Stéphane Rials
Textes constitutionnels français
Mettre à la disposition d’un large public d’étudiants ou d’amateurs les textes constitutionnels majeurs, de la déclaration de 1789 à la Constitution de 1958, tel est le propos de ce recueil parfaitement à jour des dernières révisions constitutionnelles et de leurs divers prolongements légaux. Il sera ainsi tout aussi utile à l’historien qu’au juriste, au monde de ceux qui fréquentent les écoles et les universités qu’aux citoyens désireux de nourrir leur réflexion institutionnelle ou de réfléchir aux grandes étapes de l’exception constitutionnelle française.
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Henri IV
Dans la mémoire des Français, Henri IV est le seul roi à n’avoir connu aucune disgrâce. Sa mort l’a auréolé d’une indestructible popularité et son règne est vite devenu l’auberge espagnole de notre histoire. Le Gascon caustique méprisant la peur, l’homme d’action ennemi des parlottes, le bon vivant, l’homme de la poule au pot, le Vert-Galant sûr de ses conquêtes : autant d’images d’Epinal que Jean-Pierre Babelon réajuste sans parti pris ni complaisance, pour expliquer le phénomène Henri IV.Le 1er août 1589, assiégeant Paris en pleine rébellion, Henri III, victime d’un attentat, murmure à celui qui sera demain Henri IV :« Vous voyez comme vos ennemis et les miens m’ont traité. Il faut que vous preniez garde qu’ils ne vous en fassent autant. » Le dernier des Valois disparu, Henri de Navarre devient roi d’une France déchirée par les guerres de la Ligue, où la monarchie traverse un de ses pires moments.Cinq ans sont nécessaires au premier Bourbon pour ouvrir les portes de la capitale, quatre autres pour apaiser les armes et les consciences. Il ne lui reste que douze ans pour créer, avec l’aide de Sully, un Etat moderne : l’économie, l’agriculture, l’urbanisme, l’université, il n’a de cesse de tout réorganiser et de continuer la tradition monarchique séculaire, comme s’il avait su que peu de temps lui était octroyé pour accomplir sa tâche.Pour Henri IV, ce célibataire mal marié, qui se reconnaissait trois plaisirs, la guerre, la chasse et l’amour, la plus grande joie fut sans doute la naissance du dauphin, le futur Louis XIII. Il avait alors 48 ans. Après avoir rétabli l’unité de son royaume et assuré le « bien-être de ses peuples », il fondait une nouvelle dynastie. Le fils de Jeanne d’Albret pouvait-il rêver d’une plus belle destinée ?Au bout du compte, un caractère et un comportement peu ordinaires, un pragmatisme et un relativisme qui tranchent vigoureusement sur les mentalités de l’époque, et un esprit qui nous est étrangement proche.
850 jours pour abattre René Lucet
Depuis son arrivée à Marseille, le 5 novembre 1979, 850 jours auparavant, René Lucet, patron brillant et dynamique de la Caisse primaire centrale d’assurance maladie des Bouches-du-Rhône, livre une bataille sans merci. La nuit qui s’achève – ce 8 mars 1982 – a emporté avec elle ses dernières raisons de vivre. Écœuré par la veulerie d’une société à laquelle il a consacré depuis son plus jeune âge le meilleur de lui-même, blessé à mort par les attaques abjectes, ignobles, d’un adversaire infâme ; abîmé, brisé par les longues et amères réflexions qui, durant toute cette nuit folle, ont emporté ses ultimes espoirs, René Lucet se suicide. […] Malgré l’immense retentissement de ce suicide qui a pesé très lourd lors des dernières élections cantonales (fin mars 1982), les Français, même les mieux informés, n’ont pas encore perçu le nombre et la gravité des questions qu’il soulève, l’étendue des vraies découvertes faites par Lucet.
Taisez-vous Elkabbach !
En 1970, il devient présentateur du journal télévisé de la première chaîne. En 1972, il rejoint la deuxième chaîne pour y occuper la même fonction jusqu’en 1974, tout en animant le magazine Actuel 2. En 1974, il présente la tranche d’information de midi de France Inter, puis il est successivement, à partir de 1975, rédacteur en chef de France Inter, rédacteur en chef à la direction de l’information de Radio France, et directeur de l’information d’Antenne 2 en 1977. En particulier, il commente le couronnement de Jean-Bedel Bokassa, empereur de Centrafrique en décembre 1977. En octobre 1979, il écarte Claude Sérillon de la présentation de la revue de presse de la chaîne dans laquelle ce dernier avait traité l’affaire des diamants de Bokassa9. De 1977 à 1981, il anime différentes émissions dont Cartes sur table avec Alain Duhamel.
Trois sentiers vers le lac
Voici cinq nouvelles – et autant de portraits de femmes en décalage avec la réalité. Il y a d’abord Nadja, l’interprète de conférences, qui se prend à rêver d’une langue unique. Il y a Beatrix dont le but hebdomadaire est le salon de coiffure, où elle laisse libre cours à son narcissisme. Miranda, qui oublie ou perd ses lunettes comme pour adapter la réalité à son propre univers. Il y a encore Mme Jordan, délaissée par son fils mais qui n’en continue pas moins de l’idolâtrer avec toute son abnégation de mère. Et il y a Elisabeth, photographe et journaliste de guerre que les sentiers autour du lac de son enfance ne ramènent pourtant pas « chez elle ». Dans ces récits de solitude, d’exil et d’abandon dédiés aux stratégies de survie de celles qu’on empêche de construire leur identité, Ingeborg Bachmann joue magistralement avec les mots, pour mieux faire ressortir la déroutante absurdité du monde.