. Car, dans l'histoire d'Edouard et de Jacques, il y a eu beaucoup de malentendus, quelques illusions et un certain nombre de duperies. Assez, en tout cas, pour que cette belle histoire tourne mal et conduise, inéluctablement, à un affrontement qui risque d'être fatal à l'un – ou à l'autre. C'est donc cette histoire, ses coulisses, ses enjeux, et son climat parfois cocasse, parfois douloureux, que Catherine Nay a voulu raconter dans ce livre.
La France de Vincent Auriol
La France de Vincent Auriol revient sur la politique française de la quatrième République entre 1947 et 1953.