Jeanne Roques-Tesson
Petites chroniques Athéniennes
Un jeune promeneur agressé par des voyous, des SDF transis, délogés avec perte et fracas des bains publics, un cordonnier astucieux qui gruge allègrement le fisc, des réfugiés montrés du doigt en pleine pandémie, une mère désespérée par son cancre de fils : au gré d’instantanés souvent malicieux, le lecteur côtoiera au plus près de leur quotidien ces Grecs qu’on dit Anciens, trop longtemps figés sur papier glacé. Croqués sur le vif avec leurs mesquineries, leurs naïvetés, leurs soucis d’élégance, aux prises avec des problèmes de couple ou des difficultés d’existence étonnamment proches des nôtres. Sur l’agora grouillante, résonnant des clameurs de poissonniers filous, il croisera dans l’échoppe du barbier, haut-lieu des plus croustillants ragots, un Socrate d’humeur folâtre, qui rêve ce matin-là d’aller se tremper les pieds dans l’Ilissos avec son ami Phèdre.
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