Françoise Mallet-Joris
Portrait d’un enfant non identifié
Nous sommes au début du xxe siècle. Le comte Dante Castellongo, marié depuis plusieurs années à la très jeune Fanny, ne lui a pas fait d’enfant par crainte d’une hérédité meurtrière qu’il n’ose lui avouer.
Lorsque les hasards de la vie lui font croiser les anarchistes de la « bande à Bonnot », pourquoi Dante accepte-t-il de partir à la recherche du petit garçon de Bonnot, sinon par obsession de la légende familiale et par angoisse de ce que serait son propre enfant à naître ?
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Celestino Marcilla, Madrilène de famille bourgeoise, a milité à gauche pendant les années qui précédèrent la guerre civile, puis combattu avec une bravoure remarquée dans les milices, puis s'est réfugié en France au moment de la défaite de 1939. Alors une fille – son unique enfant – lui est née, Pascualita, et sa femme est morte. Celestino a emmené sa fille avec lui à Paris, qu'il n'a pas quitté depuis. En 1959, elle a vingt ans, et il en a soixante-sept. Celestino, à Paris, vit de ses rentes, qui lui donnent une certaine aisance. Il ne fait rien, que penser ou rêver politique, passant ses journées à lire et à annoter des journaux et des livres, à écrire des articles de politique ou de sociologie qui sont refusés partout, et un ouvrage qui n'avance pas – au côté de Pascualita, qui n'a qu'indifférence et dédain pour les préoccupations ou plutôt l'obsession de son père.
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