Jacques Testart
Simon l’embaumeur ou la solitude du magicien
Simon est chercheur. Non conformiste, mal à l’aise au sein de la communauté scientifique, il observe sans complaisance le genre humain. Ses inventions – du « paquet-cadœuf » au « bordel à chats » – paraissent vaines ou cocasses mais elles font l’actualité et lui permettent de vivre. Jusqu’au jour où Simon rencontre un étrange homme gris, sorte de double de lui-même, qui changera le cours de son existence.
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Le dernier rivage
La découverte de l’énergie nucléaire est peut-être un des plus beaux fleurons de la science moderne, mais son utilisation pour fabriquer des bombes en constitue le plus grand danger. Chaque pays rêve de posséder H l’arme absolue » dans l’espoir de terroriser suffisamment ses voisins pour qu’ils n’aient pas à sen servir : telle est la théorie de la dissuasion, qui fait fond imprudemment sur notre sagesse. Les réactions en chaîne se produisent en politique aussi bien qu’en physique et il y a des fous partout. Qu’un petit pays lance la première bombe, les autres suivront. C’est ce qu’imagine Nevil Shute dans Le Dernier Rivage. En moins d’une semaine, toute vie disparaît dans un nuage de Poussière radioactive dans l’hémisphère Nord. On pourrait s’imaginer que cette poussière va se stabiliser. C’est compter sans les vents qui 1 entraînent irrésistiblement vers l’hémisphère Sud : dans six mois au plus, l’Australie sera le dernier rivage à succomber…
Henri IV, le passionné
Henri IV, a écrit lui-même à son sujet : « Les uns me blâment d’aimer trop les bâtiments et les riches ouvrages; les autres la chasse, les chiens et les oiseaux; les autres les cartes, les dés et autres sortes de jeux; les autres les dames et les délices de l’amour: les autres les festins, banquets et friandises; les autres les assemblées, comédies, bals, danses et courses de bagues… Mais aussi dirai-je que, ne passant pas la mesure, tout cela me devrait plutôt être dit à louange qu’à blâme! « D’ailleurs, je ferai voir à ces gens que je quitterais maîtresses, amours, chiens, oiseaux, brelans, bâtiments, festins, banquets et toutes autres dépenses de plaisir et de passe-temps, plutôt que je perde la moindre occasion et opportunité pour acquérir honneur et gloire. » Lorsque la nouvelle de sa mort tomba sur Paris, nous dit un témoin, elle éteignit « la lumière du plus grand roi de la terre et le meilleur ». En province, sur les chemins, des paysans hagards, les bras croisés, guettaient courriers et voyageurs susceptibles de leur donner quelques détails sur la « désastreuse nouvelle ». Lorsqu’ils apprirent que le « père du peuple n’était plus, ils se répandirent à travers champs, « comme brebis sans pasteur, ne pleurant pas seulement, mais criant et bramant comme forcenés ». Selon son habitude, André Castelot s’est rendu sur place afin de faire revivre celui qui fut peut-être le plus grand roi de notre Histoire et dont l’existence forme un extraordinaire roman.
Quand le destin bascule
Barbara Taylord Bradford nous offre, dans ce roman, l’histoire d’Audra, de Christina et de Kyle, trois femme qui sauront s »affirmer contre l’adversité, au fil de trois générations. Orpheline à quatorze ans, Audra est obligée de travailler comme aide-infirmière dans un hôpital du nord de l’Angleterre. Malgré la pauvreté, les épreuves, les chagrins, elle va tout faire pour arracher au sort contraire sa part d’amour et de bonheur. L’énergie d’Audra, son courage, sa force se retrouveront chez sa fille, Christina, qui rêve de devenir une artiste célèbre, puis chez sa petite-fille, Kyle, aussi belle qu’indomptable et qui entend, comme sa grand-mère et sa mère avant elle, choisir librement sa vie et faire plier le destin à sa volonté. Que Barbara Taylord Bradford analyse les mobiles secrets du coeur féminin, qu’elle décrive les landes du Yorkshire ou les milieux de la haute société new-yorkaise, ses dons de peintre et de psychologue, comme sa puissance créatrice, éclatent à chaque page.
La Moustache
Ayant vidé la poubelle sur le trottoir, il trouva vite le sac qu'on plaçait dans la salle de bains, en retira des coton-tiges, un vieux tube de dentifrice, un autre de tonique pour la peau, des lames de rasoir usagées. Et les poils étaient là. Pas tout à fait comme il l'avait espéré : nombreux, mais dispersés, alors qu'il imaginait une touffe bien compacte, quelque chose comme une moustache tenant toute seule. Il en ramassa le plus possible, qu'il recueillit dans le creux de sa main, puis remonta. Il entra sans bruit dans la chambre, la main tendue en coupelle devant lui et, s'asseyant sur le lit à côté d'Agnès apparemment endormie, alluma la lampe de chevet. Elle gémit doucement puis, comme il lui secouait l'épaule, cligna des yeux, grimaça en voyant la main ouverte devant son visage. « Et ça, dit-il rudement, qu'est-ce que c'est ? »