- Home
- >
- Photographie
- >
- Nous l’avons tant aimée, la révolution
Dany Cohn-Bendit
Nous l’avons tant aimée, la révolution
Mai 68 ça a toujours été mon Amérique à moi. Imagine ! T’as treize ans, des nattes, un cœur gros comme ça d’absolu, t’es pour les Indiens contre les cow-boys, tu rêves d’un prince charmant qui s’appellerait Robin des bois… et pendant que les grands (ceux de 20 ans) sont en train de vivre tes rêves dans le fracas d’un monde qui s’écroule malgré les charges endiablées d’un 20e de cavalerie qui ne sait plus où donner de la matraque, tu dois te contenter de rêver ta vie parce que les parents t’ont enfermée à double tour dans ta chambre ! La révolution, Maylis, tu la feras quand tu seras plus grande ! Plus grande ! J’en pleurais ! Je les aurais bouffés ! La haine ! Et j’ai dû ronger mon frein. Quelques années. Le temps de me sentir assez grande. Assez forte. Pour oser couper le cordon. Pour oser être. Pour oser vivre. Et un jour, ça a pété. « Bye bye dad ! » Bonjour la liberté, la vie, les luttes, l’espoir, la révolution ! Ohé les grands, j’arrive ! Mais déception, j’eus beau regarder partout autour de moi, pas trace de mes idoles d’un printemps trop bref. Tout juste quelques troisièmes couteaux ici et là, roides de trotskysme caporalisé et de maoïsme militarisé. Mais de tous ceux que j’avais entraperçus dans mes rêves, de tous ces enragés de liberté et d’égalité, de tous ces troubadours de l’espoir, de tous ces barbares féroces et joyeux… Point ! Évanouis, disparus !
Vous aimerez aussi
Mitterrand et les 40 voleurs
7 avril 1994 : François de Grossouvre est retrouvé mort, suicidé dans son bureau à l’Élysée. Nouvelle affaire d’État. Conseiller et vieux compagnon du président de la République dont il est depuis trente-cinq ans l’éminence grise, Grossouvre connaît les moindres secrets de François Mitterrand. Depuis 1982 et mes premières grandes enquêtes sur la corruption socialiste, je le rencontre régulièrement, à l’abri des regards. Durant toutes ces années, il devient un ami et me livre d’inquiétantes confidences sur les coulisses de l’État PS, les réseaux de l’affairisme politique et les « 40 voleurs… » que le président de la République tolère autour de lui, encourage parfois, protège toujours.
Le pari du FN
Qui vote Front national et pourquoi ? Les protestataires, les racistes, les exclus, les antisémites ? Ce serait trop simple. Au-delà des discours même de l’extrême-droite, au-delà des sondages toujours sujets à caution, observons la géographie des votes. Les cartes révèlent à une échelle très fine et précise le trouble ressenti par de nombreux Français : disparition des relations de voisinage, expulsion des métropoles, blocage de l’ascension sociale. Le Front national paraît dès lors l’unique moyen de changer la donne. Pari désespéré, pari perdant en probabilité, mais pari logique… et contagieux. 30 cartes et infographies en couleurs.
Le grand tournant du socialisme
« Il n'est plus possible de se taire », écrit Roger Garaudy. II analyse la crise du mouvement communiste international, marquée par le schisme chinois, l'invasion de la Tchécoslovaquie et la dégénérescence de la théorie marxiste chez les dirigeants communistes. Écartant la polémique, le théoricien marxiste recherche les causes de cette crise et les découvre dans la nouvelle révolution cybernétique à laquelle ni le mouvement communiste, ni le monde capitaliste ne sont adaptés. Portant aussi un regard neuf sur la crise de Ia civilisation américaine, ce livre est un effort pour poser les problèmes cruciaux de la fin du XXè siècIe et pour préparer le grand tournant vers un socialisme à visage humain.
La tragédie du président
On ne se méfie jamais assez des journalistes. Pour n'avoir pas à courir derrière une mémoire qui n'a jamais cessé de me fuir, je prends des notes. C'est ainsi que, depuis plus de quinze ans, j'ai consigné sur des cahiers à spirale la plupart de mes conversations avec Jacques Chirac. Alors que son règne arrive à son couchant, il m'a semblé qu'il était temps de vider mes carnets. Je ne les avais pas écrits pour qu'ils restent à rancir au fond d'un tiroir mais parce que le métier qui mène mes pas consiste à faire la lumière sur tout. Telle est sa grandeur et sa misère. Si l'on veut garder sa part d'ombre, il ne faut pas fréquenter les journalistes. Ceci n'est donc pas une biographie au sens propre mais plutôt l'histoire d'une tragédie personnelle, devenue, sur la fin, une tragédie nationale.