Myron Levoy
Pris sur le vif
Personne ne savais grand-chose sur Adam Bates, à part qu'il était bizarre et renfermé. Il venait d'une classe d' »adaptation », comme ils disent, et je supposai qu'il avait été libéré pour bonne conduite, à la manière d'un prisonnier, afin de suivre le cours de sciences avec notre admirable classe « adaptée ». Il s'installa à côté de moi et il me plut tout de suite. Moi qui voulais devenir reporter photographe, je tenais là un excellent sujet…
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Mes apprentissages
« On ne meurt que du premier homme », écrivait Colette en 1909, au moment de son divorce. Vingt-cinq ans plus tard, la blessure n’est pas encore refermée. Mes apprentissages (1936) en témoigne. Si elle se penche sur ses premières années de femme, raconte ses souvenirs de jeune épousée et évoque des personnalités du milieu journalistique et du monde littéraire auxquels elle fut très tôt liée, Colette dresse surtout un saisissant réquisitoire contre son premier mari, Henry Gauthier-Villars (1859-1931), dit Willy. Le portrait charge qu’elle a tracé dans ces pages fut ciselé avec un art si parfaitement maîtrisé que l’image qu’elle y donne de Willy marqua les lecteurs pendant plus de cinquante ans. II fallut attendre les années 1980 pour qu’on revînt à un jugement plus nuancé. Rarement cruauté fut plus séductrice
Le jeu de l’amour et du hasard
Le père de Silvia (M. Orgon) souhaite que sa fille épouse le fils d’un de ses vieux amis. Mais Silvia, peu disposée à se marier, obtient de son brave homme de père l’autorisation d’observer, sous le déguisement de sa servante (Lisette), le jeune homme à qui sa famille la destine (Dorante), ignorant que ce dernier a eu la même idée qu’elle. Aussi, l’aventure, divertissante au début, tourne-t-elle au cauchemar pour elle lorsqu’elle se rend compte qu’elle est attirée par le valet, qui lui fait une cour discrète, alors que le comportement de celui qui se présente comme son promis lui fait horreur, d’autant plus que M. Orgon, qui s’amuse de la situation, refuse d’interrompre le jeu.
Britannicus
Britannicus est la deuxième grande tragédie de Racine. Pour la première fois, l’auteur prend son sujet dans l’histoire romaine. L’empereur Claude a eu de Messaline un fils, Britannicus, avant d’épouser Agrippine et d’adopter Néron, fils qu’Agrippine a eu d’un précédent mariage. Néron a succédé à Claude. Il gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie. Racine raconte l’instant précis où la vraie nature de Néron se révèle : sa passion subite pour Junie, fiancée de Britannicus, le pousse à se libérer de la domination d’Agrippine et à assassiner son frère…
Le mariage de Figaro
Chef-d’œuvre du théâtre français et universel, la pièce est en effet considérée, par sa dénonciation des privilèges archaïques de la noblesse et plus particulièrement de l’aristocratie, comme l’un des signes avant-coureurs de la Révolution française, donc comme une œuvre politique et satire de la société inégalitaire et de la justice vénale d’Ancien Régime. Louis XVI la qualifia « d’exécrable, qui se joue de tout ce qui est respectable » et dont « la représentation ne pourrait qu’être une inconséquence fâcheuse, sauf si la Bastille était détruite ». On attribue au grand révolutionnaire Danton le verdict « Figaro a tué la noblesse ! », et à Napoléon la sentence : « C’est déjà la Révolution en action ! ».

